jeudi 10 février 2011

Verbier : You’re beautiful, it’s true

Ce qui est amusant en Suisse, c’est que vous connaissez forcément plein de gens qui y habitent. C’est l’impression que nous avons eue depuis notre retour de voyage et notre installation à Lausanne. En discutant avec nos proches, nous avons découvert que de nombreux amis directs ou indirects résident autour de l’arc lémanique ou dans la région zurichoise. Nous n’étions ainsi pas complètement en terre inconnue en débarquant à Lausanne début Janvier.

Nous avons en particulier retrouvé Isaline et Jean-Marie, de vieux amis du papa de Natacha. En bon couple franco-suisse établi à Lausanne, ils ont acquis un magnifique chalet à Verbier, la station la plus prisée de la région, et ont eu la gentillesse de nous y inviter pour le weekend du 23 janvier. C’est un avec un immense plaisir que nous avons accepté J

Nous avons ainsi passé un très beau weekend sur les pistes désertées mais malgré tout enneigées de la station, avec le plaisir de retrouver ce si beau chalet en soirée. SAM_1764Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir en fin de weekend que, sans le savoir, nous avions potentiellement côtoyé James Blunt, l’interprète ultra-diffusé de You’re Beautiful, qui possède le chalet mitoyen. Décidément, Verbier est à la hauteur de sa réputation !

Petite soirée culturelle à Lausanne

 

Qu’est-ce qu’on peut faire comme sport en Suisse! Au bout de presque un mois de ce côté des Alpes, il est temps de nous re-citadiniser un peu et d’entreprendre des activités plus culturelles. Pour cela, Fred nous dégote un petit concert comme nous les aimons.

Au programme : un ensemble de jeunes chanteurs et chanteuses francophones (souvent Suisses, mais pas seulement) qui se produisent sur une toute petite scène en plein centre de Lausanne et qui chantent un peu de leurs compositions et un peu de Brassens.

Ce serait en soi une raison suffisante pour décaler notre départ en weekend au samedi matin pour profiter de ce concert le vendredi soir. Mais la véritable raison de notre enthousiasme est plus précise : pour la première fois nous allons voir un des chanteurs francophones que nous écoutons très régulièrement, Jérémie Kisling (http://jeremiekisling.com/). Nous encourageons tous les amateurs de chanson à courir acheter l’album Ours de cet artiste (nous avons depuis aussi acquis son dernier album Antimatière qui est également très agréable à écouter).

Voilà une bonne soirée qui contribue encore un peu plus à nous faire aimer cette belle ville de Lausanne.

mardi 18 janvier 2011

Des arvas et de la bonne neige

Après deux posts 100% “vacances”, il pourrait être legitime de se demander comment nous occupons nos semaines? La routine s’installe … sauf pour Fred qui est allé skier à Villars sur Ollon jeudi dernier avec des anciens collegues! Pendant ce temps, Nat va travailler dans ses bureaux en plein centre ville, à 10 minutes à pied de l’appartement. Quand il ne skie pas, Fred avance dans ses recherches, mais aussi dans les ingrates tâches administratives d’installation en Suisse. Nous sommes maintenant détenteurs d’un compte bancaire et officiellement enregistrés auprès de la commune de Lausanne. Aux yeux de nos voisins, nous nous éloignons petit à petit du statut de « criminels français » comme l’écrivent les journaux genevois.

Pour revenir à nos activités alpines, notre deuxième weekend en Suisse est évidemment dédié à la montagne. Le problème ici est le choix. Que faire ce weekend ? Du ski alpin (toujours une bonne solution) ? Nous essayer au snowboard (ce n’est pas idéal vues les conditions de neige) ? Partir dans le Jura apprendre le ski de fond (nous ne connaissons pas encore les bons endroits et surtout n’avons pas le matériel) ? Nestlé choisit pour nous puisque la journée du ski-club organisée à Crans-Montana à laquelle nous voulions participer est déjà complète… Un peu déçus (d’autant plus que nous avons maintenant payé la cotisation au Ski ClubJ), nous choisissons la deuxième option du ski-club: le cours « Avalanche » organisé par la partie randonnée du ski-club. Cette formation est obligatoire pour quiconque envisage une sortie en peaux de phoques avec le club pendant l’année. Ca tombe bien: nous mettre au ski de randonnée est une de nos résolutions pour 2011. Nous voici donc embarqués dans la routine des employés Nestlé en Suisse : rendez-vous à 7h15 le samedi matin à Vevey direction le col des Mosses, où nous attendent des guides de montagnes. Pendant toute la journée, ils sont chargés de nous enseigner les bases nécessaires pour diminuer le risque d’être pris dans une avalanche et savoir comment rechercher des victimes. Nous nous découvrons alors largement sous-­équipés par rapport à la moyenne. Tous ont apporté leur propre matériel de ski de randonnée (y compris les Arva, les pelles et les sondes). Nous sommes pour notre part venus assez légers: en raquette… SAM_1754 Mais qu’à cela ne tienne : nous passons tout de même une très bonne journée, entre un pique-nique au soleil et des recherches fructueuses d’Arvas cachés sous la neige. Nous voici fin prêts à partir en randonnée !

L’intérêt des weekends en Suisse, c’est qu’ils sont très actifs et nous permettent de nous coucher tôt. Après un réveil bien matinal en ce samedi matin et une journée dehors, nous ne faisons pas de vieux os samedi soir – d’autant plus que nous remettons ça le dimanche !!! Nous avons en effet la (bonne) surprise d’apprendre que notre ami Maxime de Londres est venu passer le weekend à Verbier avec ses collègues. SAM_1761 Nous nous invitons donc et le retrouvons dimanche dans la matinée pour découvrir cette station. Nous sommes vite conquis par la qualité de la neige qui contraste fortement avec celle des Portes du Soleil le weekend précédent. Panorama Montfort La station offre par ailleurs un panorama fantastique sur le Cervin sous un soleil radieux.  C’est de loin notre meilleure journée de ski depuis le début de l’année !SAM_1763

Un premier week-end: pluie, bains et course de chiens

Pour notre premier weekend en tant que citoyens Suisses (pardon, nous ne serons jamais que de simples résidents suisses, avant tout immigrants de passageJ), Fred a préparé une petite surprise.  Nous partons en direction d’Avoriaz pour assister au départ de la Grande Odyssée, une course de chiens de traîneaux réputée dans le monde entier (http://www.grandeodyssee.com/). Après deux petites heures de route, nous rejoignons la station française et sommes d’abord surpris du manque d’animations autour de cet évènement… Seuls quelques huskys et un couple de trappeurs sont disponibles pour les touristes avides d’information autour de cette discipline magique. Qu’à cela ne tienne : nous en profitons pour skier un peu avant le départ de la course dans la soirée. DSC07897 Malheureusement, nous n’avons jamais connu neige aussi mauvaise : plus lourde qu’au printemps sur les pentes ensoleillées et plus glacée qu’une patinoire sur les pentes à l’ombre. Tant pis, après tout nous ne sommes pas venus pour cela, le ski était un bonus !

