jeudi 30 septembre 2010

A la découverte des chutes Victoria

Le lendemain, mardi 14 septembre, il est (déjà) temps pour nous de dire au revoir au Botswana. Après de nombreuses hésitations, nous partons pour la Zambie et non pour le Zimbabwe. En organisant le voyage depuis l’Europe, nous avions évidemment complètement écarté le Zimbabwe de notre itinéraire à cause des tensions actuelles dans le pays. Cependant, depuis que nous sommes en Afrique, nous réalisons qu’il y a une grande différence entre la façon dont le voyage en Afrique est décrit de l’extérieur et la réalité du voyage sur place. Ainsi, nous étions très inquiets de voyager de façon indépendante en Afrique alors que cela se fait très facilement et nous sommes maintenant ravis d’avoir pris cette décision. De même pour le Zimbabwe, tous les voyageurs qui y sont allés nous en ont fait l’éloge. C’est apparemment un pays où les gens sont très gentils, où les touristes sont les bienvenus car il n’y en a plus beaucoup, et qui recèle de trésors, notamment les paysages et la faune. Certes, en tant que blanc il faut y être très prudent, mais aucun des voyageurs que nous avons rencontrés n’y a jamais eu le moindre problème. Malheureusement, en étudiant d’un peu plus près l’itinéraire, nous nous rendons compte que les routes du pays ne sont pas très bonnes et que pour s’y déplacer nous devons y faire un grand tour qui nous prendrait deux grosses semaines au minimum. Nous n’avons donc pas le temps de  rajouter ce pays à l’itinéraire et décidons de faire une croix dessus… pour le moment. Un jour ou l’autre nous y reviendrons certainement, en espérant que la situation interne s’y améliore également !

Depuis Kasane, nous partons donc vers Livingstone, à l’extrême sud-ouest de la Zambie. On nous avait dit qu’il était très difficile de faire cette section en transports en commun et nos guides de voyages nous conseillent de prendre un des transferts organisés qui coûtent $50 par personne, mais nous tentons quand même notre chance. Nous avons bien raison car rarement un passage de frontière aura été si simple. A 10km en taxi de Kasane se trouve la rivière de Chobe, frontière physique entre quatre pays : la Namibie, le Botswana, la Zambie et le Zimbabwe. De là où nous nous trouvons, nous observons donc quatre pays différents. Nous pensons que c’est le seul endroit au monde où cela est possible. Nous traversons ensuite la rivière sur un ferry en cinq minutes, puis de l’autre côté payons notre visa zambien. Nous voici arrivés en Zambie ! Nous rencontrons deux autres français avec qui nous partageons un taxi vers Livingstone, à 60km de la frontière. Coût total du transfert : $14 à nous deux…

Livingstone tient bien entendu son nom de David Livingstone, le « découvreur » anglais des fameuses chutes de Victoria (bien entendu les tribus locales connaissaient l’existence des chutes depuis longtemps). C’est une petite ville située à 11km des chutes. Contrairement à son homologue zimbabwéenne (appelée Victoria Falls d’ailleurs…), la ville n’a pas été construite pour accueillir les touristes qui viennent voir les chutes. Elle s’est en fait développée récemment, du fait de la situation interne au Zimbabwe qui fait que les touristes n’y vont plus. Livingstone s’est donc substituée à Victoria Falls pour accueillir les touristes. Nous optons pour un hôtel où nous pouvons monter la tente dans le jardin, juste en face de la piscine. Nous allons être bien ici J. La bonne nouvelle est également que l’hôtel dispose d’une très bonne connexion Internet, la première décente depuis un moment en Afrique, ce qui va nous permettre d’avancer sur le blog et de communiquer avec la France !

