mercredi 31 mars 2010

Retour à Rio – 2ème prise

Nous rejoignons Rio depuis Manaus par un vol direct cette fois, mais qui décolle à 3h10 du matin… Allez savoir pourquoi de tels horaires existent ! Nous arrivons donc au petit matin du vendredi 19 février dans la ciudad marvillosa pour une seconde fois, nous sentant de plus en plus chez nous… Nous retrouvons Cécile à l’appartement et le reste de la journée se résume pour nous à l’accompagner faire les courses pour découvrir les supermarchés brésiliens puis récupérer de notre non-nuit grâce à une grosse sieste l’après-midi. Dans la soirée, deux amis français de Nico et Cécile expatriés à Rio viennent dîner chez eux. Nous revenons alors presque 4 mois en arrière, à l’époque des dîners chez les uns et chez les autres à Londres…

Le lendemain matin, nous commençons cette belle journée du samedi 20 février par une session de surf et body board sur la plage de Leblon. Nico s’est décidé à apprendre le surf à Fred et lui prête une de ses deux planches, tandis que Natacha s’essaye au bodyboard. Aucune des deux tentatives n’est malheureusement très fructueuse, les deux activités étant très physiques (surtout le surf – mais le bodyboard aussi puisque Natacha n’arrivera même pas à passer la barre de vague…) et les vagues très fortes. Nous aurons quand même pu marcher dans la rue la planche sous le bras, tels de vrais cariocas !P1060942 P1060948 De retour à l’appartement, nous nous mettons vite en route pour le grand moment de la journée, mais aussi du séjour au Brésil : le Carnaval ! Le Carnaval de Rio en particulier (et du Brésil en général) est connu dans le monde entier et tout le monde rêve d’y aller un jour ou l’autre. Nous avons compris pourquoi, et pouvons confirmer qu’il faut absolument voir ce spectacle. C’est une institution, pas seulement un spectacle, mais surtout une compétition très sérieuse, qui se prépare 12 mois à l’avance. Le carnaval officiel a lieu du samedi au mercredi suivant, mais de nombreuses pré-célébrations ont lieu dans les semaines qui précèdent l’ouverture. Le fonctionnement est simple : 12 écoles de samba concourent (chacune a ses origines dans une des favelas de Rio de Janeiro et la plupart des danseurs, costumiers, chanteurs et participants habitent cette favela). P1060960 Le dimanche du carnaval, les 6 premières écoles défilent au Sambodromo, le stade officiel du Carnaval (en fait une rue dédiée de 1km et inutiliée le reste de l’année, elle est bordée de gradins pour accueillir les 70000 spectateurs) devant les juges qui doivent les noter selon différents critères (chanson principale, couple de danseurs qui ouvrent le défilé, thème choisi, enthousiasme du défiléetc.). Le lundi, les 6 autres écoles défilent et le vainqueur est annoncé par les juges le mercredi. Nous sommes allés voir le carnaval le samedi suivant, c’est-à-dire hors compétition, durant la soirée de gala. Seules les 6 meilleures écoles de l’année défilent et il n’y a plus aucune pression puisque la compétition est terminée. L’ambiance est donc à la fête ! Le premier défilé commence vers 20h (nous sommes arrivés dans les tribunes à 18h pour avoir de bonnes places – cela a valu le coup, nous sommes juste devant !) avec l’école « paralympique ». Un bonus car nous ne savions pas qu’ils défileraient, impressionnant et émouvant, avec des chars autour du thème du handicap. Un beau début au spectacle !

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Ensuite, à partir de 21h, s’enchaînent les 6 écoles, d’abord celle qui a terminée 6ème, puis la 5ème et ainsi de suite jusqu’à la championne de l’année. Chaque défilé dure entre 65 et 82 minutes (c’est très précis !), ce qui veut dire que le dernier défilé se termine à 6 heures du matin ! Nous ne pensions pas tenir, mais malgré un petit coup de barre sur les coups de 1h du matin, nous avons réussi à danser la samba jusqu’au petit matin. Et quelle nuit avons-nous passé ! Il est impossible de décrire l’atmosphère durant les défilés, mais c’est un spectacle absolument extraordinaire, entraînant, magnifique avec des chars plus inventifs et travaillés les uns que les autres, des costumes de toutes les couleurs et aux milles textures et des danseurs à l’énergie incroyable. Un souvenir impérissable !P1070004 P1070058

Evidemment avec une telle nuit, la journée du lendemain est beaucoup plus courte (même si nous avons eu la bonne surprise de gagner une heure dans la nuit grâce au passage à l’heure d’hiver). Nous avons quand même réussi à nous lever autour de 14h, juste à temps pour déguster un bon brunch dans le quartier (encore une fois un petit retour 4 mois en arrière à la vie londonienne) puis nous avons quand même fait l’effort d’aller visiter le Pain de Sucre, cet autre point de vue mythique de la ville. Pour y accéder, il faut prendre deux téléphériques qui vous emmènent à un magnifique point de vue, opposé à celui que nous avions depuis le Christo Redentor. De plus, nous avons choisi la fin d’après-midi et le coucher du soleil pour faire notre visite, ce qui nous offre l’opportunité de prendre de très belles photos dans une atmosphère magique…

L’Amazonie sauvage

Le lundi 15 février, nous nous réveillons très excités à l’idée de partir découvrir l’Amazonie, cette terre mythique qui fait rêver l’explorateur qui sommeille en nous… Pour rejoindre Manaus, la capitale de l’Etat, nous expérimentons un mode de voyage très courant au Brésil mais beaucoup moins ailleurs : l’avion à escale ou avion taxi. Nous décollons d’abord de Rio, volons jusque Brasilia, où certains passagers quittent l’avion tandis que d’autres le rejoignent, et nous redécollons ensuite après une escale réduite pour finalement atteindre Manaus (nous n’avons qu’un arrêt mais certains vols nécessitent 4 ou 5 arrêts différents).

Une fois arrivés à Manaus, nous utilisons la journée pour organiser notre séjour dans la jungle et nous offrons le soir notre première churrasquaria, restaurant de viande brésilien dans lequel les serveurs passent avec des morceaux de viande embrochés sur une épée et servent les clients à volonté. Nous trouvons d’abord que le service est gargantuesque et un peu trop généreux, car chaque serveur s’arrête à notre table pour nous servir, alors même que nous avons déjà 2 ou 3 beaux morceaux de viande dans notre assiette. Un des serveurs, voyant notre désarroi, fait alors l’effort de nous expliquer les « règles » de ce type d’endroit : un disque de couleurs est disposé sur notre table. Si le disque est vert alors les serveurs savent que nous avons faim et qu’il faut nous servir. Lorsque nous voulons faire une pause ou avons terminé, il faut tourner le disque pour qu’il devienne rouge… Evidemment le notre était resté sur vert toute la soirée ce pourquoi les serveurs nous servaient constamment de nouveaux morceaux de viande, pensant que nous avions un appétit d’ogre !