Une fois la nuit tombée, Avoriaz prend enfin les couleurs de la Grande Odyssée et tout le monde s’attroupe pour admirer les mushers et leurs chiens s’élancer pour près de 3 heures seuls dans la montagne, avec pour seul éclairage la lampe frontale du musher. Les chiens sont surexcités à l’idée de partir et débordent d’énergie avant la course. A l’arrivée de la course  dans la soirée, ils seront toujours aussi heureux, mais bien plus fatigués par un tel effortJ.

Pendant que ces sportifs de haut niveau s’épuisent dans la nuit noire, nous nous offrons un bon dîner dans la station d’Avoriaz avec au menu de l’omble chevalier (un poisson du lac Léman), de la daurade et de l’agneau confit qui remplacent raclette et autres röstis pour une fois ! Après avoir dit au revoir aux chiens et aux mushers, nous quittons Avoriaz et rejoignons La Chapelle d’Abondance, à 45 minutes de route, pour y passer la nuit. Tous les équipages de la Grande Odyssée sont censés en partir le lendemain matin pour la deuxième étape de la course et nous serons donc aux premières loges ! DSC07951Le manque de neige en décidera autrement : le départ est déplacé à Abondance, à une dizaine de kilomètres de là. Nous y arrivons juste  à temps et pouvons profiter une nouvelle fois de la folie canine ambiante… sous la pluie ! En effet, il fait tellement chaud qu’il ne neige même pas, ce qui ne va en rien améliorer la neige de la veille. Nous annulons donc le cours particulier de snowboard que Fred avait réservé (toujours en surpriseJ) car la perspective de passer les deux prochaines heures les fesses dans la neige sous la pluie ne nous réjouit guère. Tant pis, pour nous consoler, nous nous réfugions aux bains de Val d’Illiez, sur le chemin du retour, où nous nous prélassons pendant trois heures entre piscine (chauffée extérieure, au milieu de la neige), jaccuzi et sauna. Décidément, nous allons beaucoup aimer la Suisse !

lundi 17 janvier 2011

Arrivée en territoire helvète

Après un silence radio de quelques semaines du à notre retour à la “vie normale”, nous avons décidé de continuer à vous donner de nos nouvelles à travers notre blog. Après notre mariage et le tour du monde, voici donc notre installation en Suisse !

Pour faciliter la transition, nous avons passé la semaine entre Noël et le Nouvel-An à Champéry, une station suisse sur le domaine des portes du Soleil. Quelle n’a pas été notre heureuse surprise lorsque nous avons compris que la station ne se situait qu’à 1 heure en voiture de Lausanne, notre nouvelle ville d’accueil.

La 106 Kid de Nat pleine à craquer, nous avons donc rejoint Lausanne le 1er janvier 2011, prêts pour une nouvelle année que nous espérons aussi enrichissante que la précédente. La bonne nouvelle, c’est que l’employeur de Nat nous loge (à nos frais bien entenduJ) dès notre arrivée, ce qui est un avantage non négligeable quand on sait la difficulté de trouver un appartement à louer en Suisse ! La mauvaise nouvelle c’est que l’appartement temporaire qui nous a été attribué n’est pas disponible avant le 11 janvier, nous devons donc passer 10 nuits à l’hôtel. Il y a pire nous direz vous, et puis nous devrions être habitués après le voyage. Certes… Mais devoir dîner dehors tous les soirs dans une ville dont la restauration n’est pas le point fort peut devenir vite pesant… et très cher (comme tout en Suisse d’ailleurs apprendrons-nous assez vite…). Heureusement, la chambre minuscule qui nous a d’abord été attribuée par erreur est bien vite remplacée par une chambre qui, bien que quelconque, nous offre une vue imprenable sur le lac Léman. Nous nous ferons une habitude de prendre le petit déjeuner ensemble face au lac qui s’éveille… DSC07952Lorsque vient le jour de l’emménagement temporaire, nous sommes néanmoins bien contents de quitter notre d’hôtel. Nous sommes cependant un peu déçus par le manque de charme de notre nouvelle demeure. Mais arrêtons de nous plaindre : il est situé en plein centre ville, à 10 minute à pieds du bureau de Nat et le fait que nous ne nous y sentions pas vraiment chez nous nous motivera d’autant plus à trouver un autre appartement digne de nos espérances, et surtout digne de vous recevoir J

mercredi 27 octobre 2010

351 jours en 23 chiffres

Nombre de pays : 24

Nombre de passage en douane : 34

Nombre de pages restantes sur le passeport : 3

Nombre de visiteurs : 8 (Maxime, Marylise, Gilbert, Cédric, Anne-Sophie, Julien, Nathalie, Thomas)

Nombre de nuits en sac de couchage : 69

Nombre de nuits dans un aéroport : 1 (Kuala Lumpur)

Nombre d'heures de bus : 672 chacun (28 jours entiers soient 8% du voyage total) !

