mercredi 3 février 2010

Trek Torres del Paine

Nous rentrons Santiago pour prendre notre avion à 2h du matin vers Punta Arenas et la Patagonie. Quel horaire stupide ! Non seulement nous commençons notre nuit sur les bancs de l’aéroport, mais une fois arrivés à Punta Arenas à 5h du matin…rien n’est ouvert ! Le changement de climat est radical : nous ressortons immédiatement toutes nos polaires, gants et bonnets…qui ne nous quitterons plus pour le reste de notre visite en Patagonie.

We drive back to Santiago to take our plane at 2am for Punta Arenas. That’s a ridiculous time for the flight, not only because we start sleeping in the airport, but also because we land in Punta Arenas at 5am when there’s nothing open at all!
The temperature change is impressive: all our winter clothes come out of the back and will stay on us until we leave Patagonia!


Nous prenons le premier bus possible pour Puerto Natales (pas avant 8h30) et arrivons dans cette petite ville dédiée au parc Torres del Paine, un parc national en plein milieu de la Patagonie aménagé pour les randonneurs. Sur place nous avons trouvé un Chilien très gentil qui nous a bien aidé à organiser notre trek dans ce parc (même si nous avions déjà eu beaucoup d’infos de la part de Mathieu et Allessandra !). Malheureusement nous nous rendons assez vite compte que tous les refuges affichent complets (c’est la semaine entre Noël et le Nouvel An et on nous avait prévenu – on ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes) ce qui veut dire que nous allons devoir faire du camping forcé… Heureusement le même Chilien serviable peut aussi nous louer une tente, au moins nous aurons un toit pour dormir ! Sur les coups de 14h nous partons vers le parc (2 heures de bus) et y arrivons le lundi 28 décembre au soir, avec comme première étape le camping de Torres. Sur La route nous traversons déjà des paysages magnifiques, d’immenses pleines balayées par le vent, des morceaux de forêt dont les arbres sont recouverts de lichens très longs (une vraie chevelure, ce qui parait-il est un signe de l’excellente qualité de l’air), et au loin se détachent les montagnes du parc. Notre installation est un peu difficile puisqu’on se rend compte que la tente qu’on a louée n’est pas complète : il nous manque les tiges métalliques pour la faire tenir (la femme du chilien qui nous a aidé a du simplement oublier le deuxième sac…boulette) ! Heureusement le gérant du camping vient à notre secours et nous dépanne avec les tiges qu’il a en rabe dans son garage. Ouf, nous ne dormirons pas dehors !
Nous adoptons pour ce trek une formule repas dans les refuges – la pension complète avec dîner et petit-déjeuner dans le refuge et un pack déjeuner avec sandwich et jus de fruits. Ca nous évite de devoir en plus acheter de la nourriture et la porter (sans compter le réchaud), mais c’est horriblement cher (pour ce que c’est). Clairement, ils en profitent bien…

We get on the next bus to Puertos Natales (nothing before 8.30am) which is a tiny town dedicated to the Torres del Paine, a national park for trekking. There we meet a Chilean who helps us organize our trek (even though we already had lots of info thanks to Mathieu and Allessandra!). Soon enough, we realize all refuges are full (we are between Christmas and New Year so that’s our fault – we knew we had to book earlier) which means we’ll have to camp. The good news is that the same Chilean can also rent us a tent – at least we won’t sleep outside! Around 2pm we go for the park (another 2 hour bus from the town) and we arrive there on Monday 28th December in the evening, sleeping in Camping de Torres. First steps are quite difficult as the tent we rented misses some parts (metallic tubes to hold it up) – we’re lucky once again when the guy who runs the camping gives us spare ones he kept in his garage! We now have a roof for the night!
We decide to go for the full board when it comes to food, i.e. dinner and breakfast in the refuge itself, and lunch as a box-lunch we take with us in the morning. That means we don’t have to carry any food or equipment in addition to the tent – but that’s quite expensive for what it is!


