vendredi 30 juillet 2010

L’hospitalité et l’humanité laotiennes en une journée à Vientiane

Pas de réveil au son de l’hymne national pour nous en ce 14 juillet. Nous sommes victimes d’une panne d’oreiller et nous réveillons une petite demi-heure à peine avant que notre tuk-tuk ne vienne nous chercher pour nous emmener à la gare routière. Nous quittons Luang Prabang en bus pour Vientiane. Nous avons choisi le bus VIP (qui n’a de VIP que le nom…) qui est censé mettre un peu moins de temps que les autres (« seulement » 8h). Au final nous mettrons quand même 9h30minutes. Nous avons les deux places à l’avant du bus à l’étage et profitons donc au maximum de la conduite (dangereuse) du chauffeur et de la route… Nous en venons à nous demander s’il existe des cours de conduite au Laos tant les conducteurs font n’importe quoi (dépassement dans le virage sans visibilité, pas de ralentissement en croisant un gros camion et donc « frottage » des rétroviseurs, engagement sur la route sans regarder et contact avec une jeep qui avait le malheur de passer par là, pause pipi du chauffeur en plein dans le virage, etc.). Nous arrivons malgré tout sains et saufs à Vientiane en fin de journée et trouvons un petit hôtel pour y passer notre dernière nuit au Laos. Comme c’est le 14 juillet, nous cherchons un peu de gastronomie française pour le dîner et craquons pour une assiette de charcuterie et fromage à partager… Malheureusement c’était un piège à touristes, une belle arnaque avec un bout de fromage et 3 tranches de jambon. Heureusement nous avions pris un kir en apéritif qui lui était bien un kir!

Le lendemain, jeudi 15 juillet, nous avons une petite demi-journée pour visiter Vientiane et commençons par le temple That Lang, le monument le plus important du Laos (d’après le guide). Nous mettons un peu de temps à y arriver car notre tuk-tuk avance péniblement et à chaque démarrage nous pensons qu’il va falloir changer de moyen de locomotion… Le temple est recouvert de feuilles d’or, ce qui le rend imposant mais peut-être moins intéressant que d’autres temples dont nous avons pu admirer l’architecture plus riche. DSC03207 En sortant du temple, nous sommes abordés par deux femmes qui nous expliquent que des célébrations ont lieu aujourd’hui pour les funérailles du chef du bouddhisme laotien. Nous pensons d’abord qu’elles essayent de nous faire comprendre que nous ne sommes pas les bienvenus dans ce moment difficile, mais découvrons vite qu’il en est tout autrement. Elles souhaitent au contraire que nous participions aux célébrations, pour rendre hommage au moine défunt. Nous sommes alors pratiquement forcés de profiter des boissons offertes et prenons un chocolat glacé et un café glacé. Un moine vient alors à notre rencontre et nous explique que le défunt est mort le 16 juin et que la cérémonie de ses funérailles n’aura lieu que le 17 juillet, un mois après sa mort. DSC03215 Pendant ce mois, des cérémonies ont lieu tous les jours, pour donner l’occasion à tout le monde de venir rendre hommage au défunt. Boissons et nourriture sont à disposition de tout le monde pendant ces cérémonies. Nous sommes frappés par la joie qui règne pour cet évènement que nous aurions imaginé funeste. Après quelques minutes, nous pensons partir, ne voulant pas abuser de leur hospitalité et nous sentant tout de même un peu mal à l’aise à profiter de boissons offertes en l’honneur d’un homme que nous ne connaissons pas (et dont nous avons déjà oublié le nom). Cependant, nos hôtes nous implorent de rester déjeuner pour la énième fois et nous cédons finalement. Un buffet laotien a été dressé et tout le monde peut se servir à sa guise. DSC03216 Nous mangeons un peu (il est encore tôt et nous n’avons pas très faim) et partons finalement car l’heure tourne, sans manquer de saluer une dernière fois nos hôtes si généreux. Nous sommes charmés par une telle hospitalité et ne revenons pas de ce qui vient de nous arriver. Après quelques discussions, nous arrivons à la triste conclusion que la raison de notre surprise est probablement qu’une telle hospitalité n’existe pas (ou plus) dans nos sociétés occidentales…

Avant de rentrer à l’hôtel, nous faisons un détour par le centre de réhabilitation COPE, recommandé par notre guide de voyage. C’est un centre qui propose des soins médicaux et en particulier des prothèses aux handicapés du Laos. Ce centre a été ouvert aux visiteurs en 2008. Grâce aux explication dispensées, nous apprenons que la plupart des bénéficiaires du centre sont handicapés suite à l’explosion de mines anti-personnelles, les mêmes qu’on trouve au Cambodge (ou ailleurs) et funeste conséquence du carpet bombing américain pendant la guerre du Vietnam. Pays frontalier, le Laos a été la cible de l’équivalent d’un bombardement toutes le 4 minutes pendant les dernières années de la guerre... Nous craignons au début que la visite ne soit trop proche de celle du Landmine Museum de Siem Reap, cependant elle s’avère très différente et complémentaire. Nous y apprenons ainsi qu’il existe un marché du métal dont sont faites les bombes, encourageant les villageois à partir à la recherche de bombes non explosées pour les revendre, prenant ainsi des risques inconsidérés. Le centre explique également les différentes techniques développées pour adapter les prothèses ou fauteuils roulants à la vie des locaux (par exemple faire un fauteuil plus bas pour que la personne handicapée puisse y monter seule car souvent les membres de sa famille ne sont pas présents la journée pour s’occuper d’elle). Enfin, on nous rappelle également que le handicap ne vient pas que des mines mais aussi d’autres accidents ou tout simplement le résultat d’une malformation génétique, et qu’il est bien plus difficile à assumer dans un pays en voie de développement dans lequel aucune infrastructure n’est adaptée aux handicapés. Ayant bénéficié d’un repas offert par les moines, nous décidons de faire donation des dollars que nous aurait coûté le repas à cette bonne cause. Nous partons ensuite dans des discussions comme quoi les gens qui travaillent pour de telles causes savent vraiment à quoi leur travail sert et pourquoi ils se lèvent le matin. Cela nous fait réfléchir…

Mais il est grand temps de partir à l’aéroport de Vientiane pour prendre notre avion vers Kuala Lumpur où nous arrivons tard dans la soirée.

