lundi 31 mai 2010

Kaikoura, seconde chance / Kaikoura, one more time

Nous entamons le lundi 29 mars une longue route entre Dunedin et Kaikoura. C’est en effet aujourd’hui que nous retournons à Kaikoura pour essayer d’y voir des cachalots, suite à notre échec de la semaine précédente (semi-échec seulement puisque nous avions quand même nagé avec les dauphins !). Pour couper un peu la route, nous nous arrêtons aux Moreaki Boulders, à une heure environ de Dunedin. Ces formations rocheuses aux formes sphériques presque parfaites sont le résultat de l’accumulation de sédiments autour d’un noyau de roche au fond des océans. Le jeu des marées découvre petit à petit ces rochers, ce qui donne l’impression qu’ils ont été posés sur la plage. Enfin c’est ce qu’on a compris… Notre prochaine pause est pour le déjeuner, dans la ville d’Oamaru, à encore une petite heure de plus sur la route. Nous arrivons finalement à Kaikoura en fin de soirée, après une longue journée de conduite bien fatigante mais qu’importe : le lendemain matin nous avons rendez-vous avec les cachalots, et l’excitation bat son comble dans le camping-car ! DSC08407On Monday 29th March, we’re on for a very long drive from Dunedin to Kaikoura. Tomorrow indeed is the back up date to hopefully meet the whales. On the way, we stop to observe the Moreaki Boulders. Their shape is nearly perfectly round for some geological reason which we are not too sure to understand… Something along the lines of accumulation of sediments on the seabed further strengthened and covered by other layers of sediments and later on unraveled by the tides over thousands of years. We continue driving up to Oamaru for a quick lunch break by another penguin colony and then we spend the rest of the day driving, arriving late in Kaikoura.  