Mercredi 15 septembre, nous partons à la découverte des mythiques chutes de Victoria. Notre idée initiale est de visiter les deux côtés (Zimbabwéen et Zambien) dans la même journée. Nous décidons de commencer du côté zimbabwéen, censé être le plus beau et le plus grand. Cependant, en arrivant à la frontière zambienne, la douanière nous indique que nous devrons racheter un visa zambien plus tard dans la journée, en rentrant du côté zimbabwéen. Donc repayer $50 chacun, alors que nous avions acheté notre visa zambien la veille ! Nous savions que nous devions acheter le visa zimbabwéen même si nous ne restions que quelques heures au Zimbabwe pour voir les chutes, mais devoir en plus racheter un autre visa zambien devient un peu ridicule. Nous décidons ainsi de ne pas aller voir le côté zimbabwéen du tout. De toute façon, nous savons que nous reviendrons probablement au Zimbabwe un jour ou l’autre ! DSC05679Pour nous consoler un peu, la douanière nous indique que nous pouvons quand même aller sur le pont Victoria, qui surplombe le Zambèze et laisse apercevoir les chutes, et qui est également la frontière physique entre les deux pays. Du pont, nous avons une vue magnifique sur les gorges qui dominent le Zambèze et nous pouvons observer les fameux rapides sur lesquels nous avons prévu de faire du rafting le lendemain. Nous voyons d’ailleurs pas mal de rafts et de kayaks, et nous sommes très impressionnés, notamment par l’habileté des kayaks à manœuvrer les rapides. Naïfs, nous pensons que nous pourrions essayer, mais on nous indique que c’est réservé à ceux qui savent faire et qu’une formation de trois semaines est nécessaire… Tant pis, nous nous contenterons du rafting ! Le pont est également le point de départ des sauts à l’élastique et nous en profitons donc pour regarder les gens sauter. Natacha continue à penser que ce sont de grands malades tandis que Fred est tellement tenté qu’il préfère partir pour ne pas craquer et sauter lui aussi… DSC05762Nous retournons donc en Zambie à proprement parler en quittant le pont et entrons dans le parc des chutes de Victoria. Nous ne pouvons pas nous empêcher de comparer cela à notre visite des chutes d’Iguazu, un des points forts de notre voyage. Un point positif pour les chutes de Victoria est que le parc est moins aménagé qu’Iguazu. Même s’il y a quelques chemins et barrières, la nature a conservé tous ses droits et nous ne nous croyons pas dans un parc d’attractions. Il y a également beaucoup moins de monde qu’à Iguazu, ce que nous apprécions particulièrement. Cependant, nous ne sommes pas aussi impressionnés que nous l’avons été à Iguazu. Est-ce parce que nous avons vu Iguazu d’abord ? Nous ne sommes pas sûrs… Ou peut-être parce que nous sommes en saison sèche en ce moment, ce qui rend les chutes moins impressionnantes ? Cela dit, les chutes de Victoria sont quand même magnifiques et puissantes. DSC05756 Nous sommes plus éloignés d’elles qu’à Iguazu et interagissons donc moins avec (à Iguazu nous étions littéralement dessous, trempés…). Au bout d’une bonne heure autour des chutes, nous faisons une pause déjeuner au bord de la rivière, en amont des chutes. Il est toujours amusant de voir à quel point la rivière est calme à quelques mètres de l’endroit où démarrent les chutes et où tout devient si puissant et bruyant. Après manger, nous suivons un guide local qui nous emmène marcher au sommet des chutes. C’est une activité dont nous avait parlé un touriste que nous avions rencontré au Botswana et qui permet normalement d’avoir une vue extraordinaire sur les chutes. Nous commençons à marcher avec notre guide dans la rivière, en nous tenant chacun la main, formant ainsi une chaîne humaine. Cela est nécessaire tellement le courant est fort (même si la rivière paraît calme). Nous marchons ainsi pendant une bonne demi-heure et arrivons enfin au sommet des chutes. Nous pouvons vraiment marcher juste au-dessus, en évitant évidemment les chutes elles-mêmes ! Cela nous offre une vue spectaculaire sur les arcs-en-ciel formés par les chutes. Panorama depuis Devil's Pool DSC05779 Après une bonne séance photo, nous marchons un peu plus loin jusqu’à la Devil’s Pool, une véritable piscine au sommet des chutes, complètement abritée par des pierres tout autour, ce qui la rend très sécurisante car nous n’avons pas l’impression que nous pouvons nous faire emporter ! Il est particulièrement agréable de pouvoir se baigner car la température extérieure est très élevée et quelle expérience de pouvoir nager ainsi au sommet des chutes !!! Nous rentrons du parc ravis de notre journée, même si nous n’avons finalement pas pu voir le côté zimbabwéen des chutes.