Le lendemain matin, nous partons pour notre tour dans la jungle amazonienne. Nous avons opté pour une formule « hors catalogue » qui nous permet de dormir dans un camp directement dans la jungle, avec un guide. Nous aurions également aimé naviguer en bateau sur la rivière Amazone, mais les tours existants ne correspondaient pas à nos envies… et à notre budget. De plus de tels voyages sont plus rares et les dates de départ ne correspondent pas non plus avec nos disponibilités. Ce sera pour une prochaine fois ! Le début du tour est le même pour tous les touristes qui partent de Manaus : on prend un petit bateau pour traverser la rivière et voir sur le chemin la « séparation des eaux ». C’est un phénomène naturel intéressant qui a lieu à la rencontre de la rivière Amazone, une rivière couleur café au lait, et la rivière principale de Manaus, de couleur noire - contrairement aux idées reçues, Manaus n’est pas sur les rives de l’Amazone. Les deux rivières (qui doivent leur couleur aux sédiments qu’elles charrient) ne se mélangent pas immédiatement car elles ont des vitesses différentes et une composition différente également. Le fleuve a une couleur homogène environ 5km après le point de rencontre. P1060791Après cette première attraction, nous partons pour un trajet d’une heure en minibus durant lequel le seul arrêt est pour observer des nénuphars géants. Le minibus nous emmène au bord d’une autre rivière noire, sur laquelle nous naviguons pendant encore une heure sur une pirogue sous une grosse pluie tropicale. Notre guide déplie une bâche pour que nous puissions nous protéger ainsi que nos gros sacs, le pilote de la pirogue est donc le seul à ne pas être protégé et arrive au lodge trempé jusqu’aux os. Le lodge de notre agence qui est le lieu de séjour de la plupart de nos compagnons de voyage est plutôt bien équipé et nous y prenons un déjeuner copieux avec des crudités, ne sachant pas quels seraient les repas dans notre camp. Le confort relatif du lodge est attirant mais cela aurait trop ressemblé à ce qu’on avait fait au Pantanal, ce pourquoi nous avons choisi une formule différente. DSC07098Après le déjeuner suivi d’une petite sieste pour Natacha, il est temps de continuer notre voyage avec notre guide, Sid. Nous étions censés avoir un petit séjour privé, juste tous les deux et le guide mais nous emmenons finalement avec nous une troisième touriste, Evelyne, une franco-allemande ayant grandit en Suisse et travaillant à Bruxelles (l’Europe en une personne…) qui avait réservé un tour en bateau mais le bateau était en panne. Nous naviguons une demi-heure de plus sur la rivière avant de rejoindre notre campement, perdu dans la jungle. La première activité à laquelle nous initie le guide est la pêche au piranha. Malgré notre « expérience » acquise au Pantanal, nous ne brillons guère et abandonnons de nouveau relativement vite… sauf Fred qui persiste et parvient finalement à attraper un petit piranha, qu’il relâche finalement – il n’y aurait pas grand-chose à manger dessus de toute façon… Pour information, la pêche au piranha est particulièrement frustrante car les poissons se jettent littéralement sur la viande accrochée à l’hameçon et la dévorent en quelques secondes mais sans jamais mordre à l’hameçon. La technique consiste donc à relever vigoureusement la ligne dès que l’on sent une touche…en espérant accrocher un poisson au passage. Le pilote-cuisinier du bateau nous montre la technique qui semble bien évidemment très simple…autant dire clairement qu’il n’en est rien et qu’il faut de la chance!P1060820 Nous dînons ensuite sur le bateau. Le guide et le pilote du bateau nous ont concocté un bon petit repas après une caïpirinha en apéritif, LA boisson officielle brésilienne : ils s’occupent bien de nous quand même ! Nous partons ensuite avec le guide à la recherche de caïmans en pirogue. Il fait nuit noire, Fred et Evelyne sont à l’arrière de la pirogue, peu rassurés car la pirogue est très basse sur l’eau et la marge pour gîter n’excède pas un centimètre ! Natacha est juste derrière Sid, et peut donc observer plus facilement la méthode du guide pour dénicher les caïmans. Nous en verrons 3 dans la soirée, les apercevant grâce au reflet lumineux de la torche dans leurs yeux. Sid a pour objectif de les attraper pour nous les montrer, mais il échoue aux trois tentatives – au soulagement de Natacha qui était un peu inquiète à l’idée du caïman capturé jeté sur elle par Sid…P1060832 Pour nous remettre de nos émotions et du long voyage de la journée, Sid nous prépare une autre caïpirinha. Il accompagne le cocktail d’histoires sur ses précédentes expéditions en camping dans la jungle pendant lesquelles des jaguars sont venus visiter les campements ou comment dans le village du cuisinier un jaguar est venu dévorer un chien il y a quelques semaines. Evidemment, cela nous met en condition pour angoisser toute la nuit… Nous dormons dans des hamacs, couverts de moustiquaires, sous un modeste toit pour nous protéger de la pluie (mais en extérieur complet). La jungle est extrêmement bruyante, mais on se fait étonnamment bien au bruit ambiant. Il