Nombre de sites classes a l'UNESCO : 46 (pour les plus curieux, voir liste en fin de post)

Nombre de vignobles : 26

Nombre d’endroits avec des colonies de phoques : 5 (Galapagos, Patagonie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud et Argentine)

Nombre de voitures louées (y compris camping-car) : 6 (Chili, Argentine, Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud et Namibie)

Nombre de scooters loués : 6 (Cambodge, Thaïlande, Indonésie et Tanzanie)

Nombre de recours a l'assurance de voyage : 1 (appareil photo noyé)

Nombre d'océans et mers dans lesquels nous avons nagé : 5 (Océan Atlantique, Océan Pacifique, Mer de Chine, Mer de Tasmanie et Océan Indien)

Nombre de déserts : 5 (Uyuni, Atacama, Thar, Namib et Etosha)

Nombre de cartes bancaires avalées : 1 (Pérou)

Nombre d’objets volés : 1 (couteau suisse)

Budget moyen par jour : USD$203 à deux

Pays le plus cher : Tanzanie (USD$320)

Pays le moins cher : Malawi (USD$100)

Record de jours consécutifs sans douche : 6 (Kilimandjaro…)

Nombre de levers de soleil mémorables : 21

Nombre de photos et vidéos prises : 19000

 

Les 46 sites de l’UNESCO :

Afrique du Sud Aires protégées de la Région florale du Cap
Argentine Los Glaciares
  Parc national de l'Iguazu 
  Presqu'île de Valdés 
  Quebrada de Humahuaca 
Australie Forêts humides Gondwana de l’Australie
  Île Fraser 
  Région des montagnes Bleues 
  Opéra de Sydney
Bolivie Ville de Potosí 
  Ville historique de Sucre 
Bresil Ville historique d'Ouro Preto 
  Parc national d'Iguaçu 
  Aire de conservation du Pantanal 
  Complexe de conservation de l’Amazonie centrale
Cambodge Angkor
Chili Quartier historique de la ville portuaire de Valparaiso 
Chine Région d'intérêt panoramique et historique de Huanglong 
  Région d'intérêt panoramique et historique de la vallée de Jiuzhaigou 
  Ensemble historique du Palais du Potala, Lhasa
  Paysage panoramique du mont Emei, incluant le paysage panoramique du grand Bouddha de Leshan 
  Sanctuaires du grand panda du Sichuan - Wolong, Mont Siguniang et Montagnes de Jiajin 
Equateur Îles Galápagos 
  Ville de Quito 
Inde Fort d'Agra 
  Taj Mahal
  Fatehpur Sikri 
  Grottes d'Elephanta 
  Gare Chhatrapati Shivaji (anciennement gare Victoria) 
Indonesie Parc national de Komodo 
Malawi Parc national du lac Malawi 
Nouvelle-Zelande Parc national de Tongariro
  Te Wahipounamu – zone sud-ouest de la Nouvelle-Zélande
Perou Sanctuaire historique de Machu Picchu 
  Ville de Cuzco 
  Centre historique de Lima
  Centre historique de la ville d’Arequipa 
Laos Ville de Luang Prabang 
Tanzanie Zone de conservation de Ngorongoro 
  Parc national de Serengeti 
  Parc national du Kilimandjaro 
  La ville de pierre de Zanzibar 
Vietnam Ensemble de monuments de Huê 
  Baie d'Ha-Long 
  Vieille ville de Hoi An 
Zambie Mosi-oa-Tunya / Chutes Victoria

mardi 26 octobre 2010

De la pousse du poil en voyage

Quelques jours après notre retour, nous nous réhabituons maintenant à notre vie d’avant, entre Londres et la France. Il nous semble cependant important de tirer un bilan, photos à l’appui, des évolutions capillaires et de pilosité faciale de Frédéric.

Tout jeune marié, Fred a quitté Londres en homme bien propre sur lui, avec tout juste quelques poils de barbe qui apparaissaient sur ses joues. P1040891Très vite, les nouveaux cheveux longs de Fred l’ont poussé à tenter de nouveaux looks, plus ou moins intéressants. P1080488P1080513Voici l’optimum du voyage, le moment où les cheveux furent le plus long (la barbe n’était pas mal non plus). DSC01401Puis vint le moment d’aller chez le coiffeur. Malheureusement pour Fred, nous étions en Chine, et il a eu le droit à une coupe « locale ». DSC01419 DSC01418Pour corriger tout cela, Fred décide de se raser la tête, un vieux rêve d’enfant qui se réalise enfin J C’est Nat qui s’y colle, mais elle comprend vite pourquoi elle n’est pas devenue coiffeuse. Le résultat intermédiaire ressemble pas mal à la coupe d’un moine…DSC02833Un peu inquiet, Fred décide alors de confier son futur capillaire à un coiffeur laotien. Un choix courageux?DSC02841Au final, le rasage de tête avec la barbe fait un peu peur (surtout aux enfants), mais on ne nous a jamais plus embêtés dans les rues laotiennes. DSC02863Une fois ce cap passé, les prochains challenges devinrent (malheureusement) bien plus recherchés et c’est de nouveau en Chine que les idées les plus folles furent expérimentées. DSC04132P1010917Il était donc grand temps de rentrer ! Pour adoucir le retour à la réalité, les cheveux sont un peu plus courts et la barbe taillée. Le futur nous dira si ses joues retrouveront leur virginité d’avant le voyage ou si la barbe résistera même au monde professionnel. SAM_1486

jeudi 21 octobre 2010

The End

C’est l’estomac un peu serré que nous nous réveillons le mardi 19 octobre à Arusha. Cette date est inscrite dans nos calendriers depuis un an maintenant : c’est la date du retour. Nos sentiments sont partagés entre l’excitation de retrouver nos familles et nos amis et la tristesse de quitter notre routine de voyageurs, de ne plus découvrir quelque chose de nouveau chaque jour, de ne plus changer de lit chaque soir.

Pour notre dernier trajet en bus, nous avons un peu triché : nous avons opté pour la solution « facile » où on vient nous chercher à l’hôtel pour nous emmener à la station de bus et avons payé un peu plus cher pour le service de bus qui part même s’il n’est pas plein à craquer ! Nous quittons donc Arusha en direction de Nairobi et passons la frontière sans trop d’encombre en prenant le visa transit qui est en ce moment à moitié prix (les tensions politiques récentes du Kenya ont fait chuté le tourisme et tous les moyens sont bons pour attirer plus de monde dans le pays !).

L’arrivée à Nairobi se fait de nuit et nous sommes impressionnés par la taille de la ville et la circulation automobile. Nous allons directement à l’aéroport et tentons au check-in de négocier un upgrade en première classe, en jouant la carte de la fin du tour du monde. Après nous avoir fait croire pendant quelques minutes que notre requête était importante, on nous fait vite comprendre que ce ne sera pas possible… Nous passons donc la nuit dans l’avion en classe économie, autant dire que nous n’arriverons pas à dormir beaucoup !