Au réveil de notre première nuit dans notre tente (plus petite que celle du trek du Choquequirau au Pérou mais tout à fait correcte pour deux), nous partons pour notre première journée de marche sur le W (c’est le trek le plus classique du Torres Del Paine ainsi nommé car les différentes étapes forment un W en regardant le plan). L’étape principale est la découverte des Torres qui donnent leur nom au parc. La marche aller-retour nous prend 6 petites heures et le déjeuner au pied des Torres vaut le détour (malgré le froid qui nous oblige à remettre manteau et bonnet). Sur le chemin, le temps passe du grand beau à la neige, ce qui est tout à fait normal pour un été patagonien… Cette journée aurait été parfaite si nous n’avions pas fait l’erreur de penser que nous pouvions pousser un peu plus loin, et partir avec nos sacs pour dormir au campement suivant (ce qui était initialement prévu était de rejoindre le campement suivant par transports en commun mais nous avons été un peu gourmands…). Nous voilà partis à 17h pour une marche qui va nous prendre 4 heures, tout cela en portant chacun nos gros sacs plus la tente – très mauvaise idée. Nous arrivons lessivés à 21h au campement suivant (Los Cerros), après une journée de 10h de marche pour 29km, un peu excessif… Cela dit, la dernière portion de marche était magnifique, longeant un lac et nous offrant les montagnes à l’horizon. Et puis il ne faut pas oublier qu’il fait nuit à 23h en Patagonie donc ça fait de longues journées qu’il faut bien occuper…

Our tent is slightly smaller than the one we had during the Choquequirau trek, but it big enough for the two of us. After the first night, we start walking on the 1st leg of the so-called W-treck (named after the shape of the hikes when you look at the map) towards the Torres (who give their name to the park) which are about 3 hours away from the camp. The weather is changing quickly from sun to snow and sun again (that’s what you get during the Patagonian summer) and when we reach the Torres we need to wear our hat and coat for our lunch. But the view is magnificent! We’re back to the camp after a 6 hour-walk, and everything would have been fine had we not decided to walk a little further to the next camp where we plan to spend the night (initial and wiser plan was to get there with the bus…). We leave the first camp at about 5pm for a 4 hour walk, carrying our big bags and the tent – not so clever. We finally get to the next camp at 9pm, exhausted and having walked 19 miles in 10 hours. That’s probably too much... Having said that, the last part of the walk was beautiful, along a lake and with mountains at the back. Plus let’s keep in mind dark does not come before 11pm in Patagonia, so you should enjoy long days!

Après notre deuxième nuit (réparatrice car nous ne pouvions Presque plus marcher en arrivant au campement!) nous décidons d’y aller un peu plus mollo pour la deuxième journée de marche. Nous nous dirigeons vers le campement Italiano, d’où démarre l’ascension vers les campements Français et Britanniques. L’intérêt principal du parcours est d’observer notre premier glacier – le glacier Frances. Nous y arrivons pour l’heure du pique-nique et mangeons ébahis devant cet être clairement vivant et très bruyant et dont des pans entiers de glace s’effondrent de temps à autre dans un grondement qui résonne dans la vallée. Nous n’allons pas tout au bout de la balade mais compte tenu de l’heure et de la distance du prochain campement (et de l’expérience de la veille), nous décidons d’être raisonnables et de rebrousser chemin vers le campement Italiano, d’où un autre chemin nous emmène au campement Paine Grande. Au total : 19km en 8h.

The second night was very much needed indeed and we decide to slow things down for the second day. We head towards the Italiano camp, where another walk towards the French and British camps starts. The main attraction here is to see our first ever glacier: the glacier Frances. We get there for lunch and eat our box-lunch in admiration in front of this living giant, making weird noises and letting go huge blocks of ice from time to time. The walk continues further on but because it’s late already (and also because of the day before) we decide to go back as we still need to walk another 3 hour to the camp where we sleep that nigh: Paine Grande. In total, we’ve walked 13 miles in 8 hours.

Au matin du troisième jour (le 31 décembre), les nuits dans la tente commencent à faire leur effet sur notre dos et nous commençons à en avoir un peu marre. La bonne nouvelle est que le prochain refuge a 2 lits disponibles pour les 2 prochaines nuits. Nous décidons donc de laisser notre tente à Paine Grande (où nous repasserons au retour de toute façon) et de profiter de nos deux dernières nuits dans le parc en nous offrant des vrais lits (même si ce ne sont que des dortoirs, le prix des lits les font ressembler à un luxe !). Au programme de la journée, une marche très raisonnable de 3h30, mais quand même avec les gros sacs sur le dos (sans la tente cette fois). Nous longeons encore un lac, et au bout du lac, en cadeau d’arrivée, nous attend le glacier Grey, magnifique et imposant, et juste en face du refuge où nous allons passer la nuit. Tellement près que de gros blocs de glace tombés du glacier arrivent sur les bords du lac, disponibles pour les gérants du refuge qui les utilisent comme frigo naturel !