devient même un concert formidable. Le problème survient pour la maudite pause pipi du milieu de nuit (la caïpirinha est particulièrement diurétique…), pour laquelle chacun d’entre nous hésite pendant une bonne demi-heure avant de craquer. Il faut alors se lever (nous dormons de toute façon tout habillés), aller seul loin du camp dans la nuit noire et s’offrir aux jaguars… mais surtout aux moustiques ! Malgré une application exhaustive de répulsif contre les moustiques sur notre peau mais aussi sur nos vêtements, nous sommes pourtant tous piqués de la tête aux pieds, y compris à travers nos vêtements. Et dire que notre campement est sur les rives d’une rivière noire, ce qui garantit un moins grand nombre de moustiques (les rivières noires ont cette couleur car elles transportent des végétaux en décomposition ce qui abaisse le pH de l’eau et empêche le développement des larves de moustiques). Heureusement nous avons pris un traitement antipaludéen donc nous ne risquons pas grand-chose d’autre que des démangeaisons incontrôlables. DSC07136 Nous avions prévu de passer la journée du lendemain à marcher dans la jungle, mais nous nous réveillons sous une grosse pluie tropicale (la deuxième en 2 jours !) ce qui retarde donc notre départ. De plus, le sol de la jungle est très humide ce qui veut dire qu’il est impossible d’organiser un pique-nique amélioré au beau milieu de la jungle. Nous décidons alors de faire une marche plus courte, environ 2 heures, durant laquelle Sid nous explique quelques techniques rudimentaires de survie dans la jungle ainsi que les propriétés de la flore locale : quelles lianes contiennent l’eau potable ; quelles noix contiennent des larves comestibles ; quels troncs résonnent et permettent d’émettre un signal puissant en cas de problème pour appeler des secours ; …. A notre retour de la marche, nous découvrons un nouveau compagnon, un californien prénommé Jeff. Il rejoint le groupe pour passer 6 jours dans la jungle seul avec Sid ; cela va probablement lui permettre de s’enfoncer encore plus que nous dans la jungle, pensons-nous, et d’avoir une expérience vraiment authentique, devoir pêcher pour pouvoir se nourrir par exemple – un problème se pose cependant assez vite pour lui : il ne mange pas de poisson…P1060873 P1060898 Nous déjeunons tous ensemble puis quittons le camp pour le second campement, 1h30 minutes plus loin en pirogue. Nous nous arrêtons en chemin dans diverses maisons surgies de nulle part au détour d’un bras de rivière, et dans lesquelles nous nous ravitaillons pour le repas du soir. Le second campement est encore plus rustique que le premier, avec simplement une structure en bois établie de façon permanente. Nous devons y ajouter les bâches pour la pluie inévitable pendant la nuit, ainsi qu’y répartir nos hamacs afin d’assurer un équilibre du poids imposé à la structure pour qu’elle ne s’effondre pas au milieu de la nuit. Après cet effort, nous pouvons de nouveau nous reposer au bord d’un feu lancé par les garçons (Fred le premier !) qui a le mérite d’écarter les potentiels jaguars qui envisageraient de nous rendre visite pendant la nuit. La seconde nuit est très semblable à la première, le sommeil guère meilleur mais le concert de la jungle toujours aussi magnifique. P1060918 Le lendemain matin, dernier jour de notre tour amazonien, nous partons pour un tour en canoë durant lequel nous allons essayer d’observer quelques animaux, notamment des singles. Malheureusement c’est un échec complet et nous ne pouvons admirer que la rivière paisible au petit matin… Sur le chemin du retour vers le lodge du départ, nous apercevons quelques dauphins roses de rivière qui viennent très furtivement respirer en surface. Ils sont trop rapides pour être pris en photos mais au moins nous les avons aperçus !P1060839 Au final, nous aurons réussi à apercevoir pendant ce séjour une grenouille venimeuse (cachée sous le lit fait de feuilles de palmier de Sid), une belle araignée sur un arbre lors d’une de nos ballades en bateau et bien entendu de nombreux oiseaux. C’est un bilan bien moins impressionnant que celui établi au Pantanal, cependant nous ne rentrons pas déçus de notre voyage en Amazonie. Tout d’abord notre guide de voyage nous avait prévenu qu’il ne fallait pas imaginer voir beaucoup de faune en Amazonie. En effet, la végétation est si dense et si haute qu’il est pratiquement impossible d’apercevoir les animaux qui vivent essentiellement au niveau de la canopée, en revanche il est assez facile de les entendre. A l’inverse, les plaines du Pantanal sont très dégagées et offrent un formidable terrain d’observation de la faune locale. Nous retiendrons surtout de l’Amazonie cette expérience de la jungle telle que nous ne l’avions jamais connue. Dormir au milieu de nulle part, entourés de végétation, d’eau et d’animaux, en extérieur et avec un spectacle sonore continu est une expérience qui vaut le détour à elle seule. Nous sommes donc ravis d’avoir pu découvrir à la fois le Pantanal et l’Amazonie, qui sont deux voyages très complémentaires pour des amoureux de la nature comme nous.DSC07113 DSC07123