Initiation à la grimpette

Encore un réveil matinal en ce mardi 13 juillet. Nous sommes contents de nous faire violence car nous allons découvrir une nouvelle activité aujourd’hui : l’escalade. L’idée nous avait traversé la tête en Thaïlande où l’activité était proposée, et nous décidons de franchir le pas à Luang Prabang ! Nous partons à 4 avec un guide pour une journée de découverte qui commence par une petite croisière d’une demi-heure sur le Mékong pour rejoindre les parois que nous allons grimper. Les deux autres du groupe sont un couple d’anglais très sympas, qui vivent depuis deux ans à Bangkok et qui sont férus d’escalade. Nous ne réalisons pas tout de suite notre chance car imaginons que le guide va prendre soin de nous en tant que débutants. En fait, l’essentiel des conseils nous sera donné par les anglais. Sur la première paroi, le guide commence par installer la corde en escaladant jusqu’au sommet de la voie 20 mètres plus haut, et en s’assurant à intervalles réguliers grâce à des mousquetons. C’est l’occasion d’apprendre à assurer de sorte que s’il tombe avant de passer la corde dans l’anneau du sommet, il ne tombe pas tout en bas mais seulement de quelques mètres. Vient ensuite notre tour de grimper et nous commençons à nous frotter à la paroi calcaire. Celle-ci est très coupante et nous vaudra quelques égratignures et coupures au cours de la journée. DSC03136DSC03160 Mais ce n’est finalement pas grand-chose en comparaison de la douleur infligée par les chaussures d’escalade ! L’idée est de porter des chaussons (au moins) une taille plus petite que celle du pied afin d’utiliser au maximum la cambrure naturelle de la voûte plantaire pour mieux accrocher la roche. Très bien en théorie, mais quelle souffrance pour des pieds débutants ! D’autant plus que les anglais nous confirment que les chaussures qu’on nous a données sont de toute façon trop petites pour nous. Nous faisons ensuite face aux deux problèmes principaux que sont le manque de technique et le manque de force. La première montée nous semble vraiment difficile car nous sommes maladroits pour trouver des prises et nos (petits) muscles se tétanisent vite, impressionnés que nous sommes par la paroi verticale à monter. C’est là que les conseils des anglais s’avèrent bien utiles pour apprendre à nous détendre en cours d’ascension mais surtout trouver la bonne prise pour atteindre le sommet. DSC03176 Nous y arrivons tous les deux et sommes complètement en nage quand nous redescendons au pied de la paroi, après la descente en rappel. Nous trouvons un parallèle avec le ski dans le sentiment de délivrance en enlevant ces maudites chaussures ! Le sentiment qui domine est quand même la satisfaction d’avoir su se dépasser et d’être allés tout en haut.

Nous avons chacun le temps de monter 3 voies différentes avant la pause déjeuner qui est la bienvenue pour reprendre toutes les forces que nous avons laissées à grimper. Autour du déjeuner préparé par le guide et mangé à la laotienne c’est-à-dire sur des feuilles de bananiers avec les mains, nous en apprenons davantage sur la situation politique en Thaïlande et notamment les jeux de pouvoir au sein de la famille royale pour la succession du roi. Notre guide va même jusqu’à s’ouvrir sur la situation politique au Laos, bien qu’il nous avoue ne pas avoir le droit de critiquer le gouvernement dans ce pays à parti unique. D’après lui, même s’il n’y a pas de pluralité politique, le gouvernement choisit les meilleurs de chaque région. Il trouve qu’ils sont ainsi bien gouvernés et semble ravi que le gouvernement ait réussi l’an dernier à contenir les derniers mouvements de guérilla antigouvernementaux. Tout cela nous semble quand même étrangement positif…

Il est temps ensuite de se remettre à l’escalade, même si nous aurions bien opté pour une sieste récupératrice d’abord! La première voie de l’après-midi est la plus difficile jusqu’à présent et aucun de nous deux n’arrive à aller jusqu’en haut car les prises sont moins franches et nous manquons bien évidemment de technique. Pour nous remettre de cet échec, le guide nous propose de grimper une voie un peu plus facile qui suit une crevasse naturelle et offre ainsi de belles prises. Nous reprenons confiance car nous y arrivons tous les deux, mais nous sentons aussi que nous n’avons plus beaucoup de force après toute cette grimpette. Avant de plier bagage, Fred tente une nouvelle fois d’escalader la paroi plus difficile. Il arrive à aller plus loin que la première fois sans pour autant aller jusqu’en haut. La journée se termine donc par un demi-succès ! DSC03180DSC03191DSC03194Pendant la croisière retour sur le Mékong, le guide nous explique qu’on y trouve encore quelques spécimens de poissons chats géants qui peuvent peser jusqu’à 250kg. Leur pêche est maintenant interdite autour de Luang Prabang car l’espèce est au bord de l’extinction.

A peine sommes nous descendus de la pirogue que nous sentons déjà les premières courbatures… Ce sera bien pire demain ! Pour reprendre quelques forces nous faisons un stop dans un des nombreux petits stands qui proposent des crêpes au Nutella. Il ne faut pas se laisser abattre ! Nous repassons à l’hôtel et envisageons d’aller faire un massage pour soulager nos pauvres petits corps endoloris, mais un orage de mousson en décide autrement et le temps que les pluies diluviennes cessent, il est déjà l’heure d’aller dîner.


Luang Prabang, la ville des bonzes

Nous partons à 9h le samedi 10 juillet en bus local en direction de Luang Prabang. On nous a prévenu que nous mettrions 8h pour faire les 300km qui séparent Luang Nam Tha et Luang Prabang et que nous devrions prendre des médicaments pour le mal des transports tant la route de montagne est mauvaise… Nous mettrons finalement 9 heures et confirmons l’état médiocre de la route, même si notre chauffeur était (heureusement) plus raisonnable que celui du minivan entre Huay Xai et Luang Nam Tha. En route, un des nombreux arrêts nous dépose devant un marché local où nous découvrons des ragondins vivants en laisse, vendus bien évidemment pour être mangés. Cela amuse beaucoup les locaux, mais aussi les touristes, qui prennent des photos. Un des passagers du bus en achète un et la vendeuse doit alors faire rentrer son ragondin dans un tube à peine assez large pour lui, qui lui servira de transport avant de passer au grill. Décidément, la cruauté envers les animaux est très répandue dans le pays…

