mardi 29 juin 2010

12 jours autour des Annapurnas…

Nous partons le lundi 10 mai pour notre trek autour des Annapurnas! La première tâche est de réussir à réunir nos affaires pour les douze prochains jours dans un seul de nos gros sacs, ce qui sera plus facile à porter pour le porteur. Nous y arrivons brillamment, avec un poids final de 19kg à deux, ce qui est une très belle performance, au regard des nos erreurs passées en la matière, notamment lors du W-trek de Torres Del Paine (Chili). 01 Nous partons ensuite pour six heures de route dans un minibus local, initialement prévu pour 12 mais que les Népalais utilisent à 15 sans problème, il suffit de se serrer un peu ! Les routes sont typiquement népalaises, plutôt bonnes aux alentours de Kathmandou mais bien  défoncées ensuite. Nous rencontrons au bout d’une heure un gros embouteillage sur une route de montagne, les nombreux camions se doublant les uns les autres pour passer et bloquant ainsi le passage pour tout le monde... 02 Bien fatigués par la route et la chaleur ambiante, nous arrivons finalement à Besi Sahar, où nous passons notre première nuit dans une petite auberge. Nous dinons à 18h30 et nous couchons tôt pour nous lever tôt le lendemain matin! Nous rentrons progressivement dans le rythme du trek… Cette première journée est donc une journée de transition, nous transportant simplement de Kathmandou au point de départ du trek, mais nous sommes déjà épuisés ! 03 Nous commençons à proprement parler notre trek le lendemain, mardi 11 mai. Nous nous réveillons à 6h30 et partons à 8h (nous sommes encore un peu lents, c’est le premier matin…). Nous commençons la marche sur une piste de terre empruntée par quelques 4X4, ce n’est donc pas encore très authentique… Mais très vite nous découvrons des paysages magnifiques, en bordure des rizières et typiquement asiatiques (ou du moins l’image que nous en avons) et nous traversons des villages dans lesquels plein d’enfants nous disent tous bonjour et les chèvres veulent nous suivre… 05 Nous apercevons ensuite notre premier mont au-dessus de 8000m, le Manaslu. Il ressemble à une montagne tout à fait « normale » mais il se trouve en fait à 80km de nous et est donc tout simplement gigantesque… Nous déjeunons dans un très beau village au bord de la rivière, cela fait du bien de se poser un petit peu… Nous repartons ensuite pour le reste de la marche de la journée et le beau temps et la chaleur de la matinée font place à la pluie et à l’orage pour le reste de l’après-midi. Heureusement pour nous, le plus gros de la pluie éclate après notre arrivée au lodge dans lequel nous passons la nuit, dans le village de Ghermu. Nous espérons que le temps va s’améliorer, car nous ne sommes normalement pas encore dans la saison des pluies…04Le deuxième matin, mercredi 12 mai, le réveil sonne à  6h pour un départ à 7h15. Nous n’avons pas encore le rythme et ça nous semble dur de se lever à ces heures si matinales. En plus il n’y a pas d’eau chaude au lodge donc Fred doit prendre une petit douche froide qui, loin de le réveiller, lui porte un coup dur au moralJ. Cédric et Natacha décident d’être plus raisonnables et de ne pas prendre de douche ce matin… Nous marchons encore beaucoup aujourd’hui pour rejoindre Dharapani. Une bonne partie de la journée, nous longeons un torrent tumultueux, gonflé par les pluies de la veille. Régulièrement, nous le franchissons grâce à des ponts suspendus à plusieurs dizaines de mètres au dessus du lit du torrent. 07 Nous pouvons encore observer les beaux paysages de la vallée mais petit à petit en montant, celle-ci se resserre, ne laissant plus beaucoup d’espace pour les cultures en terrasse. Nous croisons beaucoup de convois de mules qui redescendent à vide vers le fond de la vallée pour aller se réapprovisionner avant de remonter. Tant que la piste ne sera pas terminée, ça reste – avec l’homme- le seul moyen pour les villages d’altitude de faire le plein de marchandise ! D’après ce que nous pouvons voir des travaux de tracé de la piste à flanc de montagne, les mules ont encore de « beaux » jours devant elles. En effet ce n’est pas avec un bulldozer apporté par hélicoptère et quelques marteaux-piqueurs que les ouvriers vont venir rapidement à bout de ce chantier titanesque. Les moyens déployés nous semblent bien dérisoires…08 A notre arrivée au lodge, nous avons le plaisir de découvrir qu’il y a de l’eau chaude pour la douche, quel bonheur ! La nuit est un peu plus fraîche que la veille, sans doute à cause de l’isolation approximative de la chambre dont les fenêtres ne ferment pas vraiment et laissent passer le vent ! 06Pour notre 3ème jour de marche, nous commençons à être plus efficaces le matin et après un nouveau réveil à 6h du matin, nous sommes en chemin peu après 7h, belle performance ! Cette-fois, ça y est, il n’y a presque plus de descente de toute la journée. Fini les rizières, nous passons à l’étage supérieur de végétation et marchons une bonne partie de la journée dans la forêt de sapins. En fin de marche, on commence à deviner la silhouette des Annapurnas mais, pour le moment, le Manaslu garde nos faveurs. Il faut dire que Sa Majesté s’offre à nous sous différents points de vue et nous ne sommes pas avares en photos. 11 La journée est un peu plus courte que les deux jours précédents et nous arrivons à Chame tôt dans l’après-midi. Nous avons donc le temps de nous balader dans le village et assistons à un match de volley-ball endiablé devant lequel nous sirotons une petite bière bien fraîche - il paraît que c’est bon pour les courbaturesJ. Notre guide nous avait parlé des sources chaudes de Chame et nous en avons rêvé toute la matinée…mais malheureusement pour nous et nos courbatures, elles sont à sec ces temps-ci. Nous pouvons voir un mince filet d’eau chaude couler au bord d’une piscine vide posée sur la rive du torrent. C’est vraiment dommage car le lieu se prête bien à la relaxation après une bonne journée de marche ! 09Comme nous sommes de bons marcheurs ( !) notre guide nous octroie une mini grasse matinée le vendredi 14 mai et nous nous réveillons un peu plus tard que d’habitude pour un départ à 7h30. Aujourd’hui, petite journée de marche au programme avec seulement 3h40 de marche. Les paysages que nous traversons sont encore très différents de ce que nous avons pu voir jusque maintenant. Nous marchons dans de vrais chemins de forêt (ca sent même les pins !). Dans la matinée, nous apercevons  les Annapurnas sous le soleil, un beau spectacle. 12 Nous arrivons à Lower Pisang, où nous passons la nuit, vers midi et profitons ensuite d’une sieste récupératrice. Nous avons prévu d’aller visiter un monastère qui se trouve 100m plus haut, dans le village de Upper Pisang,  le temps se couvre très vite et il se met même à neiger dans l’après-midi. 20 Nous sommes donc contrains, malgré nous, de rester tranquillement au lodge à ne rien faire… 13 Nous commençons tout de même à être un peu inquiets, car s’il neige à 3200m d’altitude, les conditions pour le reste du trek risquent d’être très difficiles et nous ne sommes pas vraiment équipés pour du temps très froid ou de la marche sur neige… Croisons les doigts pour que le temps s’améliore ! 15 Nous partons le lendemain, samedi 15 mai en direction de Manang, le plus grand village du circuit des Annapurnas. Nous n’avons que 300m à grimper entre Lower Pisang et Manang, et nous avons le choix entre deux chemins : l’un facile, suivant la « route » des voitures et l’autre, plus difficile, grimpant jusque 4000m pour redescendre à 3500m à Manag. Evidemment, nous choisissons l’option la plus longue et difficile… Le guide tente quand même de nous en dissuader (car il doit venir avec nous), nous disant que nous allons devoir marcher 8 heures (au final nous mettrons moins de 6 heures) mais nous tenons bon et autorisons bien entendu les porteurs à prendre le chemin facile sans nous ! Nous ne regrettons pas notre choix car nous observons dans la journée sans conteste les plus beaux paysages depuis le début du trek : les Annapurna 2, 3 et 4 ainsi que le Pisang Peak nous accompagnent pendant toute la marche. 1416 17 Nous découvrons également la faune locale, avec nos premiers yaks et nagwals (daims musqués, un peu comme des bouquetins).27 