The 3rd morning, our backs and hips are aching, the price to pay when camping. We’re checking with the refuge if beds are available and luckily we find 2 bunk beds for the next 2 nights. We indulge and book them. It’s New Year ’s Eve after all. We leave our tent at the Paine Grande refuge and head to the Lago Grey refuge, an easy 3h30 away. We still carry our big backpacks but without the 4kg of the tent, it makes a great deal of difference. This short trek is wonderful as we walk along the Grey lake where small icebergs float as one get closer to the glacier. As we arrive to the refuge, the imposing Grey Glacier emerges from behind the forest. The view is simply breathtaking. The glacier is huge and leaves us speechless. The refuge is right by the shore, at a short distance of the glacier. The landlords use the ice floating on the lake as a natural and free giant fridge!

Nous sommes le 31 décembre, et nous apprêtons donc à fêter le Nouvel An. Lorsque nous arrivons au refuge, des personnes mettent en place les décorations (ballons et banderoles diverses et variées). Nous optons pour l’option la plus tardive (20h30, rien de déraisonnable quand même) et en attendant Fred s’offre une petite bière fraîche (la première du trek), qu’il déguste face au glacier… On a fait pire comme réveillon J
Nous passons ensuite à table, entourés d’un couple de français de Tahiti en vacances scolaires et d’un couple de Hollandaises. Un québécois nous rejoint un peu plus tard et monopolise pas mal la conversation, ce qui nous convient car nos voisins de table n’étaient pas très bavards. Le menu consiste d’un beau morceau d’agneau grillé au feu de bois à l’extérieur du refuge (délicieux) accompagné de salade – le tout servi avec un Pisco Sour et une demi-bouteille de vin par personne (un peu beaucoup pour nous qui ne buvons plus beaucoup de vin). A 22h30 tout le monde a fini et nous décidons de ne pas attendre minuit mais de rejoindre nos lits. Cependant nous nous faisons piéger par le Docteur House (la série) et en fait célébrons minuit tous les deux en regardant un épisode…

It’s New Year’s Eve so when we arrive at the refuge, people are decorating it with balloons and other stuffs. It seems that a party will take place here tonight! As we’re waiting for the diner to be served, Fred is sipping an ice cold beer in front of the glacier, the struggle of the 1st hike is only a distant memory ;-). Around 8h30 or 9pm, the diner is served and sitting at our table is another French couple (from French Polynesia) and 2 Dutch girls. We’re then joined by another French speaker from Quebec who’s very chatty which is fine by us as the other guys were very quiet. The diner consists of a wooden BBQ of Patagonian lamb and fresh salad, served with an aperitif of Pisco Sour and half a bottle of wine per person. This is quite a lot for us as we’re no longer used to drink wine but it’s very nice nevertheless! Comes 10.30pm and we’re done with the diner. We decide not to wait for midnight as we’re tired and head to bed. We’re in our duvets watching a House episode when midnight rings, 2010, here we are!

Le reste de la nuit est quelque peu agité puisque nous héritons d’un ronfleur fou qui a clairement trop bu et qui nous offre un concert privé jusqu’au lendemain matin (même les boules quies n’y font rien, nous avons à faire à un concurrent hors norme qui nous livre une très très belle prestation!).
Malgré cela la journée du 1er janvier est extraordinaire, puisque nous partons marcher un peu plus loin que le refuge, à la découverte des plus belles vues sur le Glacier Grey. La ballade est fantastique, mais au bout de 4 heures de marche, nous décidons de faire demi-tour, même si normalement nous devrions bientôt passer de l’autre côté d’une montagne pour observer un autre glacier qui se cache derrière. Mais nous rencontrons deux jeunes filles qui nous disent que c’est encore à une bonne heure de marche, or nous devons quand même penser au retour puisque nous dormons dans le même refuge que la veille. Ca nous fera quand même une belle journée et nous rentrons bien fatigués au refuge, où nous sommes bien contents le soir de finir les restes de l’agneau de la veille !