Nous arrivons à Luang Prabang en fin d’après-midi et nous affairons à trouver un hôtel pour la nuit. Les prix sont bien plus élevés qu’à Luang Nam Tha et nous devons nous résoudre à payer plus… Heureusement c’est quand même la basse saison et nous pouvons négocier ! Nous avons un peu un choc en voyant le nombre de touristes à Luang Prabang. Il y a une rue principale avec tous les bars et restaurants et elle est remplie d’occidentaux, les asiatiques étant presque tout le temps ceux qui travaillent dans ces bars ou restaurants. Cela nous change beaucoup des villes précédentes et notamment de Luang Nam Tha où il n’y avait quasiment aucun touriste. Le tourisme de Luang Prabang est également plus haut de gamme que ce que nous avons vu jusqu’à présent (d’où les prix plus élevés). Nous nous y sentons peut-être un peu moins à notre place quand nous voyageons sac au dos… Dans la soirée nous mangeons dans un bon restaurant indien et retrouvons nos chicken tikka masala et chicken do piazza avec grand plaisir, avec un bon cheese nan, sans oublier évidemment les lassis !DSC02934Pour notre premier (vrai) jour à Luang Prabang le dimanche 11 juillet, nous y allons tranquillement et décidons de visiter la ville réputée pour ses temples. Luang Prabang est véritablement la ville des bonzes : en effet nous voyons ces moines bouddhistes partout avec leur toge orange vif. Ce qui est agréable, c’est qu’ils vivent véritablement dans les temples, y étudient, y dorment, etc. Cela rend les visites encore plus authentiques ! Nous commençons par le temple de Xien Thong et nous découvrons avec émerveillement les mosaïques sur les murs des temples qui ont rendue célèbre la ville de Luang Prabang (classée au Patrimoine Mondiale par l’UNESCO depuis quelques années). On nous avait dit d’aller voir les temples au lever du soleil pour voir s’illuminer ces mosaïques, nous regrettons presque de ne pas nous être levés ! DSC02888DSC02882Nous avons loué des vélos pour nous déplacer dans la ville et il est très agréable de rouler sur les bords du Mékong. Il y a très peu de circulation et les bords du fleuve sont étrangement moins fréquentés que la rue principale. Nous en profitons pour déjeuner, seuls, dans un restaurant surplombant le Mékong et goûter aux délicieux poissons du Mékong cuits dans du jus de coco. DSC02909 DSC02899 Nous continuons ensuite vers le musée du palais royal, ancienne résidence royale avant que le pays abandonne la monarchie pour une république socialiste. La demeure est modeste pour une demeure royale, mais les mosaïques à l’intérieur sont tout simplement extraordinaires (photos interdites malheureusement…). Nous pouvons également y admirer le bouddha en or Phang Prabang, d’où la ville tient son nom. Dans les jardins du palais, nous découvrons les voitures de la famille royale, principalement des Lincoln Continental (encore en très bon état) mais aussi une Citroën DS (en bien moins bon état…). Nous poursuivons notre visite de la ville avec le temple Simulavat dans lequel nous surprenons les bonzes en plein atelier jardinage ! DSC02932 Pour le coucher de soleil, nous montons en haut de la colline Phu Si en plein centre ville et qui offre une belle vue panoramique sur la ville et le Mékong. Malheureusement le ciel est très nuageux et nous n’avons pas le droit à un coucher de soleil époustouflant – mais la vue vaut quand même le détour (enfin…la montée et ses 1000 marches)DSC02958Panorama Phu Si 5 Nous avions envisagé de faire un cours de cuisine à Luang Prabang, après avoir beaucoup hésité au Vietnam, au Cambodge et en Thaïlande et avoir finalement entendu des recommandations d’autres voyageurs. Cependant, cela s’avère être relativement cher à Luang Prabang par rapport à d’autres villes et nous prendrait une journée entière, ce qui nous semble un peu excessif… Nous préférons donc faire la grasse matinée en ce lundi matin 12 juillet ! Sur les coups de midi, nous partons à la recherche d’un tuk-tuk pour nous emmener aux Kuang Si Waterfalls, des chutes d’eau dont on nous a beaucoup parlé, à 32km de la ville. Pour payer un prix raisonnable, il faut que nous trouvions d’autres touristes pour remplir le tuk-tuk. Après 5 minutes de recherche nous trouvons deux allemandes qui veulent aussi aller voir les chutes, ce qui nous permet de négocier un tarif acceptable. Comme il reste de la place, le tuk-tuk réussit même encore à faire monter deux autres touristes. Nous aurions pu négocier un tarif encore plus bas… A notre arrivée le tuk-tuk convient de nous reprendre 4 heures plus tard. Nous commençons par manger un petit poisson grillé et rentrons ensuite dans le parc qui accueille également un refuge pour les ours noirs d’Asie. Ceux-ci vivent encore dans les forêts du Laos mais souffrent du braconnage et, encore plus horrible, ils sont parfois mis en cage dans des élevages clandestins pour récupérer leur bile, utilisée dans la médecine chinoise. Tous les ours du refuge ont été secourus pour échapper à de telles pratiques d’un autre âge. Ils sont maintenant bien heureux au milieu des arbres dans leur hamac en bambou… car l’ours est essentiellement un animal qui aime dormir !DSC03005Nous continuons à monter dans la forêt et découvrons au fur et à mesure les premières cascades et piscines naturelles du site. L’eau est limpide et le jeu d’ombres et lumières qui filtrent sous les arbres rend le lieu féérique. DSC03023DSC03026 Sur les conseils des deux derniers touristes de notre tuk-tuk, nous partons à la recherche de la piscine « secrète » qui se trouve au-dessus de la cascade principale. Après quelques hésitations, nous finissons par l’apercevoir du haut du site. Pour la rejoindre, il faut remonter à même les cascades sur quelques mètres, ce qui ne semble pas facile, mais le calcaire déposé par l’eau au fil du temps fait que ça ne glisse pas. Même si la piscine n’est pas réellement secrète car nous y retrouvons une poignée d’autres touristes, le lieu reste extraordinaire. Imaginez une piscine à débordement naturelle perchée en haut d’une colline avec une vue panoramique sur la vallée. Nous profitons du lieu pour faire quelques plongeons et une série de photos sous les cascades mais l’eau est quand même bien fraiche et nous décidons de redescendre pour aller jouer dans les autres cascades plus basses.DSC03067 DSC03050 DSC03049 Au bord de l’une d’entre elles, les locaux ont installé une corde qui permet de se lancer d’un arbre et de sauter en plein milieu de la piscine naturelle. Tout le monde y va de son plus beau saut, y compris les petits moines présents. L’heure file et il est déjà temps de rentrer. Après un après-midi actif dans l’eau froide, plus personne ne parle dans le tuk-tuk du retour et nous sommes tous d’accord : ce lieu est vraiment enchanteur. Bien inspirés par le poisson grillé du midi, nous réitérons l’expérience le soir en essayant différentes façons laotiennes de préparer le poisson dans un restaurant au bord de l’eau. DSC03111DSC03125 