Le lodge de Manang est bien mieux que les autres, avec toilettes privatives dans la chambre (ce qui s’avère ne pas être une bonne idée à cause des odeurs…) et fenêtres et portes étanches à l’air. Ceci étant, l’atmosphère est très fraîche et nous devons demander des couvertures en plus de nos duvets pour passer une nuit bien au chaud. Avant de nous endormir, nous regardons un film blottis tous les trois sur un lit deux places devant notre petit ordinateur… Ca nous réchauffe ! 19

Nous avons le droit à une journée de repos le lendemain, dimanche 16 mai, pour nous acclimater à l’altitude. Nous la commençons sans surprise par une grasse matinée (ce qui en langage de trekkeur veut dire lever à 8h) et entamons une ballade pour aller voir un glacier et un lac d’altitude aux environs de Manang, histoire de garder la forme. Cela nous prend plus de deux heures et nous montons de presque 400m – finalement une bonne petite marche quand même !  22 De là-haut, nous avons un magnifique panorama sur les montagnes alentours, avec le glacier et le lac en premier plan. 23Panoramajour7 Manang De retour au lodge, nous prenons notre première douche depuis trois jours et retrouvons un peu de dignité. En plus elle est chaude, ce qui augmente considérablement le plaisir ! Dans l’après-midi, nous nous offrons un moment gastronomique dans un petit « salon de thé » népalais qui fait aussi boulangerie. Nous y dégustons un pain au chocolat, une torsade au chocolat et un crumble aux pommes. Cela nous change du régime népalais ! Cédric découvre ensuite en Himlal (notre guide) un joueur d’échec très enthousiaste. Comme Cédric a le malheur de gagner la première partie, Himlal est très vexé et demande une revanche. Il gagnera ensuite les huit parties suivantes…