Pour finir cette journée en beauté, nous retournons voir les chutes au coucher du soleil depuis la terrasse de l’hôtel Royal Livingstone où nous sirotons un apéritif. Le spectacle est splendide et quelques Velvet Monkeys viennent même agrémenter le coucher de soleil.Panorama coucher de soleilDSC05812

mercredi 29 septembre 2010

Impressions du Botswana

Le Botswana restera probablement dans nos mémoires comme notre véritable entrée en Afrique, ou du moins telle que nous nous l’imaginions. En Afrique du Sud et en Namibie, en tant que touristes, nous avons eu plus affaire à des blancs qu’à des noirs, et les tensions entre les deux communautés se font encore sentir au quotidien. Arrivés au Botswana, nous sentons que l’histoire du pays est différente et que l’apartheid n’est pas arrivé jusqu’ici.

Le tourisme est également très différent. Ici, très peu de backpackers comme nous, mais plutôt des groupes de personnes plus âgées, qui font des safaris en avion. En effet, le réseau routier du pays est très peu développé, le pays est immense et il est donc plus facile de s’y déplacer en avion. Pas pratique pour toutes les bourses… Il faudra y revenir dans quelques années!

Nous aurons quand même réussi à y voir le principal, et notamment le mythique delta de l’Okavango. Nous sommes contents d’avoir réussi à en avoir une expérience aussi authentique que possible, à un prix raisonnable et sans souffrir de la masse de touristes qui viennent voir l’endroit. Nous avons malgré tout un peu de regrets de ne pas avoir pu aller passer quelques jours dans le désert du Kalahari, un autre endroit mythique. Malheureusement nous n’avons pas réussi à en trouver une version budget et nous devons donc ajouter cela à notre liste de futures destinations !

Un point important quant à la situation économique et sociale du Botswana est que le pays est riche grâce aux mines de diamants découvertes sur ses terres. Il semble que l’argent des diamants ait été sagement investi dans le développement du pays, notamment l’éducation. Cette richesse rend les Botswanais particulièrement détendus, gentils et peu inquiets pour le futur. Pourtant, il paraît que les mines de diamants ne seront pas éternelles, et se pose alors la question de l’après…

Enfin, le Botswana est également le premier pays où nous aurons vu de telles campagnes d’information sur le sida, notamment pour que les gens se fassent dépister et soigner. Le pays offre d’ailleurs le traitement 100% gratuit à tous les séropositifs… soit 25% de la population. L’épidémie a ainsi réduit l’espérance de vie à moins de 40 ans, soit 25 ans perdus en l’espace de 10 ans.

Entre savane et rivière : Chobe National Park

La journée du dimanche 12 septembre est consacrée au voyage entre Maun et Kasane, une petite ville au nord du Botswana, à la frontière avec la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe.  Il nous faut d’abord prendre un premier bus entre Maun et Nata, à mi-chemin. Au bout d’une demi-heure, nous devons déjà descendre du bus et faire contrôler tous nos bagages ainsi que laver toutes nos chaussures avec un produit désinfectant. Ce sont des mesures de prévention mises en place à l’entrée des parcs nationaux au Botswana pour éviter la transmission de la fièvre aphteuse entre le bétail et les animaux sauvages comme les buffles. Arrivés à Nata, nous attendons un autre bus qui doit nous emmener à Kasane mais qui ne viendra finalement jamais. Nous décidons donc de faire appel à la solution locale : demander aux conducteurs qui s’arrêtent à la station service s’ils vont à Kasane et s’ils ont de la place pour nous emmener. Malheureusement, l’essentiel du flot se fait de Kasane ou Maun vers le reste du pays, si bien qu’il nous faut attendre près de deux heures avant de trouver quelqu’un. En plus, avec nos deux gros sacs, la tente, les tapis de sols et nos sacs plastiques de nourriture, nous ne sommes vraiment pas de bons candidats !!! Heureusement nous tombons finalement sur un homme qui accepte de nous prendre, et qui transporte déjà une autre jeune femme. Nous pouvons bien discuter avec ces deux personnes et apprenons beaucoup du Botswana et notamment des relations du pays avec ses voisins. Les botswanais ne portent pas les Zimbabwéens dans leur cœur ! Nous arrivons dans la soirée à Kasane où nous trouvons un camping où monter notre tente. L’atmosphère est bien moins agréable qu’à Maun, où nous étions au bord de la rivière dans un endroit calme et agréable. Le camping de Kasane accueille les overland tours, ces gros camions qui transportent des groupes à travers l’Afrique (une option que nous avions considérée pour voyager en Afrique mais que nous avons - heureusement – abandonnée). Avec notre petite tente, nous ne les intéressons guère et le service est très mauvais. Qu’importe, de toute façon nous sommes venus à Kasane pour une seule et simple raison : découvrir le parc national de Chobe, aux portes de la ville. D’ailleurs, sur le chemin pour arriver à Kasane, nous avons traversé une petite partie du parc, ce qui nous a déjà permis d’observer des éléphants, des girafes et des buffles.