mercredi 28 juillet 2010

La deep jungle laotienne à Luang Nam Tha

Nous passons la frontière entre la Thaïlande et le Laos le mercredi 7 juillet. Cela consiste en une traversée du Mékong que nous effectuons à bord d’un long tail boat, une espèce de pirogue très fine équipée d’un petit moteur. P1090145P1090148 Une fois notre visa laotien établi, nous allons rendre visite aux bureaux de The Gibbon Experience, un projet de conservation mis en place par un français qui consiste à partir 3 jours dans la jungle en se déplaçant avec des tyroliennes et en dormant dans des cabanes dans la canopée. Le principe nous plaît évidemment beaucoup, cependant nous avons lu beaucoup d’avis divergents sur Internet et le prix est très élevé ($250 par personne). Nous décidons donc d’être raisonnables et de ne pas nous offrir ce petit luxe qui pourrait en plus s’avérer décevant. A la place, nous prenons un minibus vers le Triangle d’Or et la ville de Luang Nam Tha, encore plus au nord du Laos et encore plus dans la jungle, en espérant pouvoir y organiser un trek tout aussi authentique mais bien moins cher ! Nous rejoignons Luang Nam Tha après un trajet assez chaotique sur des routes de montagne, contents d’être arrivés sains et saufs, ce qui ne doit pas être le cas des passagers du bus dont la carcasse gît sur le bas côté au détour d’un virage!!! La ville est bien plus petite et calme que Chiang Mai et la plupart des maisons dans la rue principale sont des auberges / restaurants ou des agences organisatrices de voyage! La ville se développe petit à petit grâce à l’éco-tourisme. Nous trouvons notre bonheur en nous installant dans une auberge en dehors de la rue principale pour être plus au calme et en organisant un tour d’une journée de kayak suivie d’une journée de marche. C’est la basse saison en ce moment, et les évènements de Bangkok (manifestations des chemises rouges réprimées par l’armée) ont découragé de nombreux touristes de voler jusque Bankok. Or le tourisme Laotien dépend beaucoup de l’aéroport de Bangkok (plate-forme quasi incontournable dans la région) car aucun vol international en dehors du Sud-Est asiatique n’atterrit au Laos. Il y a donc très peu de touristes en ville et il est difficile de composer des groupes pour les agences de voyage. La pratique est de charger au nombre de personnes par groupe : plus y il y a de gens, moins c’est cher. Finalement, pour ne pas devoir attendre d’autres touristes, nous signons pour un tour « privé », mais négocions quand même de payer le tarif pour trois ! Espérons qu’il y ait un peu plus de monde d’ici le lendemain pour baisser le coût de l’addition ! Dans la soirée nous essayons la cuisine des communautés minoritaires au Laos – au menu : soupe de racines de Ratan (un arbre proche du bambou) et poudre de riz collant. Copieux, mais délicieux !

Nous partons le lendemain,  jeudi 8 juillet,  pour notre premier jour de Kayak, avec notre guide et un Hollandais. Nous serons donc finalement 3 touristes. Avant de commencer le kayak à proprement parler, nous visitons un village Lanten, une des communautés minoritaires du Laos. C’est un village traditionnel avec des maisons en bambous, les habitants nous observent nous promener dans les rues, toujours un peu surpris par ces étrangers mais probablement habitués au défilé des touristes. Une des caractéristiques de cette communauté est que les femmes se rasent les sourcils (une pratique qui tend à disparaître car les jeunes filles vont maintenant « à la ville » et préfèrent le look avec sourcils). Tous leurs vêtements sont confectionnés par les femmes du village et elles portent toujours le costume traditionnel. En « souvenir » de notre visite, nous avons même le droit à un petit sac qu’elles ont tricoté ! Il est ensuite temps de passer aux choses sérieuses et de se mettre à pagayer. Nous avons accepté de faire du kayak car on nous a expliqué qu’avec le courant de la rivière et les quelques rapides, il ne fallait pas trop pagayer. En effet, nous ne voulons pas revivre le cauchemar de notre expérience sur le lac Titikaka J Nous avons un grand kayak pour nous deux tandis que le guide et notre compagnon hollandais ont chacun le leur. P1090154 Un kayak solo est certainement bien plus maniable mais il est aussi amusant d’être tous les deux. Nous arrivons assez vite à le manœuvrer et le passage des rapides s’avère relativement facile (au moins au début). Le niveau de l’eau est bas et de nombreuses pierres affleurent ou dépassent de l’eau. Le rôle du pilote (dans ce cas Natacha) qui est assis à l’avant du kayak (le « moteur » étant toujours à l’arrière..) est donc primordial ! Après une heure et demie de kayak, nous nous arrêtons pour la pause déjeuner. Notre kayak prend l’eau (il doit y avoir un trou et l’eau rentre par le dessous de la coque) si bien qu’en fin de session nous n’arrivions plus du tout à le manier et manquions de nous renverser à chaque mouvement… P1090156 Notre guide s’improvise cuisinier le temps de quelques instants et nous fait cuire des petits poissons au feu de bois, le tout au bord de l’eau en mangeant comme les locaux, c'est-à-dire avec les mains ! Tout cela serait purement paradisiaque, si la pluie ne s’invitait pas en plein milieu, nous laissant déguster tous nos mets trempés… Evidemment, dès que nous avons fini de manger, la pluie s’arrête ! Nous repartons ensuite pour encore une grosse heure de kayak. Lors du passage d’un beau rapide, le guide nous indique que c’est assez long et compliqué à passer et nous mime avec la main le chemin à suivre (grosso modo…). Nous n’avons pas vraiment le temps de comprendre grand-chose et ne pouvons qu’appliquer notre technique habituelle : nous accrocher et espérer que ça passe. Notre ami hollandais se fait avoir avant nous et nous le voyons tomber à l’eau, juste avant de découvrir pourquoi : une énorme pierre émerge en plein milieu des rapides. Il est trop tard pour l’éviter, et nous aussi fonçons dessus. En essayant malgré tout de l’éviter, nous la prenons de plein fouet sur le côté, ce qui fait se renverser le kayak et nous met nous aussi à l’eau ! Fred tombe la cuisse sur une pierre et nous mettons tous les deux quelques secondes à nous souvenir des conseils du guide en cas de chute : se mettre sur le dos et se laisser aller avec le courant. En effet, sa force empêche de s’agripper à quoi que ce soit. Et si on ne se met pas sur le dos les jambes levées, alors on se prend toutes les pierres de la rivière – et il y en a beaucoup ! Quelques minutes de panique et beaucoup de bleus plus tard, nous sortons des rapides et pouvons enfin nous arrêter sur le bord de la rivière pour remonter sur les kayaks. Plus de peur que de mal !  Heureusement nous avions donné notre sac au guide, sentant bien qu’il serait plus en sécurité avec lui qu’avec nous… Mais nous avions gardé chacun un sac étanche dans lequel nous avions mis vêtements, snacks et appareil photo. Un des sacs étanches a fait honneur à sa dénomination et est resté bien sec, mais l’autre était rempli de plusieurs centimètres d’eau. Malheureusement, c’est celui où il y avait le petit appareil photo. Il n’y a plus qu’à le laisser sécher et prier pour qu’il remarche…