Le mercredi 20 octobre à 6h30 heure locale, nous atterrissons à Londres et le capitaine nous annonce qu’il fait 4°C !!! Même si nous étions préparés psychologiquement au froid, cela nous fait quand même un choc. Naviguer dans le métro londonien avec nos gros sacs et notre tente à l’heure de pointe s’avère également une expérience extrêmement intéressante. Les gens nous dévisagent et nous ne nous sentons pas vraiment les bienvenus…

3 novembre 2009 - 6h du matin - London Heathrow

20 octobre 2010 - 6h du matin - London Heathrow
Il est très étrange pour nous de retourner à Londres, dans le quartier où nous avons habité pendant 5 ans, dans les appartements que nous avons fréquentés si souvent. Nous retrouvons nos amis, et rien n’a changé. Ou presque. Certains ont eu des bébés, d’autres ont changé de travail, d’autres sont partis – mais finalement, c’est comme si nous nous étions vus hier. Sauf qu’entre temps, nous avons vu le monde. Et quel monde ! Cette année fut probablement l’une des plus belles jusqu’à maintenant – à nous de faire que les suivantes le soient encore plus !

Impressions tanzaniennes

Dernier pays de notre itinéraire, la Tanzanie avait créé beaucoup d’attentes dans nos esprits. Natacha y était déjà allée en famille il y a 15 ans et se souvenait des merveilleux safaris dans la savane. C’était aussi le pays du dernier obstacle de taille : le Kilimandjaro. Après le Malawi, un pays où nous avons principalement passé notre temps à attendre de pouvoir y faire quelque chose (en l’occurrence plonger), nous sommes arrivés plein d’énergie et de motivation en Tanzanie. Et nous n’avons pas été déçus.

La première bonne surprise pour nous a été de retrouver de la bonne nourriture. Les premières senteurs de barbecue tandoori dans les rues de Dar Es Salaam furent salvatrices pour nos estomacs saturés de la nourriture africaine des pays précédents.

Zanzibar a été un petit coup de cœur inattendu également, car nous avions imaginé un endroit ultra-touristique et sans charme et avons découvert au contraire une île où nous aimerions revenir dès que possible avec un peu plus de temps.

Enfin, comment parler de la Tanzanie sans parler des deux aventures par lesquelles nous avons terminé le voyage, et qui resteront sans aucun doute des moments forts de l’année. Le toit de l’Afrique d’abord, qui a confirmé notre amour grandissant de la haute montagne. Et les safaris bien entendu. Nous avons commencé le voyage avec la faune des Galapagos et le terminons avec celle de la savane. La boucle est bouclée. Nous sommes à notre aise aussi bien entourés de phoques que de lions!

Heureusement, nous avions été prévenus que tout cela avait un prix. Les premiers devis que nous avons reçus nous ont un peu coupé le souffle, mais au final nous nous sommes autorisés un « craquage » de dernière minute. Certes, les deux dernières semaines nous ont (largement) fait dépasser le budget, mais en fin de compte, à combien peut-on évaluer les souvenirs que nous avons dorénavant en tête ???

Et encore, nous n’avons même pas pu faire tout ce que nous avions prévu. Tout l’Ouest tanzanien nous a résisté. La difficulté d’y accéder a été plus forte que nous, car notre temps est maintenant limité. Nous sommes donc contraints de promettre un retour prochain à la Tanzanie, ne serait-ce que pour aller à la rencontre des chimpanzés dans les parcs sur les rives du lac Tanganyika.

Nous quittons la Tanzanie, un pays où, comme dans tant d’autres pays d’Afrique, nous avons pris l’habitude de dire bonjour à tout le monde dans la rue ; où nous avons le droit à un comité d’accueil (certes intéressé) à chaque fois que nous arrivons quelque part ; où règne un chaos bruyant et parfois inquiétant mais auquel, finalement, nous nous sommes habitués ; où subsistent d’énormes problèmes de corruption et où le désir de changement de la population ne peut pas être concrétisé car les partis politiques au pouvoir achètent les suffrages auprès des communautés les moins éduquées… Nous quittons l’Afrique. Mais nous y reviendrons dès que possible. Il nous reste tant de choses à y découvrir et certains noms de pays résonnent encore à nos oreilles comme de douces mélodies tentatrices.

mercredi 20 octobre 2010

Safaris en territoire Masaï

Après une bonne nuit réparatrice dans un vrai lit, et malgré le traditionnel réveil à 4h30 par le muezzin qui hurle de la mosquée voisine de notre chambre, nous nous levons le vendredi 15 octobre, prêts pour la dernière expérience de notre tour du monde. Aujourd’hui, nous partons en safari pour 4 jours dans les grands parcs du nord tanzanien. Nous avons organisé ce safari avec la même agence que pour l’ascension du Kilimandjaro. Comme d’habitude, le départ est un peu chaotique et le rendez-vous de 9 heures se transforme en 9h30 puis enfin 10h, sans aucune raison apparente. DSC06347 L’objectif de la journée est de rejoindre le parc national du Lac Manyara pour la première étape des 4 jours. Nous sommes trois touristes avec Mehal, un anglais qui profite d’un changement de travail pour partir un mois faire du volontariat en Tanzanie. Le chauffeur / guide s’appelle Benson et le cuisinier Sokoine (il était déjà avec nous pour l’ascension du Kilimandjaro ; nous ne sommes donc pas en territoire totalement inconnu).

Nous arrivons au Lac Manyara vers 13 heures et sommes accueillis par une première colonie de babouins, tranquillement installés à vaquer à leurs occupations favorites au milieu de la piste. Nous profitons ensuite d’un magnifique point de vue au-dessus du lac pour avaler notre pique-nique. Panorama sur le lac en hauteur Le Lac Manyara se trouve juste en contrebas de la vallée du Rift qui a ouvert l’Afrique en deux du Nord au Sud, du Mozambique jusqu’à la Jordanie, il y a 20 millions d’années. La faille continue de s’écarter de 3 cm tous les 10 ans. Depuis notre point d’observation, nous pouvons apercevoir au loin une nuée de flamants roses et de pélicans bien tranquillement installés sur les berges du lac, tandis que dans la forêt traversent des éléphants.DSC06446 DSC06454DSC06477 A l’origine, nous n’avions pas prévu de faire étape dans ce parc national, plus petit et moins réputé que ses voisins connus dans le monde entier. Nous sommes maintenant bien contents qu’il figure sur l’itinéraire tant les paysages sont splendides.