Nous partons à 5h45 le lendemain matin, lundi 13 septembre, pour faire un safari en jeep organisé par le camp. Nous sommes 8 touristes dans la jeep, avec le chauffeur qui fait également office de guide. C’est en fait notre premier safari en jeep, puisque nous conduisions nous-mêmes notre petite voiture à Etosha en Namibie. Très vite après notre entrée dans le parc à proprement parler, nous longeons en voiture la rivière de Chobe, où se concentrent un nombre impressionnant d’animaux : éléphants, hippopotames et buffles sont tous au rendez-vous. DSC05423 DSC05440DSC05469 Nous apercevons également au cours de ce safari de nombreuses antilopes, principalement des impalas mais aussi quelques kudus, ainsi que quelques phacochères et des groupes de babouins. Panorama 1DSC05493 Et puis clou du spectacle, on annonce à notre chauffeur que des lions ont été localisés un peu plus loin dans le parc. A partir de ce moment là, plus rien d’autre n’a d’importance et nous roulons à toute vitesse dans le parc pour rejoindre le fameux endroit où les lions auraient été vus. Nous y arrivons après un petit moment (et rejoignons au passage toutes les autres jeeps du parc) et trouvons effectivement deux lions…couchés sous un arbre aux feuilles très denses. Autant dire que nous ne voyons pas grand-chose. Nous décidons de considérer que nous n’avons toujours pas vu de lions et de garder cela pour nos prochains safaris ! DSC05436DSC05446DSC05513

Nous rentrons au camping vers 9h30 et après un bon petit déjeuner, nous partons à la découverte de la ville de Kasane en compagnie d’un compagnon de voyage que nous avons rencontré dans le camping. Il s’appelle Marc, vient d’Andorre et voyage depuis 11 mois en Afrique où il a parcouru tous les pays qu’il nous reste au programme avant de rentrer. Autant dire que nous avons beaucoup de questions à lui poser ! Cela tombe bien car sa prochaine étape est le delta de l’Okavango et nous pouvons ainsi nous aussi lui donner quelques informations. Nous avons vite fait le tour de la ville de Kasane (une station d’essence, un Spar et un café Internet) et Marc nous emmène dans un restaurant chinois pour déjeuner. C’est la première fois que nous voyons des chinois en Afrique, même si nous avions déjà entendu à de nombreuses reprises qu’ils étaient de plus en plus présents. Marc nous confirme qu’il en a vu énormément au cours de ses périples. Cela nous fait plaisir de retrouver un peu de nourriture asiatique, mais la cuisine chinoise est quand même extrêmement grasse et difficile à digérer pour nos petits estomacs rétrécis de voyageurs.