Nous accostons finalement dans un village Khmu, où nous laissons les kayaks pour visiter le village. Notre guide vient de cette communauté est la plus grande minorité du Laos. Ce sont principalement des fermiers animistes. Ils ont une culture orale et n’ont donc pas de caractères écrits. Grâce à divers programmes de développement, la plupart de ces villages ont maintenant des écoles primaires où les enfants entre 6 et 11 ans peuvent apprendre à parler le Lao (sinon ils ne parlent que leur dialecte) et faire un peu de mathématiques. S’ils veulent continuer après 11 ans, il faut qu’ils déménagent pour se rapprocher d’une plus grande ville… Nous allons passer la nuit dans ce village tous les deux (le hollandais rentre dormir à Luang Nam Tha) et découvrons la maison de la famille qui nous accueille. Pour l’instant c’est toujours la même famille qui accueille les touristes (la maison des parents du chef du village) mais il est question de construire une maison spéciale pour les touristes et faire tourner les familles qui les nourrissent et passent du temps avec eux. Avant de dîner, nous nous promenons dans le village et observons la vie quotidienne. Tous les travailleurs sont rentrés des champs autour de 17h et sur les coups de 18h s’organise un tournoi de Ratan Ball, un jeu mélangeant le foot et le volley (ce que nous avions appelé Footminton à Saigon). Comme d’habitude, seuls les hommes y jouent. Il y a un filet au dessus duquel il fau passer la balle uniquement avec les pieds, les épaules, la poitrine ou la tête (tout sauf les mains). Le niveau de jeu est assez élevé et Fred ne s’aventure à essayer que bien plus tard, une fois que les grands ont arrêté de jouer et que les petits de 7/8 ans les ont remplacé. Il a alors à peu près le même niveau qu’eux J Il est intéressant de noter que, à partir d’un certain âge (7/8 ans), les garçons et les filles ne semblent plus se mélanger.

Notre guide parle bien l’anglais et fait des efforts pour nous expliquer les coutumes et traditions du village. Nous faisons face à une énorme différence culturelle en abordant le sujet des chiens. Nous découvrons en effet qu’on mange du chien au Laos (comme on en mangeait au Vietnam). Le guide nous explique que lorsqu’une famille reçoit des invités pour une grande occasion, ils ont rarement de quoi les nourrir et sacrifient donc un chien en plus d’un cochon. Ce qui nous choque le plus, c’est que les chiens vivent avec eux : ils dorment dans leur maison, sont près d’eux quand ils mangent, leur font la fête, etc. En y regardant de plus près cependant, nous nous rendons compte que les habitants du village ignorent complètement les chiens et les considèrent effectivement probablement comme des cochons, sauf qu’ils sont un peu plus envahissants et aiment bien rester près des hommes, ce que les habitants tolèrent tout au plus. Ce sont finalement les chiens qui se comportent comme un chien de la famille, mais la famille ne les considère pas du tout comme leur chien. Ou du moins il n’est le leur que lorsqu’ils ont besoin de sa viande. Cela nous paraît bien cruel et il est difficile de comprendre comment ils ne s’attachent pas le moins du monde à un animal qui leur fait la fête à chaque fois qu’il les voit, mais c’est ainsi. Différentes cultures, différentes mœurs. Nous nous disons qu’il y aurait beaucoup de travail pour éduquer les communautés locales sur le fait que le chien est un animal de compagnie et pas du bétail…

Après le dîner (que nous espérons sans chien), nous avons l’honneur de goûter au Khmu whisky. On nous avait beaucoup parlé du Lao whisky (l’alcool est apparemment un vrai problème au Laos et le Lao Whisky coule à flots), mais le guide nous explique que le Khmu whisky n’a rien à voir, que seule la communauté Khmu sait le faire et que tous les Laotiens se l’arrachent (un peu de chauvinisme dans sa description ???). C’est un alcool fait à partir de riz fermenté et nous goûtons celui préparé par la femme du chef du village. Nous en buvons 3/4 gorgées et ce n’est effectivement pas mauvais sur le coup, même si l’arrière goût laisse à désirer. Assez vite, nous comprenons que nous sommes peut-être simplement un bon prétexte pour sortir le Khmu whisky et la famille en boit beaucoup plus que nous… Nous décidons de nous éclipser vers 21h car ça parle de plus en plus Khmu et le guide ne prend plus trop la peine de nous traduire ce qui se dit, il est probablement temps que nous allions nous coucher !

Après une bonne nuit sur un matelas très fin et très ferme et une moustiquaire en plutôt bon état, nous repartons avec notre guide vers un autre village pour rejoindre 6 autres personnes qui se joignent à nous pour marcher dans la jungle. Cela veut accessoirement dire que nous sommes bien plus nombreux que prévu et que le coût du tour sera moindre J Nous visitons au préalable le village où ils nous attendent, un autre village Khmu. Nous avons la chance de voir l’école pendant que les enfants y sont et tombons sur une classe de danse traditionnelle, un beau spectacle! Les danses ressemblent beaucoup aux danses khmers… ce qui est logique car les Khmu viennent de ce qui est maintenant le Cambodge. Nous partons ensuite pour une marche de 2h dans la véritable jungle. Nous sommes d’habitude plutôt en tête de peloton dans les groupes de marche mais cette fois-ci nous tombons sur des sportifs et nous devons littéralement courir dans la jungle. Du coup nous en profitons un peu moins… Nous avons quand même le temps de goûter à divers fruits et autres racines de bambous en chemin. Nous espérions voir un peu de faune, car il reste des tigres, des ours et des léopards dans cette jungle ainsi que de nombreux singes, mais nous ne voyons qu’un petit caméléon… Pour le déjeuner nous nous arrêtons en plein milieu de la jungle, dans un endroit où une table apparaît miraculeusement et où nos guides font de nouveau un feu. Nous mangeons sur des feuilles de bananiers en guise de nappe et avec nos doigts comme couverts. Nous remarchons deux petites heures dans l’après-midi, toujours en courant et toujours avec de beaux dénivelés et sous la chaleur, ce qui rend la marche assez éprouvante. Nous terminons la journée par la visite d’un village partagé entre les communautés Lanten et Khmu et la bonne nouvelle est qu’ils cohabitent bien et partagent le même chef !

Nous rentrons en fin d’après-midi à Luang Nam Tha, bien fatigués par nos deux jours d’activité. Pour nous remettre d’aplomb, rien de mieux qu’un dîner au marché de nuit où nous achetons un poulet pour deux accompagné de nouilles. Avec le luxe en dessert de bananes cuites au barbecue avec de la noix de coco !

