mercredi 10 février 2010

Parque Nacional Los Glacieres (Perito Moreno)

Jeudi 7 Janvier au matin, nous renouons avec nos vieux démons et prenons un bus à 5h du matin pour rejoindre El Calafate (via Rio Grande et Rio Gallegos, villes internationalement reconnues pour pêcher la truite à la mouche) après 20h de trajet (arrivée à 1h du matin le lendemain) et le passage de 2 frontières soit 4 postes. El Calafate et Ushuaia sont bien tout deux en Argentine mais les conquêtes et luttes de frontières ont fait de la Patagonie un territoire morcelé et nous devons donc traverser le Chili pour rejoindre El Calafate.

On Thursday 7th Jan in the morning, it’s back to our old travelling habits and we take a bus at 5am from Ushuaia to El Calafate (through Rio Grande and Rio Gallegos, world capitals of trout fishing) – 20 hours later (i.e. 1am the next day) we finally get there after having crossed 2 borders. Indeed, despite Ushuaia and El Calafate belonging to the same country, you have to go through Chile on the way because Patagonia is an intertwined territory due to territory fights between Argentina and Chile.

Nous passons notre première journée (vendredi 8 janvier) à El Calafate à organiser les prochains jours, une de ces fameuses « journées d’organisation » où nous faisons le tour des agences pour vérifier les prestations, les horaires de bus, les correspondances, les prix…une partie intégrante du voyage. El Calafate se trouve en bordure du Parc National « Los Glacieres » où se trouve entre autres le célèbre glacier Perito Moreno, classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Une fois notre étude de marché réalisée, nous décidons d’aller voir le Perito Moreno le lendemain puis d’aller faire des randonnées pendant 2 jours au Nord du parc, à El Chalten.

Our first day there (Friday 8th Jan) is dedicated to sort out the next few days. This is one of those days where we tour the agencies to compare what they offer, check bus times and routes as well as prices… this is definitely a key part of the trip!
El Calafate sits just outside the Parque Nacional de Los Glaciares, where you can find the Perito Moreno glacier, listed by the UNESCO as a world heritage.
The results of our organization day is that we’ll go and see the Perito Moreno the next day and then go hiking in the north of the Park, near el Chalten.


Samedi 9 janvier, nous nous dirigeons donc vers le Perito Moreno, l’un des 7 glaciers du parc mais de loin le plus connu. En arrivant au glacier, nous sommes saisis par les dimensions : le front de glace fait 5km de large et 30 à 40 mètres au dessus de l’eau. Le glacier s’étale sur une longueur de 19km. Le parc est bien aménagé avec des passerelles qui permettent d’observer le géant de glace sur sa longueur mais aussi de se rapprocher du pied du front de glace et de mesurer ainsi à quel point nous ne sommes rien devant une telle formation. L’impression de puissance et de force que donne le glacier est encore plus forte quand le glacier craque et que des blocs de glace se détachent et viennent tomber dans le lac qui borde le glacier. En tombant, ces blocs de plusieurs tonnes forment des vagues d’une taille tout à fait respectable qui chahutent les embarcations de touristes venus photographier le glacier au plus près.

On Saturday 9th Jan, we head to the Perito Moreno, one of the 7 glaciers in the park but by far the most famous. What strikes us when we arrive are the dimensions: the glacier is 3 miles long, more than 100 feet high and 12 miles deep. The park has been designed with walkways which allow us to see the glacier across the 3 miles, and sometimes get quite close to it, appreciating how tiny we are compared to this natural giant. We can feel even more the power of the glacier when it starts making noise and huge ice blocks fall from it in the lake right in front of us. This creates decent waves that rock the tourist boats which came a bit too close so that people on board could get a better picture.

Nous pique-niquons devant le glacier et à chaque craquement les gens se demandent ce qui va tomber et les photographes essaient d’immortaliser le bloc de glace dans sa chute. Nous partons ensuite à notre tour pour un tour de bateau pour voir le glacier de plus près. Les catamarans ne se rapprochent pas à moins de 30 mètres du front de glace pour des raisons de sécurité. Nous n’avons pas la chance d’observer la chute de très gros morceaux lorsque nous sommes sur le bateau, juste des blocs qui permettent de nous secouer un petit peu. En revanche, une fois notre tour terminé, nous retournons sur les passerelles pour continuer notre émerveillement et là nous avons la chance d’assister à un spectacle très impressionnant. Tout commence par un craquement sourd mais qui n’est pas suivi d’une chute de glace. Nous imaginons qu’il s’agit simplement d’une avancée du glacier ou de l’ouverture d’une crevasse. En fait quelques minutes plus tard un gigantesque bloc de glace remonte à la surface et sort de l’eau de plusieurs mètres créant une série de très grosses vagues. Le bateau sur lequel nous étions 30 minutes plus tôt est aux premières loges et engage immédiatement la marche arrière car d’autres blocs plus petits se détachent du gros et créent des vagues. Nous voyons que le bateau est bien secoué. Pour une fois le bloc de glace n’est pas tombé du front de glace mais s’est détaché du fond du glacier. Car si le front fait 30 à 40 mètres de haut, il est probablement 6 à 7 fois aussi profond sous la surface. Ce spectacle nous laisse ébahis. Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre avant de voir le Perito Moreno car il s’agit d’un site très touristique…ce qui peut rapidement dégrader le site. En fait il n’en est rien. L’émotion que procure la vue d’un tel spectacle naturel est intacte. Nous revenons à El Calafate avec des images plein les yeux, heureux d’avoir pu voir un tel spectacle…avant que les glaciers ne disparaissent un jour peut-être.