Nous repartons dans le rythme du trek le lendemain, lundi 17 mai, vers Yak Kharka, située à 4050m. Ca commence à faire haut… Cédric a senti les symptômes du mal d’altitude depuis que nous sommes au-dessus de 3000m (la fameuse « barre des 3000 »), mais nous avons tous les deux été épargnés jusqu’à maintenant. Aujourd’hui, ce sont les premiers maux de tête pour Natacha, résorbés relativement facilement avec un Diamox dans l’après-midi. Rien de bien méchant pour l’instant donc...25La journée du lendemain, le mardi 18 mai, est pourtant la plus difficile pour Natacha. Nous avons deux options : rejoindre Thorung Phedi, à 4450m d’altitude, ou continuer jusqu’au camp de base (4925m) avant de passer le col. Raisonnables, nous partons tous le matin avec en tête de s’arrêter à Thorung Pedi pour limiter l’ascension quotidienne (nous avons lu qu’il ne faut pas monter plus de 500m par jour au-delà de 3500m). Cela veut dire que nous aurons une journée plus difficile le lendemain, le grand jour du passage du col, puisque nous partirons d’un peu plus loin... Panorama jour9 La route entre Yak Kharta et Thorung Pedi est particulièrement rude pour Fred (avec un mal de ventre qui traîne depuis deux jours) et Natacha (qui n’arrive pas à trouver son souffle dans la montée et du coup s’épuise vite et se sent faible). Heureusement, c’est à l’inverse une bonne journée pour Cédric, qui peut du coup nous soutenir moralement et même physiquement en portant un peu le sac de NatachaJ. Nous arrivons finalement à Thorung Phedi vers 11h, épuisés de la matinée et avalons tant bien que mal notre déjeuner (pour couronner le tout l’altitude nous coupe l’appétit et nous ne pouvons donc pas manger suffisamment par rapport aux efforts fournis).  Finalement, après la pause déjeuner, nous avons de meilleures sensations et décidons de pousser jusqu’au camp de base. Il se trouve plus de 400m plus haut, mais l’ascension ne prend qu’une heure (c’est raide !). Etrangement, cela se passe beaucoup mieux que le matin (nous avons repris des forces à midi) et nous atteignons le camp en milieu d’après-midi. Panorama jour9 top of hg camp 28Il y fait très froid et Fred ressent ses premiers maux de tête – c’est l’endroit le plus haut où nous dormirons.29Le grand jour arrive le lendemain, mercredi 19 mai, puisque nous passons le col du Thorong à 5416m aujourd’hui. Il faut partir tôt pour éviter les grands vents qui y soufflent à partir de 10h le matin quand la vallée plus bas commence à chauffer. Nous nous réveillons donc à 4h15 et essayons tant bien que mal d’avaler quelque chose au petit déjeuner et partons finalement à 5h15. Cédric nous a bien gavés de vitamine C et Diamox pour éviter qu’on ne lui refasse le coup de faiblesses de la veille… 30 Nous partons quasiment les derniers, il nous faut toujours un peu de temps le matin pour être prêts. Cependant les sensations sont bien meilleures aujourd’hui et nous montons à un bon rythme.32 Nous rattrapons même tout le monde et sommes le troisième groupe à arriver au col. Le col en lui-même nous surprend un petit peu : nous imaginions en effet avoir l’impression de dominer les environs depuis ce col de passage soi-disant le plus haut du monde, mais nous sommes au Népal et, même à 5416m, nous nous sentons encore tout petits à côté des géants de 7000m ou 8000m qui se découpent à l’horizon… Il y a plein de drapeaux de prière au col, prenons une minute pour vous expliquer pourquoi : les bouddhistes ont trouvé un moyen de pratiquer leur religion sans le moindre effort grâce à des drapeaux de couleurs sur lesquels ils écrivent des prières, qui sont lues par le vent secouant les drapeaux. Cette ingéniosité pourrait donner envie aux plus fainéants de se convertir…  31 Après la traditionnelle séance photo en haut du col, nous commençons la descente car il y a encore de la route et il fait très froid ! Sans surprise, la descente s’avère bien plus difficile que la montée. Elle est très raide et nous adoptons un rythme très élevé, descendant 1700m de dénivelé en 3 heures. La vitesse nous permet paradoxalement d’avoir une meilleure accroche sur le terrain. 33 Nous arrivons ainsi à Muktinath, notre ville d’accueil pour la nuit, vers 11h30, après déjà plus de 5 heures de marche et surtout les premiers (alors que nous étions partis presque les derniers !!!). Après un repos bien mérité, nous nous promenons l’après-midi dans la ville et allons visiter le temple hindou de Muktinah, réputé dans le monde entier (notre guide n’a malheureusement pas été capable de nous expliquer pourquoi) et le lieu de pèlerinage de nombreux indiens. Il est amusant d’observer que ce temple hindou abrite également de nombreux éléments bouddhistes, tels que des moulins à prière (même principe que pour les drapeaux : le vent, l‘eau ou alors les pèlerins font tourner les moulins qui récitent les prièresJ). Le Népal, sous l’influence de ses deux voisins géants, a en effet assimilé les deux religions hindouistes et bouddhistes, même 80% de la population est hindouiste). L’une des merveilles du temple hindou est ainsi cachée dans un tout petit temple bouddhiste, construit autour de flammes qui brûlent ici depuis des milliers d’années grâce à une source de gaz naturel.