Dans l’après-midi, nous partons pour une activité très réputée dans les environs : une croisière en bateau sur la rivière de Chobe au coucher du soleil. Au début nous prenons un peu peur car nous partageons le bateau avec des grands groupes, principalement des allemands… qui parlent beaucoup et fort. Cependant, nous oublions rapidement ce détail désagréable, pour nous concentrer sur la faune incroyable de la rivière. Très vite nous apercevons notre premier crocodile et tout le bateau est très excité. DSC05536 Le capitaine essaie bien de nous calmer en nous disant que nous allons en voir plein d’autres. Et il a raison ! Au cours de ces trois heures de croisière nous apercevons plein de crocodiles (des bébés mais aussi des très grands), des éléphants par centaines (l’horizon semble être composé uniquement de troupeaux d’éléphants), des hippopotames de très près, des troupeaux de buffles et évidemment plein d’oiseaux. DSC05546DSC05599 DSC05578DSC05629DSC05557 C’est un véritable festival animalier. Il y en a même presque trop, car à la fin nous ne faisons même plus l’effort de nous déplacer sur le bateau pour avoir le meilleur angle de vue, nous attendons simplement que le bateau bouge pour que nous puissions prendre la photo… La croisière sur la rivière de Chobe est définitivement un point fort d’une visite au Botswana, à ne manquer sous aucun prétexte ! DSC05591DSC05666Nous rentrons ensuite au camping et dînons avec Marc, à côté d’un groupe de botswanais blancs venus assister à la fête d’un de leurs amis et bien décidés à boire pour fêter cela. Ils essaient de nous entraîner dans leurs jeux à boire et nous offrent des shots, mais notre longue journée intense nous invite à nous coucher tôt pour récupérer et nous ne prenons pas la peine de sympathiser outre mesure.

mardi 28 septembre 2010

Opération Okavango

Nous nous réveillons à l’aube le mercredi 8 septembre, ayant donné rendez-vous à notre chauffeur Francis à 6h30 du matin devant l’hôtel. Il fait cependant surface uniquement à 7h15, sans vraiment s’excuser du retard ou quoique ce soit. Sur le coup, nous sommes un peu énervés par un tel comportement, mais comprenons assez vite qu’il faut se relaxer, car c’est comme ça l’Afrique. Comme le dit le dicton africain : « Vous avez la montre, et nous on a le temps » !!!

Après 10 heures de trajet en compagnie de Francis et un passage de frontière vers le Botwana effectué sans encombre, nous voici arrivés à Maun, capitale touristique du Botswana. La ville permet en effet d’accéder au delta de l’Okavango, ainsi qu’à la réserve centrale du Kalahari. Idéalement nous aimerions visiter les deux, mais en priorité nous organiserons la visite du delta car le désert du Kalahari est réputé difficile d’accès et donc très onéreux. Francis nous dépose dans un lodge qui fait également camping et nous y plantons notre tente. Epuisés par le voyage, nous ne faisons pas de vieux os ! SAM_1111Le lendemain matin, jeudi 9 septembre, nous commençons notre journée d’organisation avec un contact de Francis qui organise des tours en mokoro (pirogue traditionnelle du delta taillée dans un tronc). Toujours de bon conseil ce Francis ! Nous convenons que nous partirons le lendemain matin pour deux jours de mokoro en campant dans le delta une nuit. Un peu plus tard dans l’après-midi, nous partons pour notre première marche ornithologique du tour du monde, guidés par un anglais installé au Botswana depuis une vingtaine d’années. C’est l’occasion rêvée car le delta est renommé pour la diversité des populations d’oiseaux qu’il accueille. DSC05240 Openbilled Stock En ce moment le niveau élevé de l’eau ne permet pas de partir très loin en exploration, mais tout au long de cette balade, notre guide, véritable encyclopédie vivante, nous permet de faire connaissance avec une trentaine d’espèces résidentes du delta de l’Okavango.