We have a picnic in front of the glacier and each time it starts making noise, everyone is checking to see which ice block is falling while all cameras try to capture the unique moment. We then go for our own boat tour. The boats don’t get closer than 30m close to the glacier for safety reasons. Unfortunately, when we’re on the water, no big ice block falls, only small ones which still manage to rock the boat. However, when we get back on the walkways, we do witness a wonderful scene: we hear a noise and look for the ice block falling, but there is none. We think that might be the glacier moving or a crevasse being built internally. Actually, a few seconds later, a gigantic ice block emerges from the lake, rising a few meters above it, and creating very big waves. The tourist boats are very close and have to drive backwards to avoid smaller blocks forming from the bigger one. What happened is that the ice block fell from the bottom of the glacier and floated up. Indeed, if the glacier is about 100ft high, it’s probably 6 to 7 times bigger below the surface. We did not know what to expect when coming to see the Perito Moreno. This is one of those touristy places that everyone tells you about and you’re afraid to be disappointed. Fear not, that’s definitely worth it and the emotion you get from seeing such a natural wonder remains so powerful, especially when you know this might not exist anymore in a few years…
Le soir même, nous prenons un bus pour El Chalten, la capitale Argentine de la haute montagne. Pour nous, pas d’ascension des monts Cerro Torres ou Fitz Roy qui font le plaisir des alpinistes du monde entier, venus chercher la difficulté. Nous nous contenterons de 2 randonnées. A notre arrivée dans ce qui n’est autre qu’un gros village, nous nous rendons au B&B que nous avions réservé. Personne. Nous faisons le tour du jardin. Toujours personne, juste un gros chien qui comme nous aimerait rentrer chez lui. Nous décidons de patienter en allant manger dans une Parilla juste à côté. C’est une bonne décision car la viande est excellente et nous profitons d’une très grande cheminée ouverte sur la salle du restaurant qui ressemble à un chalet tout en bois. En sortant, nous retournons au B&B mais il n’y a que le gros chien qui s’impatiente également. Il est alors 23h30 et nous devons nous rendre à l’évidence, nous ne pourrons pas dormir là ce soir. Commence alors une tournée des hôtels, des auberges de jeunesse et de tout ce qui semble ressembler de près ou de loin à un hébergement. Nous sommes en haute saison et tout est complet…Nous traversons le village en long et en large avec nos gros sacs, dans le froid et le vent (les nuits sont fraîches en Patagonie !) et nous finissons par trouver une chambre double dans un hôtel dont le nom Le Fitz Roy nous rappelle une galère précèdente (Val Thorens, décembre 2004, tribunal de proximité de Moutiers…). Le prix est bien plus cher que ce que nous avions réservé mais à 1h du matin, nous faisons facilement des compromis.

After coming back from the Perito Moreno, we head to El Chalten directly by bus. This is Argentine’s capital of mountaineering. There won’t be any of that for us (the most famous mountain is the Fitz Roy – mountaineers from around the world come here just to climb it) but just 2 smooth hikes. When we arrive in what appears to be a big village, we go for the B&B we’ve booked, but there’s no one (just the family dog who would like to be let inside). We decide to wait while eating in the next door Parilla which turns out to be an excellent choice with good meat and chalet-like decoration including a lovely fireplace. After this nice meal, there is still no one at the B&B and it’s 11.30pm. We have to find another solution to sleep! We start visiting all hotels, B&B, hostels or anything that would allow us to sleep but it’s high season and everything is full (the reason why we bothered to book something in the first place!!!). The only option we have is a 3 star hotel called the Fitz Roy, which reminds us of a past similar situation in Val Thorens a few years ago… The price is quite expensive compared to what we usually get but it’s late and we don’t have the choice. The next day, we enjoy a lie-in and a nice breakfast – to get our money worth!