Impressions Thaïlandaises

La Thaïlande est clairement le pays le plus développé de la zone sud-est asiatique. Les gens y parlent bien l’anglais et on sent un meilleur niveau de vie globalement. Le tourisme est certes très développé, mais pas insupportable contrairement à ce que nous craignions. Nous avons par exemple été agréablement surpris de ne pas (trop) voir les manifestations du tourisme sexuel, cliché classique dans ce genre de pays. La Thaïlande est culturellement très riche et n’a jamais été colonisée, jouant d’alliances avec les puissances coloniales en leur cédant des bouts de terrain pour conserver sa souveraineté.

Il est difficile en tant que touriste de deviner les tensions internes qui secouent le pays depuis plusieurs années maintenant. Peu de jours avant notre arrivée, il y avait une nouvelle série de manifestations dans Bangkok, réprimées par l’armée, dans le sang. Le pays se prépare peut-être à des jours encore plus sombres car le roi (82 ans et très malade) n’a pas de successeur désigné. Or la figure monarchique est omniprésente en Thaïlande (on trouve des photos du roi et de sa famille littéralement dans chaque pièce et tous les 50 mètres dans la rue). Des forces antagonistes œuvrent donc dès maintenant à la répartition du pouvoir et des richesses quand le roi ne sera plus…  P1090086C’est probablement ici que nous avons vu les plus beaux temples jusqu’à présent et nous avons été charmés par la chaleur et l’harmonie des couleurs ambiantes à travers le pays, avec pour apothéose le Palais Royal de Bangkok.  Angkor a ses temples en ruines, mais la Thaïlande a des temples très actifs, décorés de couleurs chatoyantes !  

Il va sans dire qu’on mange très bien en Thaïlande. La réputation n’est pas usurpée et nous avons particulièrement aimé les traditionnels green/yellow/red currys et les padthaï. Nous avons également fait le plein de jus de fruits frais ! En plus, la vie y est très peu chère en général (c’est ici que nos dépenses quotidiennes ont été les plus faibles jusqua présent).  

Bangkok est une grosse ville et il est facile d’y imaginer des expatriés y vivre (nous avons d’ailleurs rencontré un couple d’anglais au Laos qui ont vécu à Bangkok pendant deux ans et nous ont éclairé sur la vie quotidienne dans le pays).

Chiang Mai est une parfaite ville où se baser pour une semaine de vacances et nous comprenons pourquoi le tourisme thaïlandais est plus récurrent que dans les autres pays du coin. Nous pourrions facilement revenir pour prendre des cours de cuisine, de massage, etc. Sans même parler de tout le sud que nous n’avons pas exploré, paradis de plage et de plongée...

Visa, Moto, Tigres, Eléphants, Marche, Raft et Temples : il y en a pour tout le monde à Chiang Mai !

Nous rejoignons Chiang Mai depuis Bangkok par le train de nuit, qui s’avère très confortable. Il n’y a pas de compartiments comme dans les trains de nuits habituels et les couchettes sont réparties en lits superposés de part et d’autre du couloir. Nous avons réservé deux couchettes supérieures et sommes donc séparés par le couloir. Chaque couchette dispose cependant d’un rideau qui permet d’avoir un minimum d’intimité et de calme pendant la nuit.

Nous arrivons à Chiang Mai en début de matinée le jeudi 1 juillet et la première chose que nous faisons (après avoir trouvé une chambre d’hôtel et pris un petit déjeuner quand même) est d’aller au consulat de Chine. Nous ressentons dans le ventre un stress comparable à celui ressenti en passant des examens : nous avons bien fignolé notre dossier (en plus des traditionnels passeports et formulaires, nous devons également produire des photocopies de nos relevés bancaires des 6 derniers mois, de nos billets d’avion d’entrée et de sortie de Chine et de nos réservations d’hôtels)  et avons préparé notre discours. Le cas échéant, nous les supplierons à genou de nous laisser entrer en Chine.  Heureusement il ne sera pas nécessaire d’en arriver jusque là et la personne qui s’occupe de nous semble plutôt coopérative. Nous quittons le consulat sans garantie d’obtenir le visa car il eut fallu que nous ayons une réservation pour chacune des 14 nuits passées en Chine. Or nous n’avons réservé que les premières nuits à Chengdu (ce qui est déjà beaucoup car d’habitude on ne réserve que la veille voire le jour même !). Nous devons attendre 4 jours ouvrés avant d’avoir le verdict, et disposons donc d’un peu de temps pour découvrir la ville de Chiang Mai et ses environs.

Nous commençons par nous promener dans la ville et visiter quelques un des nombreux temples du centre ville. Ils sont très colorés, encore plus qu’au Cambodge, et très beaux. Nous assistons même à  un cours donné par un moine à des élèves de niveau collège. DSC02394DSC02400DSC02399Chiang Mai est une ville très touristique et de nombreuses activités sont possibles dans les environs. Nous profitons de l’après-midi pour comparer les offres et nous nous décidons pour un trek de deux jours dans la jungle alentour, combinée avec une ballade à dos d’éléphant et du rafting. Dans la soirée, la diversité des restaurants d’une grande ville touristique s’offre à nous et nous craquons pour la Hofbraühaus, une brasserie allemande que nous aimions beaucoup à Munich et qui propose toutes les spécialités culinaires allemandes bien connues. Cela prouve qu’il y a beaucoup de touristes allemands en Thaïlande car nous aurions pensé qu’une telle spécialisation culinaire serait un peu niche au bout du monde ! Les bons souvenirs de nos séjours germaniques et autrichiens nous reviennent en dégustant un Schwein Achse pour Fred (jaret de porc) accompagné d’une Weiss Bier et une Wiener Schnitzel pour Nat (escalope viennoise) avec un verre de vin blanc allemand. Cela nous coûte un bras, mais que ça fait du bien !!!

Le lendemain, vendredi 2 juillet, nous louons une moto pour faire la boucle de 100km dans la Mae Valley. C’est une ballade à la journée très populaire à faire en particulier en moto. Au début de la boucle, nous commençons fort avec le Tiger Kingdom, qui comme son nom l’indique est un parc accueillant des tigres. La spécificité ici est que nous pouvons aller dans les cages caresser les tigres ! Ils ont des tigres de tous les âges et nous devons choisir quels tigres nous voulons caresser : nous optons pour les tout petits (2 mois) et les plus grands (plus de 20 mois – taille adulte et quasiment maximale). Nous allons d’abord rendre visite aux tout petits. Ils sont quatre, et nous disposons de 10 minutes dans leur enclos. Ils sont en liberté dans l’enclos et peuvent faire ce qu’ils veulent, ce qui se résume principalement à dormir. Leurs soigneurs nous accompagnent à tout instant pour s’assurer que nous ne les caressons pas à des endroits interdits (pattes, tête, etc.) et que nous ne les prenons pas dans les bras (difficile de résister…). Nous caressons tous les bébés tigres et ils sont complètement indifférents, clairement habitués à être tripotés toute la journée. A la fin de notre session, l’un d’entre eux se réveille un petit peu, mais il est malheureusement temps de laisser notre place aux suivants. Nous pouvons observer la session suivante depuis l’extérieur de l’enclos, et le petit qui s’est réveillé a le droit à son biberon, donné par les chanceux touristes dans l’enclos à ce moment là !  DSC02456