Après notre pause déjeuner, nous continuons notre ballade dans le parc, espérant découvrir dans le creux d’un virage quelques lions assoupis. Notre guide ne partage pas vraiment notre motivation, affairé qu’il est à taper des textos sur son téléphone portable. Heureusement, c’est maintenant notre 4ème grand safari, ce qui nous aide à repérer les animaux dans la savane et c’est donc nous à chaque fois qui faisons arrêter la voiture pour admirer les animaux du parc. Nous pouvons ainsi observer des girafes masaï pour la première fois (elles sont beaucoup plus petites que les girafes que nous avions vues dans les parcs plus au sud et les motifs de leur pelage sont également différents) ; des nuées de cigognes et de pélicans sans oublier les mammifères plus classiques tels que les zèbres, phacochères, impalas, gnous et quelques buffles. DSC06368 DSC06535 DSC06395 Nous finissons la journée avec des hippopotames. Nous sommes tous les deux très heureux de nous retrouver à nouveau en safari et cette première journée au lac Manyara nous comble déjà même si nous n’avons pas encore réussi dans notre opération « Grands Fauves ». DSC06457DSC06560 Nous sortons du parc juste avant l’heure limite de 18h et retournons au camping où notre tente a été dressée. Les conditions de confort sont quand même bien meilleures que sur les pentes du mont Kilimandjaro avec des douches (et de l’eau chaude) et des sanitaires propres. Nous profitons même des chaises longues au bord de la piscine pendant les dernières lueurs du soleil. Nous retrouvons ensuite les talents de notre cuisinier pour reprendre des forces autour d’un bon dîner. Comme nous n’avons pas 7 heures de marche ou 1500 mètres de dénivelé à grimper demain, nous prenons le temps avant de nous coucher de trier quelques unes des 220 photos de la journée pour ne pas prendre trop de retard. Nous profitons des gros matelas fournis par l’agence pour une bonne nuit de sommeil, même si la chaleur extérieure nocturne nous change beaucoup des nuits fraîches du Kilimandjaro.

Le lendemain matin, samedi 16 octobre, nous ne sommes pas pressés car le programme du jour est de rejoindre le parc de Serengeti où nous ne pourrons passer que 24h sur le même permis. Nous prévoyons donc d’y arriver en début d’après-midi pour pouvoir y rester jusqu’au début d’après-midi du jour suivant. En route, nous traversons la zone protégée du Ngorongoro et nous arrêtons pour profiter d’un magnifique point de vue en hauteur sur le cratère du Ngorongoro. Le safari dans le cratère est prévu le dernier jour de notre expédition, après la découverte des plaines du Serengeti. Panorama plaine NgorogoroLa route dans la zone protégée du Ngorongoro est très accidentée et notre vieux 4x4 a bien du mal à tenir le coup. En chemin, nous nous arrêtons pour visiter un village Masaï. DSC06581 Cette tribu mythique attire tellement les touristes avides de photos souvenirs qu’un système a été mis en place pour que tout le monde soit content : si des touristes veulent visiter un village et photographier des Masaï, ils doivent payer un droit d’entrée qui leur donne accès à un guide officiel et quelques explications sur les traditions de la tribu, ainsi que la possibilité de prendre toutes les photos qu’ils souhaitent. Même si c’est une formule un peu rigide et très touristique, nous la choisissons car elle nous permet de nous approcher un peu plus des Masaï, qui sont autorisés à vivre dans la zone protégée du Ngorongoro. En effet, ce n’est pas un parc national et, tant que leur présence ne nuit pas aux animaux sauvages, ils peuvent cohabiter avec les lions et autres girafes. Avant d’entrer dans le village à proprement parler, nous avons le droit à une danse d’accueil.

les hommes et les femmes dansent dans deux groupes séparés et leur danse consiste à sauter aussi haut que possible. Natacha est invitée à participer à la danse du groupe des femmes mais ne parvient pas à se faire passer pour une Masaï… DSC06576 Une fois entrés dans le village, notre guide nous invite à l’intérieur d’une hutte traditionnelle, faite de bois, d’herbe et de boue séchée. Chaque maison héberge en moyenne un couple et leurs quatre enfants. Il ne faut pas oublier que les Masaï sont polygames et que chaque homme a donc plusieurs femmes. Ainsi, l’homme va changer de maison chaque soir, dormant avec une femme différente. Le guide nous explique ensuite le partage des responsabilités dans la société Masaï : les femmes sont en charge de la construction des maisons, du ramassage du bois, de la cuisine et de l’éducation des enfants ; pour les hommes c’est un peu plus compliqué car cela dépend de leur âge. Avant 9 ans, tout enfant est « non productif » pour la société et reste simplement avec ses parents. A partir de 10 ans et jusque 16 ans, les jeunes garçons doivent s’occuper du bétail et aller chercher de l’eau. Entre 17 et 35 ans, les hommes sont les protecteurs du village, à la fois contre de potentielles tribus rivales (malgré les efforts gouvernementaux pour apaiser les tensions, il y encore des problèmes entre les Masaï et leurs tribus ennemies) et contre les prédateurs pour le bétail (lions et autres léopards). Au-delà de 35 ans, un homme devient un sage très respecté au sein du village. Il participe aux décisions importantes pour la communauté. Enfin, nous ne pouvons nous empêcher de demander pourquoi ils se trouent les oreilles. Pour les femmes, c’est une forme de décoration. Pour les hommes, une forme de reconnaissance et d’appartenance à la tribu Masaï. DSC06577 Nous terminons notre visite du village par le traditionnel tour de l’artisanat local. Même si tout cela est très touristique et manque un peu d’authenticité, nous sommes contents d’avoir intégré cette visite dans notre itinéraire de safari, pour connaître un peu mieux les mœurs de cette tribu.