Pour notre dernier jour de marche, le jeudi 20 mai, nous partons à 7h15 vers Jomson, 1000m plus bas. La première partie de la route est très belle et encore différente de ce que nous avons vu jusqu’à maintenant. Nous changeons de vallée et les paysages désertiques du Mustang s’offrent maintenant à nous en toile de fond. 34 Lorsque nous entrons dans la vallée de Jomson, le vent de lève et devient extrêmement fort, soulevant avec lui des nuages de poussière qui nous aveuglent régulièrement pendant quelques minutes. Cela devient d’autant plus dur vers la fin de la route quand le chemin se transforme en piste qu’empruntent des jeeps qui montent jusqu’à Muktinah.  Cette fin de trek est donc bien moins agréable que le reste, et nous sommes finalement bien contents d’arriver à Jomson en fin de matinée, épuisés à la fois par la fatigue accumulée au cours des jours précédents mais aussi par le vent de la matinée.

Le lendemain, vendredi 21 mai, il est déjà temps de rentrer à Kathmandou. Pour ce faire, nous prenons un vol entre Jomson et Pokhara qui nous oblige à nous lever à 5 heures du matin. En effet lorsque le vent devient trop fort dès le milieu de matinée, les petits avions ne sont plus en mesure d’opérer sur la petite piste de Jomson. Tout cela ne rassure pas Natacha qui redoute de revivre les turbulences montagneuses expérimentées sur le vol Varanasi-Kathmandou… La matinée ne commence pas très bien car nous apprenons rapidement que notre avion a du retard. La règle du jeu est très simple : plus nous partons tard, plus le vol soit turbulent, jusqu’au point où le vol sera annulé et reporté au lendemain. Finalement, après une heure et demi d’attente, nous voyons arriver notre petit bimoteur à hélices qui s’arrête sur la piste, juste le temps de nous faire monter, et redécolle aussitôt en direction de Pokhara. 35 Le vol est plutôt tranquille, avec quand même quelques turbulences au début, mais rapidement nous pouvons agréablement profiter de la vue sur le massif des Annapurnas et découvrir pour la première fois la montagne sacrée pour les Népalais qu’est le Machaputre (son caractère sacré rend son ascension absolument interdite à quiconque).

Le vol ne dure pas plus de 20 minutes et nous avons donc le temps d’aller faire un tour sur les bords du lac de Pokhara avant de monter dans le bus qui nous ramène à Kathmandou. Tout le monde nous avait parlé des vues sur la chaîne des Annapurnas depuis le lac de Pokhara, malheureusement pour nous à 8h du matin la lumière écrase déjà les reliefs et nous ne pouvons pas profiter du panorama des cartes postales. Sans surprise la route vers Kathmandou est presque aussi pénible qu’à l’aller, même si notre minibus est légèrement moins peuplé (nous avons chacun un siège pour nous !) et la pause-déjeuner moins mauvaise qu’à l’aller.  

De retour à Kathmandou, nous retrouvons le luxe de notre hôtel, même si la chaudière ne fonctionne pas et nous sommes bons pour une douche tiède. Pour notre dernière soirée avec Cédric, nous craquons pour un bon steak en allant à l’Everest steak house manger un chateaubriand à 3, avec des frites - le bonheur !!! Malheureusement Fred n’a toujours pas récupéré l’appétit et en profite moins que Natacha et Cédric, qui dévorent tout simplement leur morceau de viande saignante… 36 Il est ensuite temps de dire au revoir à Cédric, qui reste encore 2 jours à Kathmandou avant de rentrer à Paris, tandis que nous partons le lendemain matin en direction du Tibet. La course continue ! Après 10 jours de marche, nous aurions bien pris une journée de repos à Kathmandou. Malheureusement les départs des tours au Tibet se font à dates fixes et nous n’avons pas le choix…

Enfin pour les plus curieux et avides de statistiques, voici un récapitulatif de nos performances du trek (les graphiques d’altitude et de rythme cardiaque sont disponibles sur demande). Nous aurons marché au total 140km en 10 jours. tableau HR&Alt chart 5400m

mercredi 23 juin 2010

Les maoïstes nous laisseront-ils rentrer au Népal ?

Depuis Varanasi, nous devons rejoindre le Népal pour retrouver Cédric et partir pour deux semaines de trek autour des Annapurnas. Vue la proximité de la frontière indo-népalaise, cela ne ressemble pas à une mission impossible. C’est sans compter sur les maoïstes népalais qui ont entamé il y a 5 jours une grève générale illimitée avec interdiction de circuler. Le pays et les frontières sont bloqués. Nous sommes en contact quotidien depuis plusieurs jours avec l’agence qui organise notre trek qui nous donne des informations « de l’intérieur » sur la situation du pays et les éventuelles améliorations à attendre. Nous utilisons également beaucoup le site de l’ambassade de France au Népal, mais les ambassades étant toujours très prudentes, à les écouter nous ne pourrions jamais nous rendre au Népal.  Nous devons donc renoncer à notre projet bus+train qui nous permettait de rejoindre Kathmandou depuis Varanasi en 24 heures et d’opter pour l’option bien plus onéreuse (et trop simple pour de grands voyageurs comme nousJ) de prendre l’avion entre Varanasi et Kathmandou (l’aéroport est épargné par la grève pour ne pas trop pénaliser les touristes). Nous apprendrons finalement la veille du départ que la grève est levée, mais nous avons déjà acheté nos billets d’avion… Tout rentre finalement dans l’ordre, même si le Népal va décidément nous coûter très cher !