Mardi 30 mars – le grand jour est arrivé ! Nous avons rendez-vous à 7h15 et avons passé la nuit sur le parking de l’agence qui nous emmène voir les cachalots pour minimiser le temps de trajet (bon en plus il se trouve que le parking est face à la mer sur une très belle plage, ce qui ne gâche rien…). Bonne nouvelle pour commencer : les conditions de la journée sont bonnes. Les baleines ont été observées au cours des jours précédents près des côtes et le vent est retombé (même si nous sommes prévenus dés le départ que la mer sera bien agitée et qu’il vaut mieux prendre des médicaments anti-mal de mer). Très vite après le départ, la guide nous annonce que le capitaine a repéré un cachalot grâce à l’hydrophone (un micro qui filtre les sons qui se propagent dans l’eau). La force du signal captée par l’hydrophone permet au capitaine du bateau de se rapprocher dans la zone où doit se trouver normalement le cachalot.  Nous partons alors à la recherche du cachalot, attendant qu’il remonte à la surface pour se reposer et reprendre son souffle. En moyenne, le cachalot plonge pendant 45 minutes au fond de la mer pour se nourrir et remonte à la surface pendant 10-15 minutes avant de replonger. Conformément aux prévisions la mer est très agitée et le trajet vers la zone où se trouve le cachalot est fatal pour nombre de compagnons de voyage. Ils sont nombreux à ne pouvoir profiter du spectacle offert par les albatros qui volent à proximité du bateau car ils ont le nez au fond du sac en papier… Une fois sur la zone, tous les passagers sont mis à contribution pour essayer de localiser le cachalot. Le but est de repérer comme un jet d’écume projetée lors de l’expiration du cachalot. DSC08428Another early wake-up awaits us on Tuesday 30th March. We are booked on the first boat of the day and therefore spend the night next to the offices of the company to maximize our sleeping time. The good thing is that it sits right by the seashore, which makes it not a bad free camping spot after all… We’re happy to hear that a sperm whale was seen in the past few days around Kaikoura Canyon and, although the sea will be rough, we can board our boat on time to head to the canyon. Shortly after we set off, the captain lets the passengers know that he localised a sperm whale thanks to the hydrophone on board. As the whales communicate largely with sounds, the crew uses a microphone that can detect sounds underwater. The louder the signal, the closer the whale… That’s a good start. Now we sail towards the zone where the captain thinks the whale should be feeding. In line with the forecast, the sea is quite rough and there are a good number of our fellow passengers who cannot enjoy the ride with albatrosses and giant petrels flying around because they’re too busy targeting their sick bag…When we get to the zone, we need to wait for the sperm whale to surface. On average it can stay 45 minutes in a deep dive to feed and will surface for about 15 minutes to rest and breathe. Everyone takes part in the initial whale spotting. The game consists of seeing the white blow as the whale exhales.   DSC08467Fred est parmi les premiers passagers à repérer le souffle. Nous faisons alors connaissance avec Tiaki, un cachalot résident du canyon de Kaikoura, remonté se reposer à la surface se reposer. Tout le monde sur le bateau reste bouche bée (et le doigt sur la gâchette de l’appareil photo) devant un tel spectacle de la nature. Chacun garde sans doute en tête qu’il s’agit d’une espèce qui a failli disparaître et qui se trouve encore en grave danger, et réalise la chance qu’il a d’observer un géant des mers à moins de 15 mètres du bateau. Peut-être sommes nous sensibles à ce spectacle car il nous invite aussi à nous interroger sur notre responsabilité à préserver l’environnement dans lequel nous vivons. Il est troublant de savoir qu’au siècle dernier l’abondance de mammifères marins dans ce même canyon avait fait de Kaikoura un centre baleinier et que des milliers de baleines y ont donc été massacrées… Après nous avoir offert ce spectacle pendant une dizaine de