Un peu plus loin sur la route, nous quittons la zone protégée du Ngorongoro et pénétrons dans l’enceinte du parc national de Serengeti. Nous n’irons malheureusement pas beaucoup plus loin car très vite, notre guide repère de la fumée qui s’échappe du capot et s’arrête en catastrophe pour éteindre le début de feu avec un extincteur. Commence alors une longue galère pour nous tous… DSC06597 Nous passons d’abord une bonne heure près de la voiture pendant que notre chauffeur et notre cuisinier tentent tant bien que mal de comprendre le problème mécanique et d’y remédier. De nombreux autres chauffeurs s’arrêtent pour leur venir en aide, sans beaucoup de succès semble-t-il. Au bout d’un petit moment, on nous indique que nous pouvons repartir, mais après une centaine de mètres, nous nous arrêtons de nouveau pour réparer la voiture. Au bout de plusieurs tentatives de réparation, Benson notre guide semble se résoudre au fait qu’il ne parviendra pas à nous emmener jusqu’au camp pour la nuit et nous trouve des places dans d’autres 4x4 qui passent par là et vont dans la même direction. Comme il n’y a aucune voiture avec 3 places libres, nous partons tous les deux dans un véhicule tandis que Mehal, notre compagnon de route, part seul dans une autre voiture. Nous ne savons pas trop où nous allons et quand nous retrouverons Benson et Sokoine, mais nous partons confiants que tout va s’arranger. Hakuna Matata comme on dit par ici ! Le nouveau 4x4 que nous empruntons est celui d’une famille américaine en safari pendant une semaine. Leur guide semble bien meilleur que Benson pour repérer les animaux sauvages, ce qui nous ravit. Nous n’avons pas le droit à un safari en tant que tel, mais la route pour rejoindre le camp traverse de toute façon le parc national et nous pouvons donc malgré tout observer quelques animaux en chemin. Au bout d’un certain temps, nous apercevons au loin une voiture arrêtée, toujours un très bon signe de présence animale. Nous avons l’excellente surprise de constater que c’est un lionceau qui attire cette attention.DSC06626 Malheureusement, il disparaît quasiment dès que nous arrivons près de lui. Nous attendons quelques minutes qu’il réapparaisse mais le guide nous indique que nous avons crevé un pneu (décidément, nous portons malchance aujourd’hui !) et qu’il faut s’éloigner car il ne veut pas changer le pneu juste devant des lions (qui dit lionceau dit lionne à proximité…). Nous partons donc 100 mètres plus loin et avons la frustration de ne pouvoir observer les mouvements de ces grands fauves que de très loin alors que nous voyons toutes les autres voitures s’arrêter juste devant pour faire de belles photos. Tant pis… Nous pouvons quand même constater que la lionne porte un collier probablement installé par les rangers du parc pour la suivre. DSC06605 Nous faisons également attention autour de nous car nous sommes tous à pied en dehors de la voiture, et les grandes herbes de la savane sont propices à des regroupements de lionnes en vue d’une attaque… Une fois le pneu changé, nous continuons la route vers le camp et remarquons une fois de plus un gros attroupement de 4x4 au loin. Cette fois-ci, c’est un léopard dans un arbre en train de dévorer sa proie du jour : un Reedbuck (une sorte d’antilope). Le léopard se trouve à une centaine de mètres de nous à peine et nous sommes ravis de voir cette scène de la vie sauvage. DSC06639Nous arrivons finalement devant un lodge où le chauffeur nous dépose, nous indiquant que lui et la famille américaine doivent continuer plus loin et que nous devons attendre les autres ici. Le lodge est très luxueux et nous comprenons bien vite que ce n’est certainement pas ici que nous allons dormir. Nous cherchons en vain Mehal qui n’est pas là (alors que nous avons vu sa voiture nous doubler et qu’il devrait donc être arrivé avant nous) et rencontrons finalement un homme qui connaît nos noms et nous cherche. Nous apprenons qu’il travaille pour l’agence qui organise notre safari et a pour mission de nous emmener au campement où nous devons passer la nuit. Il nous explique également qu’il est actuellement avec un groupe de touristes qui s’envolent le lendemain matin vers Arusha et que lui et sa voiture seront donc disponibles pour continuer le safari si jamais notre 4x4 initial ne peut être réparé. Il nous laisse ensuite au camp, rien de plus qu’une grande étendue d’herbe, en nous disant que Mehal arrivera bientôt et que le cuisiner est également en chemin avec notre équipement. Pas de nouvelles de Benson donc… Nous commençons à nous inquiéter lorsque la nuit tombe et que nous n’avons toujours de trace de personne. Nous sommes au milieu du Serengeti, sans téléphone ni contact, et surtout sans vêtements chauds ni tente. Et il fait froid la nuit dans le Serengeti… Heureusement, vers 18h45, Sokoine le cuisinier arrive et apporte avec lui l’équipement pour la cuisine ainsi que nos tentes et matelas. La mauvaise nouvelle est qu’il n’a pas pris soin de prendre nos sacs, dans lesquels se trouvent nos sacs de couchage et nos vêtements chauds. Nous sommes encore en short et T-shirt et commençons vraiment à nous inquiéter pour la nuit à venir. Mehal nous rejoint un peu plus tard, après avoir été déposé apparemment à un autre camp et finalement ramené à celui-ci. Nous n’avons toujours pas de nouvelles de Benson et de nos sacs, même si Sokoine nous assure qu’il est en chemin pour venir nous rejoindre. La soirée est tellement froide que nous patientons pour le dîner dans la tente. Nous ne mangeons qu’à 21h30, affamés après une telle journée et contents d’avaler une soupe chaude pour réchauffer nos petits corps. Après avoir en vain essayé de contacter Benson puis le responsable de l’agence par téléphone (qui ne semblait pas plus attristé que ça par notre sort), nous décidons d’abandonner l’idée de retrouver nos sacs de couchage pour la nuit et Fred prend l’initiative de partir avec un des chauffeurs des autres groupes présents au camping vers le lodge le plus proche pour y emprunter des couvertures. Il ne sait pas encore dans quoi il s’embarque… Une fois qu’il quitte le lodge, il faut d’abord passer à la station des rangers pour en prendre un dans la voiture car il est interdit de circuler la nuit sans ranger (tout déplacement est interdit après 22h en raison de la lutte anti-braconnage qui permet aux rangers de tirer à vue entre 22h et 6h du matin…situation que nous souhaitons éviter). Ensuite, ils décident de partir à la recherche de Benson, notre guide. Après une heure de recherche dans le noir, le ranger décide d’abandonner et tente de le trouver dans un des nombreux dortoirs pour employés du parc où dorment beaucoup de chauffeurs. Sans succès. Fred remet alors la pression pour aller chercher des couvertures (l’objectif initial de l’expédition…) et en arrivant au lodge le plus proche, il est surpris de constater qu’il n’y a personne d’autre pour l’accueillir que le gardien de nuit et un employé de maintenance. Il faut alors négocier dur pour obtenir qu’ils lui donnent des couvertures, et il n’arrive à en obtenir que deux pour nous trois. Ce sera déjà mieux que rien ! Il faut ensuite ramener le ranger à sa station avant de rejoindre enfin le camp. Il est minuit passé, l’expédition a pris deux heures…pour trouver deux couvertures. Pendant ce temps, Nat est restée au camp avec Mehal et tous les deux commencent sérieusement à s’inquiéter en ne voyant pas Fred revenir. N’ayant pas de téléphone, ils doivent emprunter ceux des cuisiniers des autres groupes pour appeler le directeur de l’agence qui sait comment joindre notre cuisinier parti avec Fred. Le directeur de l’agence, réalisant peu à peu le ridicule de la situation (et sans doute aussi le manque de professionnalisme de son guide) nous propose alors de nous offrir une nuit dans le lodge. Nat lui explique que c’est impossible puisqu’il n’y a personne au lodge pour nous donner une chambre ! Tout finit relativement bien une fois que Fred arrive au camp et retrouve Nat et Mehal, en évitant même de se faire attaquer par une des nombreuses hyènes qui rodent autour des tentes. Il faut se méfier la nuit dans le Serengeti ! Nous partons alors nous coucher dans nos tentes et partageons une couverture pour deux. Il est une heure du matin, il est grand temps de se reposer un peu pour être en forme le lendemain pour les safaris dans le Serengeti.