Nous partons donc le samedi 8 mai de Varanasi en avion vers Kathmandou. Le vol est très mouvementé avec beaucoup de turbulences... Pas du tout au goût de Natacha ! Nous arrivons sans encombre malgré tout à Kathmandou, où tout a repris son cours comme si la grève n’avait jamais existé… Nous découvrons le quartier de Thamel (le centre touristique de la ville) où se situe notre hôtel et dans lequel nous arpentons les rues à la recherche des dernières pièces manquantes d’équipement pour le trek (il y a de nombreux magasins vendant ce type d’équipement, principalement avec de grandes marques internationales telles que The North Face mais évidemment tout est faux… mais aussi beaucoup moins cher !). Nos premières impressions du Népal sont très positives en venant d’Inde : les rues sont beaucoup plus propres et beaucoup moins bruyantes (même si nous restons persuadés qu’elles sont sales et bruyantes dans l’absolu)… L’hôtel où nous passons la nuit a été réservé par l’agence qui organise le trek, dans le package, et est d’un bien meilleur standard que ce à quoi nous sommes habitués. Nous montons en gamme!

Le lendemain matin, dimanche 9 mai, ce sont les grandes retrouvailles avec Cédric au petit déjeuner! Nous ne l’avons pas vu depuis 6 mois, et il est en pleine forme, malgré la nuit passée dans l’avion. Après le réglage des derniers détails (dernières courses d’équipement et paiement de l’agence pour le trek), nous partons visiter Durbar Square. C’est LE quartier touristique de Kathmandou et nous n’aurons pas le temps de visiter quoi que ce soit d’autre puisque nous quitterons le Népal juste après le trek. Durbar Square est l’ancien quartier royal avec de nombreux temples bouddhistes et hindous. P1080391Ce mélange des deux cultures constitue une bonne transition après l’Inde, puisque nous retrouvons certains de nos repères avec l’hindouisme, tout en étant exposés à la culture bouddhiste moins présente en Inde. IMG_1973Nous y apercevons même la seule déesse vivante du monde ! Elle s’appelle Kumori, c’est une petite fille d’une dizaine d’années qui est enfermée dans son temple depuis plusieurs années et qui apparaît tous les jours à 16h pendant 3 secondes… C’est le seul moment où elle est visible du monde extérieur. D’ici deux ou trois ans, elle devra être remplacée car elle aura ses règles et deviendra donc « impure » et ne pourra plus incarner la déesse vivante. Une autre petite fille de deux ou trois ans sera alors choisie pour tenir ce rôle jusqu’à sa puberté…IMG_1957Dans la soirée, nous invitons Cédric dans le meilleur restaurant de Thamel pour ses 30 ans, car nous avons malheureusement raté la grande fête qu’il a organisée à Paris pour l’occasion. La nourriture est excellente et traditionnelle du Népal. Nous avons même le droit à un spectacle de danses traditionnelles. Nous découvrons également le rackshi, l’alcool local à base de riz, dont nous n’abusons pas car nous partons demain matin très tôt pour un trek en haute montagne !!!

dimanche 6 juin 2010

Incredible India

L’Inde constitue sans aucun doute notre plus grand choc culturel (au moins jusqu’à présent). Premier pays d’Asie que nous visitons (en mettant de côté notre journée à Singapour), nous y découvrons le gigantisme du pays ainsi que la différence de coutumes par rapport à l’Occident. Il faut dire qu’en plus nous y arrivons après 5 semaines passées en Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande) complètement occidentale…

Sans surprise, les deux choses qui nous ont le plus marqué sont probablement la misère et la saleté. La misère est partout, mais surtout dans la rue et ne se cache pas. Les mendiants sont parfois envahissants, mais le plus difficile reste sans doute la vue des enfants de cinq ans n’ayant que le mot « money » à la bouche et s’accrochant aux basques de tout homme blanc qui passe. Tous les guides conseillent de ne pas donner (l’argent va le plus souvent aux « protecteurs » de ces enfants, qui sont en fait des esclavagistes modernes – voir le film Slumdog Millionnaire qui décrit bien ce fléau) et effectivement si vous commencez à donner de l’argent ou même de la nourriture, cela créé encore plus de problèmes avec tous les autres mendiants qui réclament également…

Quant à la saleté, elle nécessiterait en fait un autre mot tellement elle est inconcevable depuis nos standards occidentaux. Les rues sont sales, mais aussi les gens, noirs de crasse et crachant à tout va en accompagnant l’acte d’un bruit écœurant…

Le pays est également très bruyant : tout véhicule roulant se définit par son klaxon et l’utilise à tout va, les gens parlent fort et tout le temps… Cela rend les visites encore plus fatigantes.