Découverte de la vile : Rio 1ère prise

Le vendredi 12 février au soir, après notre journée à Ouro Preto, nous prenons un bus de nuit vers la ville mythique de Rio de Janeiro. La nuit est difficile car nos compagnons de bus n’ont pas très envie de dormir et parlent à voix haute, sans compter les nombreux arrêts du bus et la conduite brusque du chauffeur… Nous arrivons au petit matin (6h45) à Rio et découvrons dans le taxi cette belle ville en bord de mer. Ce samedi marque le début du carnaval – qui va durer 5 jours entiers, les lundi, mardi et mercredi de la semaine suivante étant fériés ! – et bien que la ville dorme encore, il y a déjà pas mal d’embouteillages et on peut palper l’atmosphère festive qui s’installe (on découvrira par la suite qu’elle quitte rarement Rio).

Nous retrouvons nos hôtes pour quelques jours, Nicolas et Cécile (amis de Fred d’HEI) qui ont la gentillesse de nous recevoir chez eux, à Leblon. Leur appartement est très agréable, spacieux avec une terrasse et vue sur la mer. Le mieux de tout : nous avons notre propre chambre, nous pouvons y laisser nos affaires. Un luxe que nous avions oublié et qui nous fait vraiment plaisir !

P1060742P1060744 Nico et Cécile nous ont concocté un bon petit programme de visites et nous commençons directement avec un petit déjeuner dans le café d’un beau musée au pied du Corcovado, la colline qui abrite le fameux Cristo Redentor. Evidemment, nous enchaînons ensuite sur ce point fort de toute visite à Rio mais, weekend du carnaval oblige, les touristes sont là en masse et nous devons patienter 2 heures avant de pouvoir monter admirer la vue de Rio depuis le Cristo (prononcer Crichtou). Nous partons alors nous promener sur la plage de Botafago, sur les bons conseils de Nico et Cécile. Il est très agréable pour nous de pouvoir nous « reposer » ainsi sur les experts sans avoir à regarder notre guide de voyage constamment… La température ambiante avoisine les 35° et les garçons craquent assez vite pour une noix de coco fraiche en bord de plage. Nous regagnons ensuite le train à crémaillère du Corcovado pour monter au sommet. Le Corcovado marque l’extrémité d’un parc naturel aux portes de Rio, un résidu de Mata Atlantica. Le train traverse donc cette petite jungle avant de déverser son flot de touristes sur la plate-forme où est posée l’imposante statue du Christo. La vue de la ville 360° est fantastique. Le ciel est dégagé est Nico peut nous montrer leur appartement à Leblon, le Pain de Sucre, le centre des affaires où il travaille et bien sûr – essentiel à Rio - les plages d’Ipanema, Copacabana, Botafogo (où nous étions juste avant). La vue porte jusqu’au stade mythique de Maracana sans oublier le Sambodromo (nous y reviendrons pour la partie Carnaval !), bref tout Rio s’offre à nous (et aux dizaines de touristes qui s’agglutinent aux pieds du Christo). A intervalles réguliers des hélicoptères viennent bourdonner autour du sommet pour une vue imprenable sur la statut et Rio à ses pieds. Non seulement la vue du sommet est magnifique mais le Christo de 30 mètres qui étend ses bras sur la ville ajoute une dimension supplémentaire à la visite. P1060777 P1060768 Après une bonne heure en haut, nous allons rejoindre Cécile à l’appart’ où nous nous posons pour une courte sieste avant d’attaquer le premier Blocos de Carnaval. En dehors de la compétition officielle des écoles de samba, des groupes de chaque quartier organisent des blocos qui sont des défilés de carnaval avec une batteria et un char de sono auxquels tout le monde peut se joindre. Pour notre premier blocos, nous rejoignons le blocos d’Ipanema qui défile sur le front de mer, à quelques rues de chez Nico et Cécile. La foule est très compacte et festive. La température monte rapidement et nous contribuons à faire la fortune des vendeurs de boissons ambulants. Très vite nous réalisons que le Carnaval est non seulement un grand défouloir pour les brésiliens, mais c’est peut-être et surtout une formidable ressource économique, tout le monde en profite, de l’hôtelier au chauffeur de taxi en passant par les baby-sitters sans oublier bien entendu les vendeurs ambulants ! Bien que fraîches, boissons ne font pas descendre la température dans les rangs serrés du blocos qui avance au rythme de la samba. Nous abandonnons donc le défilé pour aller nous baigner sur la plage d’Ipanema que longe le blocos. L’eau à 23°C nous rafraîchit finalement…un peu trop au goût des nouveaux cariocas qui se plaignent que l’eau est vraiment froide…l’hiver arrive ! Une fois à l’eau nous comprenons mieux l’origine du nom de la plage d’ « Ipanema » qui signifie « eaux dangereuses » pour les indigènes. En effet les vagues sont vraiment puissantes et il est facile de perdre l’équilibre. Pour peu qu’une deuxième puis une troisième vague viennent éclater alors…et les conséquences peuvent être très vite très graves ! Heureusement rien de tout cela pour nous et nous rentrons à l’appart nous changer avant d’aller dîner sur la bute de Santa-Teresa. C’est un quartier qui était résidentiel au début du 20ème siècle grâce au tramway et qui peu à peu est tombé en désuétude dans les années 60-70 avant de trouver un nouveau souffle dans les années 2000. C’est maintenant un quartier de bars, de restaurants et de clubs de samba où sortent les cariocas. Nico et Cécile connaissent les bonnes adresses pour faire découvrir les spécialités locales aux visiteurs et ils nous emmènent donc manger une feijoada qui est le plat typique du Minas Gerais. C’est un plat de porc mijoté servi avec du riz, des haricots rouges, un peu de choux et quelques quartiers d’oranges. C’est un plat rural qui tient au corps mais en dépit de la chaleur il nous fait le plus grand bien.

Dimanche 14 février, nous commençons la journée par une petite balade tous les deux sur les plages de Copacabana , Ipanema et Leblon. Les cariocas vivent à la plage et dès le dimanche matin les plages sont bondées ! Tout le monde se retrouve à la plage, des enfants des favelas aux personnes âgées et aux habitants des quartiers plus aisés.

Après un déjeuner « à la maison », nous partons rejoindre le blocos de Leblon. L’ambiance est très différente de la veille, tout aussi festive et bon enfant, beaucoup plus familiale et un peu moins gay ! Le blocos est celui d’une école de samba d’une favela sur les hauteurs de Leblon. Après avoir suivi le défilé pendant une bonne heure, toujours au rythme de la samba jouée par la batteria, nous continuons le long de la plage jusqu’au rocher d’Aporado, au bout d’Ipanema, juste avant Copacabana. Nous pouvons alors profiter d’un panorama extraordinaire : sur notre gauche la plage de Copacabana, sur notre droite celles d’Ipanema et de Leblon, et en face, les îles de la baie de Guanabara. Lorsque nous souhaitons prendre un taxi pour rejoindre l’appartement, nous nous rendons compte que le carnaval bat son plein et qu’il est impossible de se déplacer en taxi dans la ville. Contraints, nous décidons alors de déguster une caïpirhiňa dans un bar de rue dans Ipanema, avant de rejoindre Leblon pour un dîner tranquille à l’appartement.

dimanche 21 mars 2010

Ouro Preto, l’or du Brésil

Notre programme du vendredi 12 février est des plus calmes et simples : nous allons visiter la ville d’Ouro Preto (prononcer Ourou Pretou), la ville du Brésil dont l’architecture coloniale est la mieux conservée. La ville fut la capitale du Minas Gerais pendant la ruée vers l’or, au 17ème siècle. Toute activité aurifère a cessé depuis presque 2 siècles et la capitale de l’état fut transférée à Bello Horizonte ce qui a permis à l’architecture d’Ouro Preto de ne pas être transformée par le développement nécessaire d’une capitale. Aujourd’hui quelques anciennes mines d’or peuvent encore être visitées...et sans surprise Fred voudra visiter l’une d’entre elles !

P1060691-pan1 Notre hôtel se trouve près de la gare routière, sur les hauteurs de la ville, ce qui nous offre une très belle vue globale en introduction de notre visite. Il est déjà possible d’apprécier la quantité d’églises qui ont été construites dans cette petite ville. La première que nous visitons a été construite par les esclaves noirs pour les esclaves noirs. Toutes les autres sont aussi très belles, avec pour attrait principal l’architecture et les sculptures de l’Aleijandinho, un sculpteur fils d’un militaire portugais et d’une esclave noire qui a laissé son empreinte reconnaissable dans la ville et les églises du Minas Gerais.

P1060704 L’ancienne mine d’or que nous visitons est celle de Chico Rei (le petit roi). C’est la mine dans laquelle un chef de tribu africain – capturé avec toute sa tribu et vendu comme esclave au Brésil - a réussi, grâce a son dur labeur au fond de la mine, à racheter sa liberté ainsi que celle de tous les membres de sa tribu et à recréer au beau milieu du Brésil sa tribu africaine avec tous ses rites et traditions. Après cet épisode, le roi du Portugal décida de supprimer la possibilité pour les esclaves de racheter leur liberté…

Les rues de la ville d’Ouro Preto sont presque toutes pavées et très escarpées, ce qui rend rapidement la visite fatigante. Cependant le souvenir qui nous reste de la ville est celui d’un endroit de toute beauté, témoin d’une autre époque, comme un moment d’histoire conservé miraculeusement. Ouro Preto est aussi le premier endroit où nous sommes initiés au Carnaval à la brésilienne. En effet, nous quittons la ville le vendredi soir 12 février et les 5 jours suivants sont fériés pour le Carnaval. Le vendredi de notre visite toute la ville s’affairait à finir les chars du défilé, monter des buvettes et à les tester !

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Qui a vu le loup ?