La nuit ne fut certes pas la meilleure et de loin, mais nous avons quand même réussi à trouver le sommeil sans mourir de froid, c’est ce qui compte. Il n’y a toujours aucune trace de Benson et nous commençons vraiment à nous demander où il peut bien avoir passé la nuit. Nous n’arrivons cependant pas à nous inquiéter – vu le personnage, nous l’imaginons ayant dormi bien au chaud sans trop se préoccuper du fait que nous soyons sans vêtements chauds ou sac de couchage. A 9h15, le chauffeur qui nous avait récupérés au lodge la veille, Ernest, arrive au camp pour remplacer Benson. Nous avons déjà perdu 3 heures par rapport à l’itinéraire initial qui était de commencer le safari à 6h du matin… Nous nous réjouissons quand même d’avoir un nouveau chauffeur et une nouvelle voiture, d’ailleurs bien plus agréable et performante que celle de la veille. Avant de partir à la découverte de la savane, nous faisons un détour par le lodge pour y rendre les couvertures et là – oh surprise – nous retrouvons Benson, qui amène nos sacs dans la voiture comme une fleur, sortant de la chambre douillette où il a passé la nuit. Pas un mot d’excuse ou d’explication. Nous commençons sérieusement à être agacés par ce manque de communication et même manque de respect apparent de la part de Benson. Nous lui faisons savoir et n’obtenons qu’un grognement en guise de réponse. Il disparaît de toute façon aussi vite qu’il est apparu pour réparer la voiture et nous sommes finalement bien contents de rester avec Ernest à la place.

Une fois notre agacement un peu passé, nous commençons à proprement parler le safari et Ernest a bien compris qu’il a pour mission de nous faire oublier toutes ces contrariétés en repérant autant d’animaux que possible. DSC06654 Il commence fort en nous amenant devant le même léopard que nous avions vu la veille, sur son arbre avec sa proie. Le léopard a bien mangé puisqu’il ne reste pas grand-chose sur l’antilope !DSC06672 Nous le voyons d’abord dormir, probablement repus après un bon repas, puis il décide au bout d’un moment qu’il a encore faim et se remet à table, pour notre plus grand plaisir. DSC06680 DSC06704 Nous continuons ensuite une vingtaine de minutes avant de tomber nez à nez avec un magnifique lion mâle qui marche dans la savane. Nous comprenons assez vite qu’il va rejoindre son harem où une lionne l’accueille chaleureusement. DSC06708 Sous les grandes herbes se cachent même deux grands lionceaux, qui aimeraient bien chahuter leur père mais n’osent pas trop s’en approcher, probablement de peur de représailles… DSC06711 Après quelques minutes d’observation, nous découvrons d’autres lionceaux cachés derrière un buisson sur un arbre mort. Un beau portrait de famille ! DSC06740Malgré un tel début, nous continuons à mettre la pression à Ernest car pendant tout notre séjour africain, nous n’avons toujours pas réussi à voir de guépard en liberté. Il faut donc qu’il nous en trouve un. Nous partons alors dans un coin du Serengeti où les guépards aiment chasser car ce sont de grandes plaines sans arbre où ils peuvent utiliser leur pointe de vitesse légendaire (112km/h) pour chasser les antilopes. Malgré nos efforts, nous ne parvenons pas à en repérer un. Il est déjà 11h de toute façon et il commence à faire trop chaud pour que les guépards chassent. Un peu plus tard en chemin, nous sentons cependant qu’Ernest s’excite un peu à la vision de félins dans les arbres. DSC06771 Il pense d’abord évidemment que ce sont des léopards mais ce sont en fait deux jeunes guépards intrépides qui s’aventurent en terrain inconnu sous la surveillance de leur mère, restée sagement au sol. DSC06791 Nous sommes aux anges ! Une fois les jeunes guépards descendus de l’arbre et allongés près de leur mère, il devient plus difficile de les distinguer dans les hautes herbes de la savane. Nous parvenons quand même à profiter de cette scène de vie familiale grâce à nos jumelles.