Mais loin de nous l’idée de dresser un tableau noir de l’Inde. Notre découverte (express) du pays, quoiqu’éreintante, n’en reste pas moins un des points forts de notre voyage, une expérience que nous n’aurions manquée pour rien au monde et que nous souhaitons renouveler dès que possible. L’Inde est sans aucun doute à pays à voir, à sentir, ne serait-ce que pour tester ses capacités d’adaptation…

Nous y avons découvert une histoire extrêmement riche et complexe que nous devrions probablement étudier pendant plusieurs années avant de vraiment la comprendre. Nous y avons également rencontré la culture hindoue (avec une forte influence musulmane), inconnue pour nous jusqu’alors, et maintenant un peu plus familière. Nous avons effleuré la surface de leurs rites religieux et de leurs divinités présentes dans la vie de tous les jours. Nous serions ravis d’en savoir plus et espérons que le reste de notre voyage en Asie nous apportera de nouveaux enseignements sur ce système religieux.

Mais l’Inde ne se résume pas à ses palais et ses temples et certaines expériences méritent d’être vécues en Inde :

-         L’une d’entre elles est de voyager en train, si possible de nuit, pour partir à la rencontre de la population (l’idéal est de varier les classes – SL et 2A par exemple – pour voir différentes classes de la société) : les gens vivent dans le train, ce qu’il veut dire qu’ils hurlent au téléphone, crachent et rotent selon leur humeur, cela dans le compartiment et même s’il est 3 heures du matin et que tout le monde essaie de dormir.

-         Se promener dans les rues pour y découvrir la richesse de la vie qui y règne : c’est un défilé de rickshaws, vaches, chèvres, voitures, calèches et piétons. Le tout fonctionne finalement assez bien ensemble, sans trop savoir comment.

-         Faire la queue pour aller acheter son billet de train et découvrir la queue à l’indienne… C’est un véritable rejet du concept même d’espace vital, tout le monde se collant les uns aux autres constamment.

-         Visiter un endroit touristique au milieu de touristes indiens (il est plus facile de le faire lorsqu’on voyage pendant les vacances scolaires indiennes, moment où le nombre de touristes occidentaux est ainsi ridicule à côté du nombre de touristes indiens…). Il est alors certain qu’en moins de deux minutes, un groupe ou même plusieurs vous aborde pour vous prendre en photo. La première fois vous direz oui, flattés d’une telle intention et ravis de pouvoir vous aussi prendre la photo avec des indiens. Au bout de la cinquantième fois, vous deviendrez cependant méfiants, car vous savez bien qu’à chaque fois ce n’est pas seulement une photo qu’on vous demande, mais probablement quinze poses différentes, avec chaque membre de la famille. On se sent alors plus comme un objet de foire…

 

Un dernier point plus anecdotique mais important à nos yeux : tout le monde est végétarien en Inde et le « non veg » (non végétarien) est rare dans les restaurants. Pour nous, carnivores français, c’est parfois difficile de se nourrir de fromage et de currys de légumes… Nous avons souvent rêvé d’un bon steak – quel sacrilège en Inde ! Nous ferions de biens mauvais hindous…

Varanasi et le Gange

Nous partons le jeudi 5 mai au soir en train de nuit pour Varanasi. Nous devions normalement passer par Khajuraho, célèbre pour ses temples tantriques aux sculptures érotiques, mais en étudiant les différents moyens de transport possibles, nous nous sommes rendu compte que nous n’avions pas le temps d’y aller en transports en commun. Et la location de voiture avec chauffeur nous revenait bien trop cher ! Nous avons donc décidé de partir directement vers Varanasi, et avons dégoté les dernières places disponibles dans le train de nuit, malheureusement en Sleeper Class – donc pas de climatisation ni de draps… Nous sommes un peu inquiets pour la nuit car les voyages de jour dans cette classe n’étaient pas toujours de tout repos… Finalement nous arrivons à dormir (grâce aux boules quies et au masque !), il y a quand même des ventilateurs qui permettent de ne pas étouffer et finalement ce n’est pas plus bruyant que les autres classes.  C’est un peu plus sale quand même, notamment quand il faut dormir à même les banquettes noircies par des tâches d’origine inconnue mais heureusement nous avons nos sacs à viande en guise de drap,

Nous arrivons finalement le lendemain, jeudi 6 mai,  avec 2 heures de retard à 14h30 dans une chaleur et une humidité étouffantes. Un long trajet assez fatiguant! Heureusement nous avons choisi un bel hôtel pour nos derniers jours en Inde et on vient nous chercher à la gare. Nous voulons pouvoir commencer le trek au Népal en étant à peu près reposés.