Nous enchaînons les 6 heures de route pour rentrer du Pantanal à Campo Grande avec un bus de 23h vers Belo Horizonte, dans le Minas Gerais, au centre du Brésil. Cela n’étant pas encore suffisant, lorsque nous arrivons à Belo Horizonte à 21h le mardi 9 février, nous décidons d’enchaîner directement vers Ouro Preto, notre destination finale, à encore 2h de route. Nous arrivons finalement à 1h30 du matin à Ouro Preto après 36h de voyage et passons une nuit merveilleuse dans un vrai lit, pour la première fois depuis plusieurs jours… A ce jour, les 36h de bus constituent encore notre record de bus !

DSC07077 Le lendemain, nous reprenons un autre bus vers Santa Catarina, à 3h de route, pour rejoindre le parc de Caraças, connu pour abriter une ancienne abbaye dont l’un des prêtres s’est mis il y a quelques années à nourrir les loups à crinière qui résident dans la forêt environnante. Il est apparemment possible de les observer venir manger dans une gamelle à la nuit tombante tous les soirs… Cela suffit amplement pour nous donner un peu de force et de motivation et reprendre encore un bus après notre périple de la veille ! En arrivant nous sommes tout d’abord surpris par la taille et la beauté de l’abbaye. Elle vaut largement le détour à elle seule ! Nous arrivons en fin d’après-midi, donc passons assez vite à table et allons nous positionner pour observer les loups. Tout le protocole est en place : le prêtre met dans la gamelle les restes de poulet et légumes de la veille, frotte la gamelle sur le sol car les loups reconnaissent ce bruit, et nous invite ensuite à nous asseoir autour de la cour et attendre. Ce que nous faisons pendant très longtemps – 2h50 pour Nat et 3h20 pour Fred. Malgré toute notre bonne volonté nous abandonnons cependant, appelés par le sommeil (Fred aura quand même été le dernier de tous les invités à rester debout – belle performance). Nous nous endormons déçus, mais c’est la nature… Il est quand même frustrant de savoir que les loups viennent normalement tous les soirs (selon le prêtre). De magnifiques photos en témoignent. Nous devrons nous en contenter !

DSC07053 Le lendemain, nous compensons notre déception par une belle randonnée dans le parc naturel qui entoure l’abbaye. C’est notre première marche en forêt tropicale (Mata Atlantica pour être précis) et nous apercevons un singe dés le début de la marche. Nous pensons alors que la forêt va nous offrir une faune incroyable – mais ce sera en fait le seul animal que nous verrons de la promenade… Elle fut cependant très agréable, et nous quittons en début d’après-midi l’endroit avec de très bons souvenirs même si nous n’avons pas vu de loup…

Le Pantanal, la plus riche réserve de faune du Brésil

Après notre visite du parc d’Iguazu sur la frontière argentino-brésilienne, notre prochaine étape va nous emmener au Brésil proprement dit. Nous prenons donc un bus depuis Foz do Iguazu jusque Campo Grande, porte d’entrée du Pantanal. C’est notre premier bus brésilien après plus d’un mois de bus argentins et le choc est rude : il n’existe pas de catégorie Cama (ou très rarement), le bus s’arrête toutes les heures (avec lumières allumées) et les gens sont très très bruyants. Rien à voir avec la qualité et le confort du côté argentin !

Nous arrivons tout de même sains et saufs à Campo Grande où nous nous attendons à rencontrer une horde de rabatteurs d’agence de voyage en recherche de clients. Quel surprise en découvrant un terminal de bus neuf, moderne mais… vide. Nous trouvons finalement une agence de voyage qui nous propose un séjour de 4 jours et 3 nuits sous tente dans une ferme du Pantanal. Sûrs de nous, nous refusons de signer avant de pouvoir comparer leur offre à celle des concurrents, mais nous découvrons assez vite qu’ils ont le monopole du marché… Les choses s’expliquent par la suite : le terminal où nous étions arrivés avait été inauguré il y a 5 jours seulement et les agences n’avaient pas encore eu le temps de relocaliser leur bureau depuis l’ancien terminal…

Nous partons donc en expédition pour 4 jours avec cette agence, avec pour compagnons d’aventure un couple d’anglais d’une trentaine d’années, en tour du monde eux aussi, et un autre couple d’israéliens, en vacances pour 3 mois en Amérique du Sud. Le voyage jusqu’au lodge nous a paru interminable (il a duré quand même 6 heures) sous une chaleur de 35° et à changer de véhicule 3 fois au cours du voyage… D’abord en mini-bus puis en camion/pick-up et enfin en tracteur pour le dernier kilomètre, seule façon de traverser les chemins les plus inondés. En effet, à cette période de l’année, tout le Pantanal est sous les eaux ! C’est une zone marécageuse qui est inondée 6 mois par an, de décembre à juin. Nous sommes finalement arrivés au lodge Santa Clara en fin de journée du vendredi 5 février, et nous avons découvert un endroit très agréable, avec même une petite piscine ! La formule que nous avions réservée nous offre un logement en tente, ce que nous trouvons d’abord assez excitant dans un lodge en plein milieu d’une réserve animalière. La première nuit nous a cependant très vite fait comprendre que les tentes manquent cruellement d’air conditionné et qu’il est très difficile (voire impossible) d’y trouver le sommeil…Il y fait 39°C et l’hygrométrie avoisine les 90% !

1 2 Le lendemain matin, samedi 6 février, nous nous réveillons malgré tout très excités par notre première journée dans le Pantanal. Nous avons brièvement rencontré notre guide la veille au soir et il nous a expliqué le programme des jours à venir (notre première impression ne fut pas des meilleures quant à son professionnalisme après qu’il ait dû s’y reprendre à plusieurs fois avant de nous établir un programme cohérent, alors que les activités sont les mêmes pour tous les groupes…). La première activité de la journée est la pêche au piranha, ce qui peut sembler très excitant au premier abord, mais qui nous laissait plutôt perplexe car le commentaire du guide la veille à ce propos avait été : « il ne sert à rien d’essayer de pêcher un piranha en ce moment car le niveau des eaux est trop haut et les chances d’en attraper sont infimes ». Allez savoir pourquoi cette activité était malgré tout restée au programme… Le lieu de pêche se trouve sur l’ancien terrain de camping du lodge (notre terrain de camping est en fait un nouveau terrain car l’ancien a été complètement inondé). Il est amusant d’observer les chaises longues, parasols et autres baby-foot les pieds dans l’eau… Comme nous le craignions, la pêche n’est pas fructueuse et nous abandonnons tous assez vite, chacun notre tour (Fred étant sans surprise le dernier à abandonner…). Pour nous remonter le moral, notre guide nous propose alors de faire du « tubing », c’est-à-dire se laisser emporter par le courant de la rivière agrippés à une chambre à air de pneu de tracteur. L’activité est nouvelle pour nous, quoique peu aventureuse, et compense en partie notre pêche infructueuse. Ca nous permet aussi de nous « rafraichir » quoique la température de l’eau soit bien supérieure à 25°C sous le soleil ardent du Brésil!