Nous partons le lendemain matin, vendredi 10 septembre, pour notre safari en mokoro, l’aventure mythique de l’Okavango… Nous devons d’abord rejoindre en 4x4 le point de départ des mokoros, à environ une heure de route de notre hôtel en passant par des routes de sable et en traversant des petits villages traditionnels. Une fois sur place, nous rencontrons Julius, qui sera notre poler (conducteur de mokoro) et guide pour les deux prochains jours. Après avoir installé tout notre matériel sur le bateau nous prenons nos places sur nos tapis de sol qui nous servirons d’amortisseurs pour rendre le voyage un peu plus agréable à nos fesses d’occidentaux. DSC05303 Julius commence alors à pousser le mokoro, et nous nous enfonçons petit à petit dans le delta. Nous avons conscience de partir à la découverte d’un lieu magique… DSC05281 La végétation est extrêmement dense sur le delta et nous devons très souvent nous frayer un chemin à travers de gros branchages dans l’eau. L’effort que doit fournir Julius pour nous faire avancer est loin d’être anodin !!! DSC05264 On nous avait prévenus qu’il était particulièrement difficile de voir de gros animaux dans le delta, du fait de la dense végétation et du niveau de l’eau à la fois trop élevé pour les hippopotames et trop bas pour les crocodiles… Du coup, nous choisissons, en suivant les conseils d’un français rencontré la veille, de nous concentrer pour une fois sur les petits animaux, et même les insectes. Il est amusant en effet d’observer la diversité des insectes sur l’eau : libellules plus belles les unes que les autres, ou araignées qui marchent sur l’eau (et d’autres qui se réfugient dans le bateau). DSC05250 Nous avons même le droit à la visite de quelques petites grenouilles ravissantes qui profitent de notre mokoro comme transfert gratuit vers d’autres nénuphars. DSC05324 Et si les gros animaux se font rares, les oiseaux eux ne font pas les timides et nous en voyons énormément, la plupart décollant peu avant que notre mokoro ne les atteigne.

Au bout de deux grosses heures de navigation, nous nous arrêtons sur l’île du Buffle pour y prendre notre déjeuner à l’ombre et au calme. Nous pourrions camper ici mais décidons de continuer un peu plus loin en mokoro pour voir plus de paysages. Une demi-heure de bateau plus tard, nous montons la tente dans ce qui sera notre campement pour la nuit. Le campement était sous l’eau il y a encore quelques jours, et un troupeau d’éléphants y a laissé de grosses traces – nous devons donc chercher un petit moment avant de trouver un endroit plat sans trou pour monter la tente ! DSC05362 Une fois bien installés pour la nuit, nous partons de nouveau en mokoro un peu plus loin sur l’île pour y faire un petit safari à pied au coucher du soleil. DSC05340 Nous apercevons au cours de cette ballade des girafes, des zèbres, des gnous et des antilopes. DSC05388 Nous ne marchons qu’une heure mais nous trouvons très agréable de pouvoir être à pied si près d’animaux sauvages. Il est ensuite temps de rejoindre le camp, avant que la nuit ne tombe. Nous avons donc le droit à une séance de mokoro sur le delta au coucher du soleil, une situation tout simplement idyllique ! DSC05356La première activité une fois de retour au camp est d’allumer un grand feu, qui aura une double utilité : faire cuire notre dîner et éloigner de potentiels visiteurs indésirables. Julius nous explique en effet que le danger principal, en campant dans la nature comme nous le faisons, est qu’un troupeau d’éléphants ou un hippopotame agressif traverse notre camp et marche sur les tentes. Le feu est censé les empêcher de venir, leur signalant la présence de l’homme. De même, les prédateurs tels que les lions ou léopards ne s’approcheront pas d’un camp avec un feu. Nous passons donc toute la soirée à rajouter du bois dans le feu pour nous assurer qu’il soit aussi grand que possible et prions pour que Julius se réveille la nuit pour continuer à rajouter du bois avant que le feu ne s’éteigne J Après un dîner de conserves et quelques histoires africaines de Julius, nous partons nous coucher dans notre tente, bien décidés à n’en sortir sous aucun prétexte comme nous l’a fait promettre Julius. Malheureusement, au bout de quelques heures, la traditionnelle pause pipi du camping sauvage se fait sentir et nous devons nous résoudre à sortir de la tente pour affronter ce qu’il y a dehors. Heureusement, il n’y a rien d’autre que des moustiques et nous nous rendormons sains et saufs après que notre rythme cardiaque se soit stabilisé de nouveau…