Varanasi est réputée dans le monde entier comme le lieu le plus sacré de l’hindouisme. C’est en effet ici qu’il faut mourir si l’on est hindou, car c’est le lieu le plus pur, étant sur les bords du fleuve sacrée : le Gange. De nombreux fidèles y font ainsi leurs ablutions tous les matins, pour se purifier, et incinèrent leurs morts sur un bûcher en bord du Gange avant de jeter les cendres dans le fleuve. Nous partons donc sur les ghâts (des escaliers qui descendent dans le Gange sur lesquels les hindous font leurs ablutions) en fin de journée pour la cérémonie du puja, une cérémonie hindoue de la lumière. Notre hôtel est situé en dehors de la ville et nous devons prendre un rickshaw pour rejoindre les ghâts. Nous lui indiquons le ghât principal, sur lequel a lieu la plus grande cérémonie, mais évidemment il nous emmène à un autre ghât, prétextant qu’il ne peut pas rouler jusqu’à l’autre. Comme par hasard, il a justement une connaissance sur ce ghât qui propose des tours en bateau sur le Gange pour voir la cérémonie depuis le fleuve… Nous refusons d’abord, énervés de l’arnaque touristique permanente, mais craquons finalement un peu plus loin pour un autre bateau, nous disant qu’il est probablement intéressant de voir la puja depuis le Gange d’abord, puis de marcher le long du Gange pour la voir de l’autre côté ensuite.  Nous embarquons donc sur une barque améliorée avec un rameur qui nous emmène jusqu’au ghât principal où de nombreux autres bateaux, pleins de touristes principalement indiens, observent également la puja. Nous retournons ensuite sur la terre ferme pour observer la fin de la cérémonie (les moines performent la cérémonie face au Gange), ce qui nous permet aussi de voir les fidèles dans l’assemblée. Nous marchons ensuite jusqu’au ghât des crémations, où un homme nous explique le fonctionnement des crémations et notamment que les feux brûlent nuit et jour depuis des millénaires. D’ailleurs chez les hindous, Varanasi est connue comme « la ville du feu qui ne s’éteint jamais ». Nous ne nous approchons pas trop près, par respect pour les familles qui enterrent leurs morts et puis parce qu’il est quand même étrange dans nos cultures occidentales de venir observer des corps brûler…

Le lendemain matin, vendredi 7 mai, nous quittons l’hôtel à 5h du matin pour aller voir les ablutions dans le Gange. Les fidèles font en effet leurs ablutions très tôt, idéalement au moment du lever du soleil. Nous optons une nouvelle fois pour une ballade en bateau, qui nous emmène du ghât des crémations (où les feux brûlent toujours) jusqu’au ghât principal. Les bords du Gange sont très animés, il est impressionnant de voir tant de vie à une heure aussi matinale ! C’est un vrai festival de couleurs et de mouvements, avec les saris et les baignades. Malheureusement pour nous, le temps est couvert ce matin donc nous ne profitons pas de très belles vues au lever du soleil… Il commence même à pleuvoir et les indiens sont contents de voir la pluie avant la mousson (il suffit de nous demander de venir, il pleut partout où nous allons!!!), c’est donc cela qui est important ! DSC00432DSC00442DSC00446Varanasi est notre dernière étape indienne et nous sommes tous les deux épuisés de ces deux semaines de découverte de l’Inde (surtout Natacha dont le petit corps a du mal à se faire au régime indien). Cependant nous sommes contents d’avoir vu cette ville emblématique pour les hindous, d’avoir tout juste commencé à comprendre ce qu’elle représentait pour eux et enfin d’avoir été les témoins privilégiés de leurs rites si différents des nôtres.

Agra et le splendide Taj Mahal

Nous partons le mardi 4 mai au matin en train vers Agra et y arrivons en milieu de journée. Ca commence assez mal puisque nous nous rendons compte assez vite que nous nous sommes trompés de gare… Il y a deux gares Agra, la première étant en fait située à 8km du centre touristique. Nous avons pourtant demandé à plusieurs personnes si c’était bien Agra et tout le monde nous a dit oui. Ils ont pourtant du se douter que nous voulions aller dans la ville touristique… Nous devons donc finir le trajet en rickshaw pour rejoindre l’hôtel que nous avons réservé, un petit hôtel très agréable en dehors de l’hyper centre touristique, bourré de franophones car chaudement recommandé par le RoutardJ.   