3 4 Après le déjeuner, nous expérimentons notre premier orage tropical. Nous avons tout juste le temps de ranger nos affaires hors de la tente pour nous garantir une nuit sèche avant que l’orage n’éclate vraiment. Malheureusement pour Fred il est trop tard – il se fait piéger par les trombes d’eau pendant qu’il transportait les affaires en lieu sec, il est tout mouillé. Du coup il plonge dans la piscine sous la pluie– après tout, trempé pour trempé… Une fois l’orage terminé, nous sommes prêts pour la seconde activité de la journée : la ballade en bateau. C’est de loin la plus réputée de toutes (et à raison comme nous allons le découvrir). Nous apercevons dés le début et avec grande facilité nos premiers caïmans. La seule ombre au tableau est qu’ils se trouvent à l’endroit même où nous essayions d’attraper des piranhas plus tôt ce matin… Il est certainement préférable que nous ne découvrions cela qu’après avoir traîné ici les pieds dans l’eau ou alors nous n’aurions probablement pas accepté de participer à l’activité (sans parler du « tubing » où nous nagions en fait en plein milieu des caïmans… notre guide nous explique alors que les attaques envers les Hommes sont rares et que pour les provoquer, il faut littéralement marcher sur un caïman !). Le tour en bateau nous permet aussi d’observer quelques singes en liberté – ce qui est finalement assez rare (en tout cas pour nous) et ce qui nous rend tous les deux très heureux, à les voir ainsi jouir de la forêt à leur gré, contrairement à ceux que nous avons l’habitude de voir dans des zoos. Nous avons même la chance de voir une maman et son bébé ! Enfin, il va sans dire que nous observons un nombre inimaginable d’oiseaux pendant cette ballade, notamment de nombreux martins-pêcheurs.

5 6 7 De retour au lodge, l’aventure n’est pas terminée. Nous découvrons en effet très vite que l’endroit est en fait une arche de Noé : ils récupèrent tous les animaux abandonnés ou blessés à cause des inondations. Les derniers rescapés sont un bébé daim et un bébé armadillo. Inutile de vous dire qu’ils deviennent très vite les coqueluches du lodge… Nous recevons également la visite de deux magnifiques aras rouge (le père et le fils), très dociles et clairement habitués aux humains. Un peu plus sauvage, un toucan fait également son apparition pour la plus grande joie des photographes. Enfin, le lodge abrite également une famille de pécaris (petits sangliers sauvages) apprivoisés qui traînent autour des tentes et qui ont très vite déniché la boîte de chocolats Dalloyau rapportée par Marylise et Gilbert depuis la France. Heureusement que nous étions là pour sauver les chocolats ! Clairement, ces sangliers ont du goût !

9 10 11 Après une deuxième nuit légèrement meilleure que la première car l’orage a fait baisser la température de quelques degrés, nous nous levons aux aurores pour un jeep safari. Nous ne savons pas encore que notre groupe s’est agrandi aujourd’hui d’une famille brésilienne (les parents et leurs 2 enfants) ce qui veut dire du retard et du bruit (les agences touristiques conseillent aux étrangers de ne pas voyager au Pantanal avec des brésiliens car leur bruit fait fuir la faune sauvage…). Effectivement ils arrivent plus d’une demi-heure en retard au rendez-vous (quand il est 7h du matin, ça fait une différence…) et ils n’arrêtent pas de parler pendant tout le tour en jeep… Heureusement le bruit de la jeep est tel que les animaux étaient déjà partis avant qu’on arrive de toute façon ! Nous avons quand même pu observer encore quelques caïmans (jacaré de leur petit nom brésilien), des caipibara (énormes rongeurs présents en Amérique du Sud), une bande de coatis, des armadillos, un troupeau de pécaris sauvages (plus dangereux selon les locaux qu’un jaguar car en groupe ils ne craignent pas l’Homme et n’hésitent pas à charger) et encore plein d’oiseaux. Evidemment ce que nous attendions tous (en plus du majestueux jaguar), c’était de voir un anaconda. Malgré nos efforts pour en apercevoir un, nos recherches ont été infructueuses… Les guides disent que les cinq animaux les plus difficiles à apercevoir sont le jaguar, l’anaconda, le tapir, le fourmilier et le puma. Nous n’en aurons vu aucun… La ballade en jeep, sur la seule route praticable de la région (du fait des inondations) a été bien éprouvante car les conditions de la route étaient très difficiles et nous sommes tous bien contents de rentrer au lodge même si nous aimerions encore voir plus d’animaux…

12 13 14 Après un peu de repos et un bon déjeuner, le même scénario que la veille se produit avec un gros orage tropical qui éclate sur les coups de 15h. Il a l’air plus violent cette fois et nous nous abritons à l’intérieur du bâtiment principal après avoir évacué toutes les tentes. Après 10 minutes nous ressortons et assistons à un spectacle incroyable : l’orage a été si violent qu’il a renversé un gros arbre en plein milieu de lodge, juste au bord de la piscine. Heureusement il n’y a pas eu de gros dégâts (autre qu’une coupure d’électricité prolongée), mais il est difficile de croire que l’orage ait pu abattre cet arbre si rapidement…

15 Remis de nos émotions, nous partons en ballade à cheval au milieu des champs inondés. Les chevaux sont très dociles, évidemment se bagarrent un peu entre eux mais rien de trop, et surtout nous permettent de nous approcher plus près des animaux sauvages qui sont bien moins craintifs des chevaux que des humains. Pour ajouter un peu de piment, nous « naviguons » à cheval puisque les chevaux ont de l’eau jusqu’au ventre, et donc nous les étriers dans l’eau ! Tout cela rend le moment très agréable, sans parler des magnifiques paysages dont nous pouvons profiter bien plus paisiblement qu’en jeep !

16 Notre dernière nuit au lodge ne sera pas en tente car l’orage a été bien trop violent pour le terrain de camping et nous sommes donc tous relogés dans l’urgence dans les dortoirs disponibles. Nous nous réjouissons d’abord de ce nouveau « luxe » de dormir avec l’air conditionné mais déchantons lorsque nous découvrons que notre chambre se trouve juste en face du groupe électrogène qui va tourner toute la nuit puisqu’il n’y a plus d’électricité… De toute façon la nuit sera courte car nous avons décidé de nous lever à l’aube pour observer le lever du soleil. Avant de nous coucher, nous partons avec notre guide et nos torches observer les caïmans qui rodent. L’avantage des inondations c’est que nous n’avons pas besoin de marcher loin avant d’en trouver. Il est amusant de les voir de nuit car nous ne voyons en fait que leurs deux yeux jaunes brillants qui reflètent la lumière de la torche. Les eaux qui entourent le lodge ne sont pas infestées de caïmans mais il ne nous faut guère plus de 5 minutes de recherches pour voir le premier !