Nous nous réveillons tôt le lendemain samedi 11 septembre pour refaire un safari à pied avec la lumière du soleil levant. Nous marchons dans la même zone que la veille mais cette fois nous avons un peu plus de temps et partons donc plus loin.  Nous retrouvons nos amis les girafes, et une d’entre elles s’amuse même à nous suivre de loin. Les zèbres et les gnous sont également au rendez-vous. Fred et Julius continuent à étudier scrupuleusement les empreintes et les selles des animaux pour savoir quel animal est passé par là et quand. SAM_1085 DSC05374 Ce qui est certain, c’est qu’il y a un peu de tout sur cette île, mais la journée tout le monde semble dormir bien caché dans la savane. Pour la deuxième partie du safari, nous rentrons dans des buissons assez denses et Julius commence à être un petit peu plus stressé, nous demandant de ne pas nous écarter de lui de plus d’un mètre et se retournant dès qu’il ne sent plus notre souffle sur son épaule. DSC05392Clairement, il pourrait y avoir des lions dans les parages ! Il n’en sera rien cependant, et nous retournons au mokoro sans encombre, ravis de notre petite promenade matinale.

De retour au camp, nous nous reposons un peu avant de reprendre la route vers Maun. Julius doit de nouveau naviguer pendant plus de deux heures, et de notre côté nous profitons des magnifiques paysages qui s’offrent à nous. Nous avons même la chance d’apercevoir un éléphant de loin sur le chemin du retour, comme un clin d’œil du delta de l’Okavango avant notre départ… Nous garderons de ce séjour dans le delta de l’Okavango de très bons souvenirs, grâce à notre guide qui fut très agréable et compétent, et à la magie de l’endroit, si riche en faune et en flore et offrant tant de calme et de sérénité. Panorama Couleur

dimanche 26 septembre 2010

Impressions Namibiennes

La Namibie est un pays à part dans l’imaginaire africain. Les récits relatés par ceux qui ont eu la chance de la visiter sont toujours élogieux et plein de superlatifs. Après y avoir passé une grosse semaine, nous pouvons confirmer que la Namibie mérite amplement sa réputation. Les paysages et les activités qui s’offrent aux voyageurs sont uniques. Le lever de soleil dans le désert de Namib restera sans aucun doute comme un des moments forts de notre voyage. Et globalement, la Namibie remonte en force dans le classement de nos pays préférés !

Evidemment, le fait que nous y ayons voyagé en voiture ajoute à notre appréciation du pays, puisque nous étions libres de nos déplacements.

Cependant, c’est également un pays extrêmement cher, un des plus chers de notre voyage bien que nous y ayons campé tout le temps et préparé nos repas.

Enfin, d’un point de vue social, nous avons retrouvé le clivage entre la communauté blanche et la communauté noire, probablement des restes de l’apartheid instaurée par l’Afrique du Sud lorsque celle-ci avait annexé la Namibie et l’administrait comme une de ses provinces. Un autre point qui nous a marqué est l’influence allemande qui existe encore aujourd’hui dans tout le pays, et particulièrement à Swakopmund. La Namibie a bien été une colonie allemande mais seulement pendant très peu de temps (environ 25 ans) et il est amusant de constater que tant de gens parlent encore l’allemand ou qu’on peut y déguster une Wiener Schnitzel à toute heure !

Etosha : premier safari africain

Le lendemain dimanche 5 septembre, nous prenons la route tôt le matin en direction du parc d’Etosha. Nous avons la bonne surprise de constater que les 7 heures de voyage se font sur des routes goudronnées, ce qui nous évite de revivre l’épopée sur piste à 40km/h entre Sesriem et Swakopmund.

En chemin, pour couper de façon agréable la longue route, nous faisons un tout petit détour par le seul vignoble de Namibie, Kristal Kellerei. Avec 3ha plantés, la production n’est pas grandiose mais nous goûtons le blanc, le rouge et les deux Nappas (Namibian Grappa…) et le résultat n’est pas désagréable, même s’il ne mérite guère plus qu’un détour sur la route.