Après un excellent déjeuner dans un restaurant proche (des dosaï, comme des petites crêpes salées, une spécialité du Sud de l’Inde ), nous partons vers Fatehpur Sikri, à une heure d’Agra en voiture avec chauffeur.  C’est un très beau fort,  construit par l’empereur indien Akbar le Grand (d’origine moghole) pour honorer un scheik qui l’avait béni et avait ensuite permis la naissance d’un fils. Il contient de nombreux palais, mais la cour n’y vécut que 15 ans avant de déménager à Lahore (actuel Pakistan) car il n’y avait pas assez d’eau potable. On y trouve un palais pour chacune des trois femmes d’Akbar : une chrétienne, une musulmane et une hindoue. Akbar voulait créer une nouvelle religion syncrétique, mêlant les trois religions de ses femmes, mais le projet utopique est malheureusement mort avec lui…DSC00260P1080329P1080332 Dans la soirée, nous allons voir notre premier film Bollywood au cinéma en Inde. Un grand moment que nous avons attendu avec impatience. Tous les films Bollywood sont en Hindi non sous-titré et nous demandons donc de l’aide au gérant de l’hôtel pour choisir un film dont le scénario est facile à suivre. Le film élu Housefull, un film indien comme on les aime, avec glamour et paillettes plutôt que misère dans les rues. D’ailleurs l’action se passe principalement à Londres et en Italie et on n’y voit que deux ou trois séquences en Inde. Evidemment, tous les acteurs se mettent à chanter en plein milieu du film sans qu’on sache trop pourquoi… Nous arrivons tant bien que mal à suivre l’histoire grâce à la gestuelle exacerbée des acteurs (de plus, après une longue tirade en hindi il y a généralement trois mots d’anglais pour résumer l’essentiel de ce qui vient de se dire…). Nous sommes allés dans un grand complexe cinématographique, en dehors de la ville et dans un centre commercial. Le gérant de l’hôtel nous a en effet déconseillé le cinéma de quartier pour sa saleté (c’est selon lui un lieu où les gens vivent, c'est-à-dire en Inde, mangent, crachent et rotent pendant le film…).  Au milieu du film, il y a un entracte au cours duquel éclate une bagarre dans la salle. Nous n’arrivons pas à comprendre pourquoi (nous sommes les seuls occidentaux de la salle) et restons bien tranquilles dans notre coin jusqu’à ce que ça se calme. Nous quittons finalement la salle vers 23h30 (les films indiens sont toujours très longs), ravis de l’expérience et enchantés par les chorégraphies incroyables du film !   Le lendemain matin, mercredi 5 mai, nous nous levons à 6h30 pour aller voir le Taj Mahal, pensant être plus malins que les autres en partant tôt, sur les recommandations du guide. Quelle n’est pas notre surprise lorsque nous arrivons devant la porte d’entrée à 7h : il y a FOULE. Et le plus surprenant est que la foule n’est constituée que de touristes indiens. Nous sommes quasiment les seuls occidentaux! Nous apprendrons plus tard dans la journée que des examens ont été annulés ce jour-là et que tous les étudiants qui passaient leurs examens à Agra sont donc allés au Taj Mahal (le ticket d’entrée ne coûte que 20 roupies pour les indiens contre…750 roupies pour les étrangers). Cela combiné avec les vacances scolaires indiennes explique qu’il y ait une telle foule. Un homme, qui doit voir notre désarroi devant une telle file d’attente, nous aborde pour nous indiquer la queue « spéciale étrangers » où nous pouvons acheter nos billets (ils nous offrent même une bouteille d’eau et des chaussons à mettre au-dessus des chaussures pour visiter le Taj Mahal et ne pas avoir à enlever ses chaussures, en effet il s’agit d’un lieu religieux musulman). Nous devons tout de même ensuite affronter la queue pour rentrer, longue de plusieurs centaines de mètres. Le même homme nous indique alors qu’il peut nous faire rentrer plus tôt, moyennant finances bien entendu… Nous nous méfions alors et partons de nous-mêmes vers le début de la queue. La pression est telle dans cette queue compacte qu’il nous est difficile de la traverser, il faut vraiment pousser très fortement pour créer de l’espace et se faufile. Arrivés au début de la file, nous demandons un militaire s’il existe une queue séparée pour les étrangers. Il n’y en a pas mais il militaire nous fait passer devant tout le monde. Nous sommes un peu mal à l’aise mais en même temps nous ne nous voyions pas faire trois heures de queue dans ces conditions pour rentrer !DSC00357 L’entrée dans le Taj Mahal est un grand moment, unique. De l’extérieur, il n’est possible d’apercevoir qu’un tout petit bout du formidable édifice, adroitement caché par les architectes au moyen de murs et de portes. Lorsque nous arrivons finalement devant la dernière porte avant de vraiment entrer dans le domaine et de voir l’édifice, c’est un peu comme au théâtre quand le rideau tombe… Nous restons bouche bée devant le spectacle qui s’offre à nous ! Le Taj Mahal mérite amplement sa réputation, il est tout simplement magnifique, à la fois gigantesque et en même temps très léger, probablement grâce à la finesse des détails de ses peintures et décorations ainsi qu’au plan d’eau dans lequel il se reflète et qui lui donne l’impression de flotter au-dessus. Nous y restons deux bonnes heures, même s’il n’y a rien d’autre à y voir que la tombe de l’épouse de Shah Jahan, pour laquelle l’empereur moghol a fait construire le Taj Mahal (un monument d’amour donc…). Nous profitons de chaque angle de vue pour admirer le monument et faire des photos, découvrant au passage les splendides décorations murales dont les couleurs sont en fait des pierres précieuses incrustées dans le marbre blanc !DSC00351DSC00282 Après une telle visite, nous avons besoin d’un peu de repos pour nous remettre les idées en place, avant de repartir en fin d’après-midi (lorsqu’il fait moins chaud dehors) visiter le Fort Rouge, une autre forteresse de grès rouge construite par Akbar, développée par son fils Shah Jahan (le même qui a construit le Taj Mahal, vous suivez ?) et terminée par le fils de ce dernier. L’édifice ressemble un peu à Fathepur Sikri que nous avons visité la veille, et la ballade est très agréable, surtout en fin de journée quand la douce lumière du crépuscule enflamme les murailles de grès rouge ! Pour agrémenter la visite, nous profitons aussi du spectacle qu’offrent les nombreux singes qui ont pris leurs quartiers dans le Fort Rouge.DSC00422DSC00359DSC00384