En début d’après-midi, il est temps de commencer à penser à quitter le parc de Serengeti pour rejoindre la zone du Ngorongoro où nous passerons la nuit. Sur la route de la sortie, nous tombons sur une hyène et ses deux petits, qui tètent juste au bord de la route. DSC06831 Cela complète notre tableau de chasse puisque nous n’avions pas encore vu de hyènes (sauf Fred qui a pu en voir de nuit la veille lors de son « expédition couverture »). Une fois passée la porte du parc Serengeti, Ernest nous concocte une dernière game drive pour la route, probablement pour continuer à apaiser notre énervement sur la situation de la veille. Nous terminons alors cette belle journée sauvage avec un chacal et de nombreuses girafes. Panorama Serengeti DSC06823

Notre expérience magique du Serengeti où nous avons pu observer tous ces animaux est malheureusement un peu entachée par les négociations constantes avec l’agence qui organise le safari. Afin d’obtenir réparation pour le temps perdu et leur négligence, nous leur expliquons plusieurs fois la situation dans laquelle nous étions par la faute de leur guide. D’abord compréhensive et coopérative, l’agence devient vite désagréable et utilise n’importe quel prétexte pour éviter de nous parler. Le pauvre Ernest adopte alors le rôle d’intermédiaire chargé de gérer la négociation. Nous obtenons finalement de dormir dans un lodge au bord du cratère du Ngorongoro le soir même et non en camping comme c’est initialement prévu. Fatigués de discussions longues et sans fin, nous acceptons tous les trois de considérer cela comme une compensation suffisante même si de nombreuses choses nous restent encore inexpliquées (comme la raison pour laquelle notre guide Benson n’a pas pu nous déposer nos sacs la veille au soir alors qu’il dormait dans le lodge à 10 minutes de notre camp !). Nous ne voulons pas que nos souvenirs du Serengeti soient entachés par tout cela et choisissons de voir le côté positif des choses : nous avons gagné au change en ce qui concerne la voiture et le guide et pouvons maintenant observer beaucoup plus d’animaux qu’avec Benson, qui se contrefichait pas mal de la faune tanzanienne.

Nous arrivons au Rhino Lodge vers 18h30, un peu fatigués par cette journée intense en émotions. Heureusement, les chambres sont très bien, avec un petit balcon donnant sur la savane et nous offrant un magnifique coucher de soleil. Comble du luxe : la salle de bain est moderne, propre et la douche bien chaude avec du débit. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas connu tel confort ! Nous profitons bien de tout cela et oublions petit à petit les soucis antérieurs du voyage. Pour le dîner, nous allons dans le restaurant du lodge où deux cheminées réchauffent l’atmosphère (nous sommes à 2300m et il fait très froid la nuit). En fin de repas, nous avons même le droit à une danse Masai.

Pour notre dernière vraie journée du voyage (le lendemain est dédié au bus entre Arusha et Nairobi, ce qui n’est pas très excitant), nous nous levons à l’aube le lundi 18 octobre, pour profiter au maximum du mythique cratère de Ngorongoro. Depuis le balcon de notre chambre et en chemin vers le restaurant pour le petit déjeuner à 5h30, nous pouvons admirer des buffles et des zèbres venus brouter la nuit près du lodge et se reposant maintenant dans la brume matinale. Avant de descendre dans le cratère, nous passons au camp où nous aurions du dormir pour y prendre Sokoine, le cuisiner. En voyant les tentes et les gens frigorifiés, nous nous disons que nous avons probablement échappé à une nuit de grand froid en dormant bien au chaud dans le lodge. Un peu avant 7h du matin, nous pénétrons finalement dans le fameux cratère et les premières lueurs du soleil nous offrent une lumière extraordinaire. Panorama lever de soleil cratere Le cratère est circulaire d’un diamètre de 20km et abrite un grand lac salé en son centre. Pour y descendre, nous devons emprunter une route escarpée qui nous emmène 600m plus bas. Nous apercevons très vite des grands troupeaux de zèbres, buffles, gnous et autres antilopes. DSC06889 DSC06892 Deux belles grues couronnées posent également pour nous sur le bord de la route. DSC06881 Au détour d’un virage, un éléphant gigantesque apparaît à quelques mètres simplement de la voiture. Il a des défenses d’une longueur inimaginable. Notre guide estime qu’il doit avoir à peu près 70 ans. DSC06909 Sans relâche, nous continuons cependant à toujours en vouloir plus et demandons des rhinocéros pour compléter la liste des Big Five (Lion, Léopard, Buffle, Eléphant et Rhinocéros) dans ce safari tanzanien. Une dizaine de minutes plus tard, nous trouvons au loin la silhouette de trois rhinocéros noirs. Ils sont vraiment très loin de nous et nous avons du mal à les distinguer, même à la jumelle. C’est déjà mieux que rien et nous ne nous plaignons pas trop puisque nous avons eu la chance d’en voir beaucoup et de près à Etosha en Namibie.

Au bord du lac, de nombreuses hyènes se promènent ce matin. Quelques petits chacals dorés les accompagnent également. Comme sur les cartes postales, des nuées de flamants roses se posent et s’envolent devant nos yeux, avec en arrière plan le lac et le cratère. C’est tout simplement magnifique… DSC06947 Nous continuons de sillonner les routes du cratère et tombons sur deux lionnes endormies sous des arbres. Nous comprenons vite qu’elles ne se réveilleront pas de sitôt et poursuivons notre chemin. DSC06979 Au final, la faune du Ngorogoro n’aura pas été aussi impressionnante que celle du Serengeti, mais les paysages offerts par le cratère sont irréels. Cela vaut la peine d’y venir juste pour admirer cette merveille de la nature. Le fait qu’en plus des milliers d’animaux y aient élu domicile est un plus non négligeable ! Panorama SwampDSC07001Sur les coups de 13h, nous devons nous résoudre à quitter le cratère et reprendre la route vers Arusha. C’est la fin de notre voyage… DSC06914Nous disons au revoir à Mehal qui fut un excellent compagnon de voyage pour cette aventure parfois difficile mais avant tout extraordinaire et unique. Pour nous, il est temps de refaire les valises une dernière fois et de prévoir des vêtements chauds à mettre en arrivant à Londres car le choc thermique par rapport à la Tanzanie risque d’être violent. Nous retournons dîner dans un des petits restaurants de rue que nous avions déjà testé pour un bon poulet tandoori au barbecue et kebab. Notre dernier dîner à moins de $10 pour deux…