Le lendemain matin (dimanche 10 janvier), nous nous mettons en route un peu plus tard (histoire de rentabiliser la chambre d’hôtel) et sécurisons un lit dans une auberge de jeunesse pour le soir. Nous partons alors pour la randonnée dont le but est d’apercevoir le Cerro Torres. Le climat en Patagonie est pour le moins variable et au cours de la journée alternent averses, grand soleil et rafales de vent. La randonnée dure 6h pour environ 12km et 520m de dénivelé positifs. Nous traversons de très belles forêts séculaires couvertes de mousse et au détour dans sentier nous découvrons un pic Noir affairé à nourrir ses petits dans son nid. Après une séance photo, nous continuons en direction du Cerro Torres mais comme redouté, nous ne pouvons absolument pas le voir quand nous arrivons au pied. La pluie et le vent nous font faire demi-tour. Nous devrons nous contenter des cartes postales en vente au village pour imaginer à quoi ressemble ce fameux sommet.

The first thing we do the next day (Sunday 10th Jan) is to find 2 beds in a youth hostel – making up for the previous expensive night. The objective of the day is to hike towards the Cerro Torres. Weather in Patagonia is always unpredictable and in the same day we experience rain, sun and strong winds. We walk for 6 hours, covering 7.5 miles and 1600ft uphill. The hike takes us through secular forests and we even get lucky enough to see a black woodpecker feeding her chicks. When we finally reach the Cerro Torres, we can’t even see it because of the fog… It’s raining and very windy so we decide to go back anyway – we’ll check out postcards back in the village to see what we missed…

Lundi 11 janvier, après une bonne nuit dans un petit dortoir de 4 personnes que nous partageons seulement avec un autre français, nous partons voir cette fois-ci le mont Fitz Roy …enfin là encore, nous allons essayer de l’apercevoir. Dès le début de la marche, nous réalisons que les conditions météo sont plus mauvaises que la veille ce qui ne laisse rien augurer de bon. Au fur et à mesure que nous montons, le vent monte et la pluie se renforce. Nous finissons par enfiler les capes de pluie au dessus des manteaux et des polaires. Les gants et bonnets ne sont plus vraiment étanches. Finalement, nous poussons jusqu’à un point de vue où nous sommes sensés voir le Fitz Roy – peut être pas son meilleur profil qui se trouve encore à une bonne heure de marche assez raide - mais les nuages bouchent la vue. Nous parvenons tout juste à deviner le massif… tant pis. Sur le retour, le temps se dégage et nous pouvons profiter de très beaux panoramas sans oublier le passage d’un condor juste au dessus de nos têtes (à quelques dizaines de mètres seulement) en redescendant sur El Chalten. Au final nous ne retenons pas la frustration de ne pas avoir vu le sommet du Fitz Roy car cette randonnée de 6h pour 10km et 500m de dénivelé positif, au même titre que la randonnée de la veille, est une invitation à revenir à El Chalten. Par exemple pour y faire du ski de randonnée ! Nous avons rencontré un guide qui nous avait même proposé une sortie en skis de randonnée à la place de la deuxième marche car il n’avait pas vraiment cessé de neiger en altitude même si nous sommes en plein été, c’est la beauté de la Patagonie !
Nous repartons le soir même pour El Calafate où nous passons une dernière nuit (l’occasion de se refaire une autre Parilla !) avant de prendre un long bus en direction de la Peninsula Valdes le lendemain.

The next night is quite enjoyable as our dorm is for 4 people and we only share it with another French guy. On the next day, Monday 11th Jan, we head this time towards the star mountain of the area: the Fitz Roy. We’ll try to see it this time, weather permitting of course. Soon enough we realize that won’t happen, since weather conditions are worse than the day before. We start walking with our coats, hats and gloves but the wind grows stronger and the rain becomes unbearable – we move on to our rain coats! We finally get to a point where we’re supposed to be able to start seeing the Fitz Roy – the proper view point is still one hour away uphill. However, clouds prevent us from being able to enjoy this beautiful summit…On the way back, the weather gets slightly better and we even get to see a condor flying right above us. We walked 6 hours and covered 6.5 miles and 1500ft uphill. We should not be frustrated we did not manage to see either summit because it just means we’ll have to come back to El Chalten another time! There’s even more than just hiking to do: for instance we met a guide who offered to take us for ski mountaineering. Indeed, even if we’re in summer, it’s still snowing from time to time… Conditions were not good enough so we had to decline. We jeep this in mind though!After the walk we go back to El Calafate for one last night (and a Parilla of course) and take a long bus the next day for the Peninsula Valdes.