17 18 Au petit matin (5h45…) nous partons pour une marche de 2h au lever du soleil. Nous observons alors beaucoup de daims sauvages, des ñandus (sorte d’autruche), une famille de singes et aussi un petit serpent vert fluorescent qui s’échappe quasiment sous nos pieds à notre passage. A notre retour au lodge à 8h, le soleil est déjà très chaud et nous profitons de nos derniers moments dans les hamacs disposition. Avant notre départ, nous faisons le plein de faune avec une séance photo avec le bébé daim, un faucon apprivoisé qui vient manger dans les cuisines et le ara rouge résident. Notre beau séjour au Pantanal s’achève par la vue d’un couple de aras bleus qui nous saluent alors que nous prenons la route du retour.

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samedi 6 mars 2010

Impressions Argentine

L’Argentine est le pays où nous avons passé le plus de temps depuis le début du voyage, en tout un mois entier (sans compter la semaine de parapente à venir en mars). Comme tant d’autres pays d’Amérique du Sud, c’est un territoire immense et très varié, presque un petit continent en soit : depuis la rudesse du climat patagonien, en passant par les hauts sommets des Andes et en face la côte océanique, jusqu’à l’extrême nord d’influence inca, plus proche de la Bolivie que de l’Argentine (d’ailleurs probablement anciennement un territoire bolivien qui a été annexé par l’Argentine…). Le pays offre à travers cette immensité une richesse incroyable de faune et de flore (on peut y voir aussi bien des pingouins et des baleines que des iguanes et des coatis).
Il existe tout de même un trait commun parmi les argentins, qu’ils soient du nord ou du sud, c’est leur gentillesse. Si vous leur posez une question, ils prendront toujours la peine de vous répondre dans les détails - parfois même un peu trop dans le détail au goût de certains, car ils sont aussi très très bavards (et bruyants) et ne connaissent pas la façon simple et rapide de répondre.
Evidemment, l’Argentine ne serait pas l’Argentine sans sa capitale, Buenos Aires. Nous en sommes partis et y sommes revenus 3 fois, nous y sentant donc presque comme chez nous ! La ville est la plus européenne des villes d’Amérique du Sud que nous ayons visitée. Elle reflète à merveille une des caractéristiques des villes argentines : un passé glorieux à l’époque (fin du 19ème ) où l’Argentine était le pays le plus développé du monde, mais tombé en désuétude depuis un petit moment du fait des crises qu’a traversé le pays au cours des dernières décennies (que ce soit la dictature des années 1970-1980 où la faillite du pays en 2001 dont un des éléments les plus dramatiques est certainement la mort de 39 manifestants contre le coralito sur la place de Mayo).
Enfin, l’un des grands attraits de l’Argentine pour nous français reste quand même sa culture de la table. Ce n’est certainement pas un endroit pour les végétariens ! Les Argentins mangent 70kg de viande rouge par an et par habitant (un bon steak de 200g par jour quand même) et produisent des vins excellents (quoiqu’un peu trop alcoolisés peut-être). Une autre tradition culinaire moins proche des nôtres mais bien plus importante encore pour les argentins est le maté – un argentin n’est pas un vrai argentin s’il ne se ballade pas à toute heure de la journée avec son matériel à maté !!!
Comme pour les autres pays que nous avons visité, nous éprouvons l’envie de revenir en Argentine très vite, avec au programme la région de Bariloche au nord de la Patagonie pour y faire du ski de randonnée ; une belle croisière en Antarctique pour aller dire bonjour aux manchots empereurs mais aussi un retour à la Peninsula Valdès pour y observer les baleines et les éléphants de mer.

mercredi 3 mars 2010

Une nouvelle merveille du monde ? / New natural world wonder ?

Nous arrivons à Iguazu en début d’après-midi le mardi 2 février pour ce qui sera notre dernière étape argentine après un mois dans le pays. Nous avons trouvé une petite auberge avec la clim’…ce qui est le seul point de ressemblance avec les hôtels dans lesquels nous étions la semaine précédente ! L’atmosphère est particulièrement humide, nous sentons bien que nous sommes arrivés dans une zone tropicale. En fin d’après-midi, après une bonne douche froide pour faire redescendre la température et nous remettre de la nuit dans le bus, nous allons voir le point des trois frontières entre l’Argentine, le Paraguay et le Brésil.

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We arrive in Iguazu in the afternoon of Tuesday 2nd Feb. This will be our last stop in Argentina after one month there… We have booked a small hotel which does have air con – that is the only similar point with the hotels we’ve enjoyed the week beforeJ We have now reached a tropical zone and the atmosphere outside is very humid. The first thing we do is therefore to take a cold shower, after which we go and have a look at the three border point, between Argentina, Brazil and Paraguay.

Le lendemain matin, mercredi 3 février, nous partons visiter le côté argentin des chutes car la frontière avec le Brésil passe aussi par les chutes d’Igazu elles-mêmes. Les chutes sont dans un parc naturel protégé qui s’étend sur les deux pays. A l’entrée du parc, des panneaux nous mettent en garde sur la possible rencontre avec des animaux sauvages du parc (jaguars, pumas, araignées, caïmans et coatis). C’est pour tous les deux notre première expérience dans une forêt tropicale et nous ne savons pas bien à quoi nous attendre. Rapidement nous comprenons que nous ne verrons aucun animal sauvage sur les sentiers vue la foule de touristes présents dans le parc. Nous verrons seulement quelques coatis (de la même famille que les ratons-laveurs) mais il ne s’agit plus vraiment d’animaux sauvages… ils sont davantage intéressés par la nourriture des touristes que par la chasse semble-t-il. L’intérêt des chutes côté argentin est que des sentiers sillonnent le parc aux différents étages des chutes (de tout en haut jusqu’au pied des chutes) et tout au long des 250 cascades qui forment les chutes d’Iguazu.

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The next day is the big day as we head for the Argentinean side of the Iguazu falls (the border with Brazil crosses the falls themselves). The falls are located within a protected park in both countries. Arriving on the Argentinean part, signs tell us to be wary of wild animals we might encounter (jaguars, pumas, spiders, caimans, coatis…). Since it is the first time we walk in a tropical area for both of us, we’re not sure what to expect. Soon enough unfortunately, we realise we won’t see any animal considering the amount of people walking in the park! The only one we manage to see is a coati (same family as Rangoon) but to say they’re wild would be lying, since they’re more interested in stealing food from tourists rather than hunting… The main interest of seeing the falls from the Argentinean side is that you get to see them from top to bottom, and you have walkways at each level and for almost each of the 250 different falls of the park.

