lundi 25 janvier 2010

Impressions boliviennes…

La Bolivie est un pays plein de ressources. C’est vrai pour ses ressources naturelles, c’est aussi vrai pour ce qu’on peut y faire. Le pays ne figurait pas sur notre itinéraire initial, mais nos discussions diverses avec les gens qui connaissent l’Amérique du Sud l’ont rendue tout simplement incontournable. De quelques jours, nous y sommes finalement resté deux semaines entières (qui ont amputé sur le Chili malheureusement…). Et pourtant il nous reste tant à y faire. Nous n’avons pas vu la jungle et avons tout juste goûté aux plaisirs de la montagne. Une chose est sûre : nous reviendrons en Bolivie un jour ou l’autre !

La première impression de la Bolivie reste cependant sa pauvreté, notamment comparée avec les pays avoisinants. Depuis le Pérou, le choc est moins grand, mais le coût du voyage était quand même bien moindre du côté Bolivien (c’est de loin le pays le moins cher où l’on ait voyagé) et l’industrie touristique est moins développée (contrairement au Pérou, en Bolivie nous n’étions pas sollicités à tous les coins de rue pour faire des excursions ou acheter des babioles). En revanche, c’est le jour et la nuit avec le Chili. La différence entre les deux pays se matérialise tout simplement par la route : après trois jours de 4x4 dans le Salar de Uyuni sur des routes en terre que les suspensions modestes nous permettaient de bien sentir, arriver sur les routes goudronnées chiliennes nous a tout simplement paru irréel et très agréable ! Tout cela simplement séparé par un minuscule poste de frontière, dans le même parc avec les mêmes décors, mais avec un développement très différent. Cependant si vous parlez avec un Bolivien, il vous dira que son pays est le plus riche des pays alentours (en référence aux richesses naturelles).

D’un point de vue historique et politique, c’est également un pays très intéressant. Comme la plupart des pays d’Amérique du Sud, l’instabilité politique a régné depuis l’Indépendance mais la différence ici s’appelle Evo – comme Evo Morales, le président Bolivien, facilement réélu lors de notre séjour dans le pays. Il est incroyable de voir la popularité de cet homme auprès de la population (cela est vrai pour les régions que nous avons visitées – Lac Titicaca, La Paz & le Sud – mais apparemment c’est beaucoup moins vrai au Nord dans la Jungle où la population est plus conservatrice et libérale et ne soutient pas Evo). L’autre élément marquant de l’histoire du pays pour nous a été à quel point il s’est littéralement fait dépouillé par tous ses voisins à travers de multiples annexions qui ont fait perdre au pays 1/3 de sa surface initiale ! (la pire annexion étant la région d’Antofagasta qui était le seul accès à la mer et qui est maintenant Chilien). Cette région est riche de ressources minières particulièrement importantes. C’était le cas au moment de l’annexion au 19ème siècle pour des minerais utilisés dans des engrais chimiques et c’est aujourd’hui le cas pour les réserves connues de lithium. Le Chili est le premier producteur mondial de Lithium et détient 70% des ressources mondiales. A l’heure où tous les instruments électroniques portatifs commencent à être alimentés aux piles au lithium, cela permet au Chili de voir l’avenir sereinement !

Enfin évidemment, l’importance de la coca n’est mieux ressentie nulle part ailleurs qu’en Bolivie. En plus du très instructif musée de la coca de La Paz (visite incontournable ! cf. post précédent) de nombreux débats existent encore autour de la Coca et du dilemme entre son utilisation traditionnelle et sa dimension culturelle pour la population locale et son côté business pour produire de la cocaïne à bas prix et l’exporter vers les US… Nous ne sommes pas restés assez longtemps pour avoir les réponses, existent-t-elles d’ailleurs en termes simples ?

La dernière impression que nous aimerions souligner sur la Bolivie touche moins au pays en lui-même qu’à une étape dans notre voyage où nous nous sommes vraiment installés dans le rythme du voyage et des déplacements permanents. Un petit détail qui peut paraître insignifiant est que nous avons commencé le jour même où nous sommes arrivés en Bolivie à regarder les séries TV que nous avions emmenées sur notre ordinateur. Cela nous permet d’installer une certaine routine (semblable à ce qu’on faisait à Londres les soirs de semaine après le boulot donc qui nous rattache aussi avec notre « vie d’avant ») dans notre quotidien fait de découvertes et de changements permanents. Détail insignifiant mais qui nous donne un équilibre - sauf quand Natacha veut regarder 4 épisodes de 24 à la suite ;-). Pour ceux que ça intéresse, nous avons fait la saison 1 de House (à bloc sur Greg) et la saison 7 de 24 (toujours aussi bon !) et sommes en passe de lancer la saison 3 de Lost…