Ensuite, nous partons pour les gros tigres, bien plus impressionnant. Le fonctionnement est le même, ils sont en complète liberté dans leur enclos et les soigneurs nous accompagnent. Comme dès le plus jeune âge, ils passent leur temps à dormir J Les soigneurs nous expliquent que les tigres dorment 18h par jour ! Cela rend l’expérience moins impressionnante bien entendu, mais ils restent de vrais gros tigres avec d’énormes pattes. Au final, nous trouvons l’expérience un tout petit peu décevante du fait du manque d’activité des bêtes. Cela restera tout de même une très belle matinée avec des photos incroyables (voyez pas vous-mêmes) ! Il existe un débat autour de potentiels sédatifs administrés aux tigres pour les rendre si calmes. Nous n’y croyons pas après avoir discuté avec les soigneurs et lus de nombreux commentaires de personnes qui connaissent bien les tigres. Pour les voir actifs il faudrait venir très tôt le matin ou rester le soir après la fermeture. Et la raison pour laquelle ils ne sont pas agressifs est qu’ils sont tous nés dans le parc, ont été manipulés par les touristes depuis leur plus jeune âge et cela leur semble donc normal. En outre, dès le plus jeune âge, les soigneurs découragent les comportements agressifs dès qu’ils se produisent. Le résultat est que les tigres adultes sont bien calmes. A nos yeux, plutôt que sur d’éventuels sédatifs administrés aux tigres, le débat existe sur la finalité d’un tel centre qui pratique la reproduction de tigres dont la vie se résumera à se faire tripoter 8h par jour par des humains. Certes ils ne sont pas bien malheureux et sont clairement très bien traités, mais nous sommes quand même bien loin du tigre sauvage… DSC02520DSC02563DSC02558Nous visitons ensuite le parc d’éléphants de Mae Sa, qui organise un spectacle pour démontrer ce que les éléphants savent faire. Au programme : petit concert d’harmonica, match de foot et même… peintures sur toile par les éléphants !!! Le tout, bien qu’un peu comme au cirque, est très impressionnant. Nous hésitons à acheter une toile mais nous faisons face à l’éternel problème du transport. Dommage, ça aurait fait un souvenir original !

 

Le parc accueille également un petit éléphanteau de 5 mois, Oscar. Il est déjà bien grand et s’amuse beaucoup avec les scratch Velcro de nos chaussures, qu’il enlève avec sa trompe pour essayer ensuite de nous retirer la chaussure du pied. Heureusement que ce n’est encore qu’un bébé sinon la force de sa trompe pourrait nous mettre par terre sans difficulté ! DSC02681DSC02691DSC02699

Nous continuons ensuite la boucle de Mae Sa et faisons une petite pause après 45min de moto pour profiter d’un point de vue sur les montagnes et la jungle. Nous y rencontrons un couple de belges, la cinquantaine, qui vit en Thaïlande depuis 6 ans et a vécu en Afrique avant. Des gens très intéressants, qui lancent des petites entreprises dans les pays où ils s’installent… Un modèle à suivre ? Nous terminons enfin la boucle, contents d’avoir passé une journée à moto en évitant la pluie, et aussi d’avoir profité d’une très belle route finalement peu fréquentée.

Nous partons pour notre trek le matin du samedi 3 juillet. Nos compagnons pour les deux prochains jours sont un jeune couple de français en vacances en Thaïlande pour un mois, une anglaise qui donne des cours bénévolement en Thaïlande pendant ses vacances universitaires et enfin une espagnole qui voyage en Asie du Sud-Est pendant 3 mois avant de rejoindre son petit-ami en Ethiopie où ils travailleront tous les deux pour une ONG. Nous commençons le trek avec une promenade à dos d’éléphant, un des points forts du trek pour les autres, mais pour nous c’est un peu différent puisque nous avons eu la chance d’en faire pendant 2 jours au Cambodge. Loin d’être blasés, nous sommes quand même ravis de remonter sur un éléphant et nous arrangeons pour monter sur le plus gros des 3 éléphants qui partent en ballade. Quelques minutes après que nous ayons pris place, il se met à pleuvoir et notre heure de promenade se fera presque entièrement sous la pluie… Les éléphants sont moins dociles que Mékoun au Cambodge, probablement lassés de promener des touristes toute la journée, les mahouts doivent donc être plus violents, ce qui ne nous plaît guère… Bien qu’agréable le long d’une rivière, la ballade est très courte et fait tout simplement le tour de la propriété. Heureusement que ce n’est pas notre seule expérience à dos d’éléphant car nous aurions été déçus. Une fois la ballade terminée nous descendons de l’éléphant et partons directement, sans aucune interaction avec l’éléphant… Nous marchons ensuite 3 bonnes heures dans la jungle pendant l’après-midi. La ballade est très belle, avec de vrais paysages sauvages et en plus il ne cesse de pleuvoir ce qui rend l’aventure encore plus authentique. Sous la forêt nous sommes plus abrités, mais le sol glisse particulièrement ! Nous avons choisi un trek au label « non touristique », ce qui nous permet de marcher seuls, tous les 6 (avec notre guide bien entendu), sans croiser plusieurs autres groupes en chemin. P1090114P1090124 Nous arrivons vers 16h dans le village Lahu où nous passerons la nuit. C’est un tout petit village très basique, composé d’une dizaine d’habitations chacune habitée par une famille, sans oublier évidemment les nombreux chiens, chats, poules et autres truies qui parcourent la rue du village toute la journée. Nous y passons la fin d’après-midi à découvrir les maisons et l’église, vestige du travail de missionnaires évangélistes passés par là. Une messe dominicale continue d’y être célébrée. Nous jouons également avec les enfants, ravis de voir débarquer un groupe d’étrangers disponibles pour jouer et s’occuper d’eux. DSC02762DSC02787P1090133P1090136Le lendemain matin, après une nuit sur un matelas mince et sous une moustiquaire trouée, le tout sur un sol en bambous suffisamment espacés pour que nous profitions au maximum de la compagnie de nos voisins du dessous les cochons, nous partons pour une nouvelle promenade d’une heure et demi dans la jungle. Cette fois-ci nous restons au sec, mais la ballade est tout de même très jolie. Après le déjeuner, nous participons à la dernière activité du trek : le rafting. Nous partons tous les 6 sur un raft avec un guide pendant une petite demi-heure. Les rapides ne sont pas très actifs car il ne pleut pas encore beaucoup mais c’est tout de même marrant. Ensuite nous essayons le bambou rafting, un raft construit de bambous comme son nom l’indique. Peu actif et très calme, c’est en fait une promenade sur l’eau ! DSC02807Nous rentrons enfin à Chiang Mai et, après une bonne douche, nous nous promenons dans la rue piétonne qui accueille le marché du dimanche. Sur le chemin se trouvent des étals de rues dans lesquels nous trouverons notre bonheur pour le dîner. Nous assistons brièvement à une espèce de Nouvelle Star organisée dans la rue, au cours de laquelle des groupes de boys band thaïlandais défilent et performent des chorégraphies de très haut niveau (le ridicule ne tue pas non plus en Thaïlande). Dommage que nous ayons oublié l’appareil photo !!!