minutes, Tiaki prend son souffle pour retourner manger et plonge la tête la première jusqu’au plus profond du canyon, nous laissant admirer au passage les courbes de son corps et la taille gigantesque de sa queue. DSC08474Fred is one of the first passengers to spot the blow. And here comes Tiaki, a resident sperm whale of the Kaikoura canyon, floating on the surface to rest. Everyone on board the boat remains silent, staring at this massive creature. We can clearly hear the sound of the camera shutters clicking though… Everyone is probably amazed to stand so close (just 45 feet away) to this whale that almost disappeared over the last century and remains highly endangered. One might also wonder about our own responsibility in conserving the environment we live in. Indeed, it is disturbing to remember that, because of the abundance of sea life by the canyon, Kaikoura used to be a whaling station, which means thousands and thousands of whales have been slaughtered there in the 19th Century. After a good 10 minutes rest, Tiaki holds his breath and deep dives head first, offering us magnificent views of the shape of his body, and especially his gigantic tail.  

Nous disposons maintenant de 45 minutes environ avant que Tiaki ne remonte, temps que l’équipage met à profit pour aller observer des Dusky Dophins un peu plus près des côtes (les mêmes dauphins que ceux avec lesquels nous avions nagé la semaine précédente). Nous en profitons pour refaire quelques belles photos des dauphins et une fois de plus prendre plaisir à les regarder jouer et répéter leurs plus beaux sauts plusieurs fois de suite devant le bateau. Mais nous n’avons tous qu’une chose en tête : vite retourner au large, pour être là quand Tiaki va ressortir et pouvoir une deuxième fois jouir du privilège de pouvoir observer un cachalot à l’œil nu. Tiaki revient, fidèle à son poste. Il semble assez indifférent à la présence de bateaux autour de lui et se repose paisiblement. Les réactions sont les mêmes que la première fois, l’émotion faisant peut-être peu à peu place à la raison et nous prenons plus le temps de vraiment observer ce cachalot plutôt que de multiplier les mêmes photos. Après les 10 minutes réglementaires, Tiaki s’apprête à retourner manger et nous offre cette fois-ci un plongeon parfait, digne des plus belles photos, comme un film au ralenti, en direct devant nous. Nous rentrons le sourire aux lèvres au port, encore émus de cette belle matinée et de l’expérience que nous venons de vivre. Il va sans dire que cela valait mille fois la peine de remonter jusque Kaikoura une deuxième fois et de faire la longue route de la veille. C’est un spectacle unique (cela dit nous espérons bien pouvoir le revivre prochainement, notamment en Afrique du Sud) et restera sans aucun doute l’un des points forts de notre voyage. DSC08489This means that we now have about 45 minutes before Tiaki surfaces again. The crew wants to make the most of this time by sailing towards the coast where a Dusky dolphins’ pod has been spotted playing as they always do. This is another opportunity for us to take good snapshots of these acrobatic animals and we enjoy this second session with the dolphins probably as much as the first one last week! However we all have one thing in mind: be back on time to see Tiaki when he surfaces again. On schedule, he’s back after 45 minutes or so, and we can enjoy another session on his side – spending more time actually looking at him rather than multiplying the same pictures. He is really big! He does not seem to mind at all us being there staring at him. After 10 minutes he must feel hungry again and dives down again, this time offering us the perfect dive, like a movie in slow motion, but it’s real, it’s live and it’s right in front of us. We sail back to the harbour with a bright smile on our faces. It was definitely worth the long drive. Although very simple in form, it is a really unique experience (even though we hope to witness at least one more time in South Africa) and will undoubtedly remain one of the highlights of our trip. DSC08536-seq3