Nous commençons le tour du parc par la partie supérieure des chutes et notamment la Gargantua del Diablo (gorge du diable). Au fur et à mesure que nous avançons sur la passerelle qui enjambe le fleuve pour amener les visiteurs jusqu’en surplomb des chutes, le bruit des chutes se fait de plus en plus fort et nous voyons monter l’écume au dessus des chutes. Nous voyons aussi des gens revenir complètement trempés. Nous arrivons enfin au bout de la passerelle et le spectacle des chutes est proprement grandiose. Il y a dans la taille des chutes, leur bruit, l’écume, le volume d’eau qui tombe à chaque seconde, quelque chose de fantastique. La force brute de la Nature. Nous sommes tous les deux pris par l’émotion à la vue du spectacle qui s’offre à nous. Tout au long de la journée, cette émotion et cette sensation de puissance qui se dégage des chutes ne nous quittera pas.

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We star our tour of the falls from the top, going to the Guargantua del Diablo (the Devil’s Throat). As we walk along the pathway that leads to the top of the falls, the noise of the falls get stronger and we see people coming back all wet. We also start seeing water splashes coming up from the falls. When we reach the end of the pathway and we finally get to see the falls from closer, the show we witness is unimaginable. The height of the falls, the noise it makes, the splashes it creates, the amount of water we see dropping 200 ft below each second – all of this is simply fantastic. This is one of those experiences where you appreciate the strength of Nature. Both of us get quite emotional in front of this natural wonder. And the emotion in front of this natural strength will stay with us all day long.

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Nous partons ensuite sur les sentiers qui vont au pied des chutes car c’est de là que partent les tours en bateau. Nous embarquons sur un des zodiacs semi-rigides surpuissants qui emmènent les touristes jusqu’au pied des chutes, voire légèrement en dessous. Le tour commence par une session de photo des chutes vues du bas ce qui est aussi très impressionnant. Puis l’équipage du bateau enfile des vêtements imperméables, le cameraman sur le bateau met sa camera dans un caisson étanche…tout le monde range son appareil photo dans les sacs étanches distribués par l’équipage…il va y avoir de l’action. Quad tout le monde est prêt, le pilote met les gaz direction les chutes. Commence alors une douche forcée pour tout le monde. Nous sentons le vent créé par la chute de l’eau, l’écume telle une lance à incendie et enfin le grondement assourdissant de toutes les chutes. C’est une expérience jubilatoire, et particulièrement humide ! Tout le monde dans le bateau en redemande et le capitaine se fait un plaisir de renvoyer le bateau à la lisière des chutes pour une nouvelle douche. Nous ressortons du bateau le sourire aux lèvres, ruisselants des pieds à la tête ! Heureusement grâce au climat tropical, il ne nous faut pas bien longtemps pour être complètement secs.

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Our next experience is to do the boat tour that goes close to the falls in a strong and powerful dingy, and even below them. The tour starts with a gentle photo session close to the falls. After that the action starts: the crew puts on waterproof clothes, the cameraman prepares his camera in its waterproof case and all tourists secure their camera in the waterproof bag we’ve been given at the entrance. Then the captain heads directly for the falls, at full speed. It’s shower time for everyone! There we can feel the strength of the falls even more, experiencing the impressing noise they make and feeling the power of the falls themselves through the wind they create and which brings all the water in the boat. Everyone enjoys it so much we ask for another time – and the captain puts us back below the falls! When we leave the boat, we’re all very happy but also very wet. The good thing with the heat is that it does not take long before we get dry again.

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Nous trouvons alors des passerelles au niveau intermédiaire qui permettent de se rapprocher à quelques mètres d’autre chutes plus petites (seulement une quinzaine de mètres!). Tout le monde fait la queue pour être au point le plus proche des chutes et être le plus mouillé possible…nous ne faisons pas exception et reprenons une nouvelle douche à l’eau d’Iguazu ! Nous continuons le tour du parc sur d’autres passerelles pour observer les chutes sous tous les angles. Nous avons beaucoup de chance car il fait un temps magnifique et de superbes arcs-en-ciel se forment quasiment au pied de chaque chute. Après 7 heures passées dans le parc, nous retournons à notre auberge pour nous remettre de nos émotions de la journée et avancer sur notre programme au Brésil…il est grand temps ! Le soir, nous profitons d’être en Argentine pour dîner une dernière fois dans une parilla. Qui sait ce qui nous attend de l’autre côté de la frontière ? Nous n’avons pas vraiment d’inquiétudes, mais tous les prétextes sont bons pour une bonne parilla !

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We then go for intermediate pathways which allow us to get really close to the « smaller » falls (only 50ft high!). Everyone is queuing to get as close and wet as possible – and so do we, which means we get another Iguazu shower for free! We keep on walking on other pathways, and we remain amazed each time we see a new one. We’re very lucky as the weather is perfect, and rainbows form at the bottom of almost each fall. After 7 hours in the park, it’s time to come back (we have some planning to do for Brazil!!!). In the evening we go for a nice parilla – after all what will be eating in Brazil? It’s always safer to eat parilla while we canJ

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On Thursday 4th Feb, it’s time to say goodbye to Argentina after a month there - we’ll be back 3 weeks later for the paragliding week though J The first step in Brazil is to see the Iguazu falls from the Argentinean side – we take a bus from Puerto Iguazu in Argentina and less than 2 hours later we arrive in Brazil, at the entrance of the national park. It’s much more modern and developed than on the other side: there’s even a bus taking you to all places in the park, no need to walk! We take the bus to the start of, a pathway that takes you along the falls (that’s pretty much all you have to see on this side, the rest is more walks in the forest – it’s much smaller than the Argentinean side). Everyone has been telling us that the Argentinean side is so much better than the Brazilian side so we don’t know what to expect… The first views of the falls from the pathway are quite impressive though, and it doesn’t take us too long to feel the emotion we felt the previous day in front of such a wonderful show. The main difference between the 2 sides is that we can now see pretty much all the 250 waterfalls together. On the first part of the pathway, you see the falls from quite far away so you don’t have the same level of noise as we had the day before. But the view is just awesome and we stop all the time to take pictures. At the end of the pathway it is very different and we get close to very powerful falls again, that gest us all wet one more time! The best part is at the very end, when we get to see the Guarguanta del Diablo from the other side. We can see very well the mist over the falls generated by the volume of water flowing down! You can see on the video above that the panorama is pretty amazing too. We finish our visit with a picnic further away up the river, before it gets to the fall. It’s very quiet there and it’s hard to believe the biggest falls of the world start a few metres down from there! A big iguana joins us for lunch which delights FredJ Anyway; we’re quite pleased we saw the falls that way: first on the Argentinean side and then on the Brazilian side. The Argentinean side allows you to get really close to the falls, even below them with the boat, while the Brazilian side gives you a bigger picture, even better on the second day when you’ve already discovered the falls the day before.

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