Nous arrivons au camping d’Okaukejo, l’entrée Ouest du parc d’Etosha, vers 16h30. Juste le temps d’installer la tente et nous voilà partis pour notre premier safari au coucher de soleil. A la différence de nombreux parcs d’Afrique, il est possible de parcourir le parc dans sa propre voiture à la recherche des animaux sans faire appel à un guide. Dans la lumière du coucher de soleil s’offrent à nous quelques girafes, des zèbres, des oryx et des springboks, sans oublier les chacals qui sont partout. DSC05057 DSC05044 Comme d’habitude nous nous faisons piéger par le temps et revenons au camping après la fermeture officielle des portes du parc mais heureusement personne n’a l’air trop à cheval sur les horaires. Avant de passer à table, nous allons voir ce qui est censé être un des meilleurs points d’eau d’Afrique, notamment pour voir des rhinocéros. Le point d’eau est situé dans le camping, et est éclairé toute la nuit. Lorsque nous y arrivons, nous sentons que le point d’eau est à la hauteur de sa réputation car sont déjà présentes, à 30 mètres de nous, cinq girafes en train de boire au milieu des chacals. Trop grandes pour simplement se pencher et boire, elles sont obligées de se contorsionner pour atteindre l’eau. Le spectacle cocasse nous fait presque oublier le caractère exceptionnel de la situation. Celle-ci va même en s’améliorant lorsque surgit de la pénombre un rhinocéros qui vient boire à son tour. DSC05081 Les animaux sentent clairement notre présence et nous regardent même parfois (nous voient-ils derrière les projecteurs ?), mais cela ne semble pas les déranger. En pleine saison sèche, lorsque la majorité des points d’eau naturels d’Etosha sont à sec, ils n’ont pas beaucoup d’alternative pour venir se rafraîchir. Au bout d’une quinzaine de minutes le rhinocéros et les girafes quittent la « scène » et disparaissent dans la pénombre. DSC05105 Ils sont immédiatement remplacés par un troupeau d’éléphants qui profitent du point d’eau non seulement pour boire mais aussi s’asperger, jouer et se bousculer. Nous apercevons même un très jeune éléphanteau dans les pattes de sa mère. Malgré une telle succession d’acteurs, il est temps pour nous d’aller préparer le barbecue, ce que nous faisons en compagnie des chacals qui tournent autour de nos grillades avec envie. Avant de nous coucher, nous retournons faire un tour au point d’eau et y trouvons 7 rhinocéros. Décidément la réputation du parc n’est pas surfaite !

Pendant la nuit, nous sommes réveillés à deux reprises par les rugissements d’un lion mais ne trouvons malheureusement pas le courage de nous lever pour voir ce qui se passe. Nous retournons au point d’eau à notre réveil pour y voir une succession de nouveaux acteurs : zèbres, oryx et antilopes.DSC05120DSC05146DSC05174 Il est ensuite temps de quitter le camp pour prendre la route et parcourir le parc pendant toute la journée. Nous allons de point d’eau en point d’eau, espérant compléter notre liste des BIG 5 (Eléphant, Rhinocéros, Lion, Léopard et Buffle). Tout au long du trajet, nous voyons des zèbres, des gnous, des springboks et des girafes en très grand nombre, mais nous devons attendre notre dernière boucle dans le parc pour à nouveau observer un groupe d’éléphants et un rhinocéros solitaire au bord d’un point d’eau. DSC05183 DSC05202 Malgré nos efforts, nous ne parviendrons pas à dénicher les lions dans la savane ou les léopards dans les arbres. Comme lot de consolation au tableau des raretés nous voyons un lycaon (Hunting Dog) et un Monitor Lizard. DSC05133DSC05151 Après un dernier coucher de soleil sur la savane et un passage des portes du parc une nouvelle fois après l’heure de fermeture… nous quittons Etosha des souvenirs plein la tête. En guide d’au revoir, un troupeau d’éléphants décide de traverser la route juste devant nous. Leurs barrissements dans la nuit nous disent de revenir les voir bientôt… DSC05168

Nous passons la nuit dans la ville de Tsumeb à une heure du parc et terminons la route vers Windhoek où nous arrivons le mardi 7 septembre en fin d’après-midi pour y rendre la voiture de location. Notre séjour namibien touche à sa fin car nous avons rendez-vous le lendemain matin avec un dénommé Francis qui conduira une Mazda en direction de Maun au Botswana… Ainsi vont nos aventures africaines, sans transport public, mais toujours avec une solution aux problèmes qui se présentent !