dimanche 9 mai 2010

Otago Peninsula

Nous réveillant d’une nuit tranquille et seuls au monde perdus au bord d’un champ, nous reprenons la route le matin du dimanche 28 mars direction Dunedin, l’Edinburgh du Sud comme on la surnomme. C’est une ville dont les premiers habitants étaient écossais et qui a soi-disant gardée un grand héritage écossais. Dans la réalité, le bar à whisky qu’on avait repéré est fermé et lorsqu’on discute avec les locaux, il est clair qu’ils ne se sentent pas écossais du tout ! De toute manière, la vraie raison de notre visite est tout autre : aux portes de la ville se trouve une magnifique réserve naturelle, la péninsule d’Otago, particulièrement connue pour ses pingouins et albatros. Un endroit à ne pas manquer !  DSC08282 We take the road on Sunday 28th March, after a lovely night in the middle of nowhere on our own and we head for Dunedin, Edinburgh from the South as they call it. It was first inhabited by Scottish people and allegedly has a strong Scottish heritage. However the whisky bar we came for is closed and when we chat with locals, it is very clear they don’t consider themselves Scottish at all! Anyway, that’s not the reason we’re here. Right next to the city, there is a huge wildlife reserve called the Otago Peninsula, especially famous for its penguins and albatross. Something we would not miss for the world!  DSC08304Nous commençons notre promenade par la Penguin Place, un bel exemple de prise de conscience par la population locale de la nécessité de sauvegarder certaines espèces animales en danger. Voici pour la petite histoire : un beau jour, un fermier découvre que quelques couples de Yellow Eyed Penguins (des pingouins très rares) ont établi leur nid sur la plage appartenant à son domaine agricole. Plutôt que de les chasser ou de les ignorer, le fermier décide au contraire de les protéger et d’encourager l’agrandissement de la colonie. Pour cela il développe un centre que les touristes pourront visiter et construit de très beaux observatoires reliés entre eux par des tranchées, grâce auxquels les visiteurs peuvent voir les pingouins sans être vus et donc sans les déranger. Nous avons la chance d’apercevoir 3 couples en train de muer car c’est la période (cela donne une apparence assez marrante aux pingouins dont le corps est du coup recouvert d’un mélange entre leur peau lisse habituelle et une véritable fourrure de poils) ainsi que quelques Blue Penguins, une autre espèce de pingouins très rare, qui sont eux blottis dans des tout petit nids construits spécialement pour leur petite taille (les plus petits pingouins du monde). Les pingouins ont bien choisi l’emplacement de leur colonie, sur des collines face à l’Océan Pacifique ! Nous finissons le tour de la colonie par une visite de l’hôpital où arrivent les pingouins blessés ou les jeunes de l’année un peu maigres et devant être engraissés avant le grand départ de la colonie. Cela augmente significativement leurs chances de survie.DSC08324DSC08302Our visit starts at the Penguin Place, the perfect example of how local people can get involved in conservation and do it well. Here is the story: one beautiful day, a local farmer finds out that a few Yellow Eyed Penguins (quite rare species) are living on the beach within its farm. Instead of ignoring them or even worse kicking them out, the farmer decides instead to protect them and encourage them to grow the colony. He starts building the centre that we can visit today, with clever observatory posts where visitors can see the penguins without being seen by them, hence without disturbing them. We’re lucky enough on that day to see 3 couples of penguins, currently moulting, which makes their body half sleek as they usually look and half furry – very cuteJ We also see some little Blue Penguins (another rare species) moulting as well in their nest. They are the smallest penguins in the world! Looking around us, we also think that penguins have good taste when it comes to choosing a place to live: their nests are high up on the hills, facing the Pacific Ocean… We finish the tour with the hospital where they collect injured penguins but also young ones who are not big enough to make it to the sea yet and need a bit more food before they do so to make sure they survive this big step in their lives. DSC08336 Notre deuxième arrêt sur la péninsule d’Otago est l’Alabtross Centre. C’est la seule colonie au monde qui ne soit pas sur une petite île perdue au milieu de l’Océan (nous considérons la Nouvelle-Zélande comme une grande îleJ). Elle accueille le Southern Royal Abatross. Les petits de l’année sont déjà un peu grands et leurs parents les laissent seuls parfois des jours entiers pour aller pêcher. Lors de notre visite, un couple de parents est de retour pour nourrir leur petit. Il est très rare que les deux parents reviennent au même moment, nous sommes décidément très chanceux aujourd’hui ! Sans compter les nombreux albatros qui passent tout près du centre en volant, nous laissant voir de près leur beau vol et leur incroyable envergure. Ce sont des machines de compétition, et il leur semble d’ailleurs bien difficile d’atterrir pour nourrir leur petit, comme si la machine était trop difficile à manœuvrer…  DSC08377 DSC08350We continue our visit of the Otago Peninsula with the Albatross Centre, which is the only mainland albatross colony in the world! The birds we can see there are the Southern Royal Albatross and the chicks of the year have already grown up quite a bit, at least enough to be left alone during the day while their parents go at sea to catch some fishes and then feed them. We’re lucky enough during our visit to witness both parents feeding one of their chicks – at this time of year it’s very rare to see both parents coming back to the colony at the same time. In addition, there are many other albatrosses flying above the colony and giving us great pictures opportunities. We can appreciate how big their wingspan is! It seems to be quite tricky for them to land, as if they were such high tech flying machines that they could not really manoeuvre their machineryJ  DSC08338Le dernier arrêt nature de la journée est pour les Blue Penguins (les même que ceux que nous avons aperçus à la Penguin Place). Ils ne sont normalement pas sur terre la journée mais en mer pour pêcher (ceux qu’on a vus ne pouvaient pas aller en mer car ils étaient encore en train de muer et leurs plumes n’étaient donc plus imperméables). Timides et méfiants des prédateurs, ils ne rentrent au nid qu’une fois la nuit tombée, ce qui rend leur observation pour le moins difficile. Nous voici donc partis pour une attente de plus d’une heure, dans le vent et en ayant bien froid, et à la fin dans le noir, à la seule lueur de la pleine lune. Nous commençons à nous demander pourquoi nous sommes là lorsque nous apercevons finalement sur la plage 4 petites ombres qui se rapprochent de nous. Vus leur taille, la moindre pierre est un obstacle et il leur faut pas mal de temps pour regagner leur nid. Nous n’avons pas la patience d’attendre qu’ils passent devant nous (de toute façon, les aurions-nous vus ?) et repartons vers 21h30 pour trouver un camping où passer la nuit.DSC08381The last wildlife watching activity of the day is for the Blue Penguins (the same ones as those we saw at the Penguin Place). Usually, they spend the daytime at sea fishing and only come back after dark (those we saw at the Penguin Place were moulting and could not go at sea since their fur was not waterproof yet). We therefore wait for quite some time that night comes, and it gets very chilly. Just as we start to wonder what the hell we’re doing here, we manage to guess 4 little shapes on the beach, slowly walking towards the hill where we stand. Because of their tiny size, each rock is a huge obstacle for them. We’re not patient enough to wait for them to come all the way to where we stand (anyway we can’t see anything outside so probably would not see them) and leave for Dunedin where we’ll find a camping place to spend the night.