Pour notre dernière journée à Chiang Mai le lundi 5 juillet, nous profitons de la matinée pour nous reposer de nos deux jours d’activité et planifier un peu les prochaines étapes. Dans l’après-midi nous louons une petite moto pour aller visiter le temple Suthet, perché en haut d’une montagne qui domine la ville. Le temps étant très beau, nous pouvons admirer une très belle vue sur la ville de Chiang Mai. Sur le chemin du retour nous espérons pouvoir nous baigner dans une chute d’eau mais elle s’avère être très petite et c’est plutôt un bon spot de pique-nique romantique… Tant pis ! DSC02808Panorama Pour notre dernier soir à Chiang Mai nous nous offrons un massage (nous sommes en Thaïlande, ne l’oublions pas): aux herbes pour Natacha, aux huiles pour Fred. C’est le meilleur massage que nous ayons fait en Asie jusqu’à présent ! Après une heure de massage, notre lit nous tend délicieusement les bras !

Enfin le lendemain, mardi 6 juillet, la grande nouvelle arrive : nous avons nos visas chinois ! Ouf… Nous prenons donc en début d’après-midi le bus vers Chiang Kong à la frontière avec le Laos, où nous arrivons vers 20h et y passons notre dernière nuit en Thaïlande.  

samedi 24 juillet 2010

Temples et consulat à Bangkok

Nous quittons le Cambodge le lundi 28 juin et partons pour une journée de bus au bout de laquelle nous arriverons à Bangkok. Le passage de la frontière se fait très rapidement (la Thaïlande est le seul pays de la région qui ne nécessite pas de visa). Comme d’habitude notre voyage s’agrémente de rencontres inattendues et celles du jour se partagent entre un Suisse résidant à Vevey - ayant la particularité de pas travailler comme toute la ville de Vevey pour Nestlé mais qui est comédien - et de deux amis retraités Français qui font le tour du monde. Le bus nous dépose à Bangkok sans que nous sachions où nous nous trouvons mais par chance nous découvrons assez vite que nous sommes en plein centre, et non dans la gare routière à 30km au nord comme à chaque fois. Nous arrivons même à rejoindre l’hôtel que nous avons réservé à pied. La tâche la plus urgente qui nous incombe est de faire établir nos visas chinois et nous avons la bonne surprise de découvrir que l’hôtel propose un service d’obtention de visa sans que nous ayons à nous déplacer au consulat. Le cœur léger, nous partons donc dîner dans un petit restaurant de street food du quartier, où nous faisons connaissance avec la cuisine Thaï authentique et délicieuse. Une mauvaise nouvelle nous attend de retour à l’hôtel quand la réceptionniste nous annonce que l’agence de visa refuse de s’occuper des passeports français : l’affaire se complique…

Nous ne pouvons donc y échapper le lendemain matin et nous partons pour le consulat de Chine, que nous devons rejoindre en taxi puis métro car il se trouve en dehors du centre. Malheureusement cela s’avère inutile car notre candidature est tout simplement refusée sous prétexte que nous n’avons pas de réservation d’hôtel à fournir au dossier. Cependant nous apprenons avec soulagement qu’il existe également un consulat de Chine à Chiang Mai. Nous changeons donc notre plan initial qui était de rejoindre Chiang Rai après Bangkok et décidons de passer quelques jours à Chiang Mai, le temps que notre visa chinois puisse être établi.

Après cette corvée administrative, il est grand temps de profiter de Bangkok et nous visitons la maison de Jim Thomson, sur les bons conseils de Marie-Agnès ! Jim Thomson était un Américain venu s’installer en Thaïlande après la seconde guerre mondiale. Il était passionné par la tradition du travail sur soie et devint riche en faisant connaître ces produits dans le monde occidental. Sa maison est un modèle de l’architecture traditionnelle thaïlandaise. Jim Thomson était un collectionneur d’art à ses heures perdues et sa maison tout en tek est devenue un musée qui se visite aujourd’hui encore. DSC02281DSC02287Nous rejoignons ensuite le centre touristique de Bangkok en prenant les bateaux-bus qui sillonnent les canaux pour quelques baths.P1090032 Nous parcourons la fameuse Kaosan Rd, la rue la plus connue de Bangkok, mais qui pour nous ne présente vraiment que très peu d’intérêt à moins de vouloir réaliser un piercing ou un tatouage, voire un faux permis de conduire…

Le lendemain mercredi 30 juin nous continuons notre visite de la ville avec le Palais Royal. Juste avant d’entrer dans l’enceinte du palais nous tombons par hasard sur le couple d’Anglais avec qui nous avions passé trois jours au Pantanal. Encore une fois, le monde des voyageurs est vraiment petit ! Le Palais Royal est célèbre car il abrite le Bouddha d’Emeraude, une statue qui est en fait en Jade et qui est la plus vénérée de Thaïlande. La richesse des bâtiments qui entourent le temple abritant ce Bouddha d’Emeraude est exceptionnelle. L’or et le scintillement des pierres s’ajoute aux couleurs vives du temple pour créer une atmosphère lumineuse et féérique. DSC02326 DSC02311 DSC02318 Nous prenons les services (gratuits) d’un guide du palais pour visiter les édifices religieux mais également le palais officiel. C’est en fait l’ancien palais car le roi actuel vit dans un autre palais. L’architecture du palais est intéressante en ce qu’elle combine l’architecture traditionnelle thaïlandaise et l’architecture occidentale du début du XXème siècle. Le mélange est plutôt réussi et rend le lieu presque familier. DSC02332 DSC02349 Nous marchons ensuite jusqu’au Wat Pho, qui a la particularité d’héberger un bouddha couché géant. C’est aussi une école de massage mais nous ne profitons pas des services offerts, nous réservant pour Chiang Mai. DSC02375 DSC02363DSC02357 Nous finissons notre tour par un nouveau trajet en bateau sur la rivière Mae Nam Chao Praya qui met un terme à notre visite express de Bangkok et nous ramène jusqu’à l’hôtel où nous récupérons nos sacs avant de partir à la gare prendre le train de nuit en direction de Chiang Mai.