The night is a bit of a nightmare as we share the dorm with a mad snorer. It’s simply beyond imagination. The ear plugs are of no help in the circumstances. There must be a snoring world championship being organized in the dorm and no one has warned us…truly unbelievable! After this rather light and truly annoying sleep we start the new year with a wonderful hike along the Glacier Grey. The walk offers a great mix of views over the glacier and walks in ancient forests. After a good 4hours along the glacier, overlooking the cracks, we decide to head back to the refuge as 2 girls we met en route tell us that the nest view point over another glacier in the next valley is a further 1 hour walk steeply uphill. It would have been too tight to come back in time for the diner served at the refuge. It was a wise decision as we arrive just on time for supper which consists of the left-over from yesterday night. N o big deal, we’re roast lamb is always welcome after an 8h hike!

Le programme du 5ème et dernier jour du trek (2 janvier) est simple sur le papier : nous devons retourner au refuge Paine Grande récupérer notre tente et prendre le bateau qui nous ramène à l’entrée du parc pour rejoindre Puerto Natales où nous passons la nuit avant de prendre le bus pour Ushuaia. La marche est de 3h30min (comme à l’aller), mais nous n’avions pas prévu le vent : une vraie tempête s’est levée et nous devons littéralement lutter pour rester debout (au point qu’une rafale de vent entraîne Natacha par terre, la tête contre une pierre – le gros sac a une bonne prise au vent et accentue donc la difficulté – heureusement plus de peur que de mal, mais ça témoigne de la force du vent !). Nous arrivons dans les temps au refuge Paine Grande, contents d’avoir terminé quand même ! Le retour se passe très bien ensuite, la petite ballade en bateau est bien agréable pour dire au revoir aux paysages qui nous ont accompagné pendant ces 5 belles journées.

We spend our last night at refuge Grey in the comfort of a private dorm i.e. only one bunk bed and no mad snorer around! The fifth day of the W- trek (2nd Jan) should be simple in theory: we need to go back to Paine Grande for our tent and to take the boat which takes us to the park entry where a bus drives us back to Puerto Natales. We need to be there that night as we have an early bus for Ushuaia the next day. The walk of 3h30 min gets more complicated though, because of the strong wind that blows that day: there’s literally a storm outside and we have to struggle to remain on our feet (so much that wind finally wins and puts Nat to the ground – because of the weight of the big bag which got multiplied with the strength of the wind – fortunately that was just frightening but there was no harm done). We finally get to Paine Grande in time for the boat. The rest of the trip is eventless, with a nice boat ride taking us for the last time through the beautiful landscapes we’ve been enjoying for the past 5 days…

Le bilan du trek est très positif, un peu plus difficile qu’on ne l’imaginait peut-être : après nos marches au-dessus de 3000m, nous pensions trouver « facile » des randonnées au niveau de la mer, mais marcher 5 jours de suite et 93km use bien les jambes (et surtout les genoux ! Nous aurions dû louer des bâtons de marche). Mais tout est quand même très bien organisé, il est possible de dormir chaque soir dans un lit (si on s’y prend un peu plus à l’avance que nous pour réserver…) et d’avoir un repas chaud – à condition d’y mettre le prix. Et puis évidemment devoir porter les gros sacs et la tente ajoute énormément à la difficulté. C’est la dernière fois que nous marchons avec un tel poids sur le dos !
Dans le parc proprement dit, en raison de la fréquentation des chemins, la faune sauvage n’est pas très présente ce qui est un peu dommage car le cadre est superbe. Nous nous rattrapons sur le chemin du retour vers Puerto Natales où nous pouvons admirer nos premiers guanacos du voyage (c’est le camélidé sauvage dont descend le lama), des ibis, de magnifiques condors et quelques flamants roses. Ce qui restera en mémoire de ce trek est bien évidemment la magie des paysages que nous avons pu observer, une chance car nombreux sont ceux qui viennent au parc mais ne peuvent profiter des paysages à cause de la météo.

Overall, we’ve loved this trek. It was probably more difficult than we were first thinking: after trekking above 12000ft, we thought it would be easy to walk at sea level. But when you walk for 5 days in a row for 58 miles, that’s a bit too much for the legs (and especially for the knees – we should have bought walking sticks!). However, all is very well organized and you can do the trek while sleeping a real bed every night (that means if you get this sorted more in advance than we did) and eat a hot meal – if you want to pay the price. Of course, carrying your big bag as well as a tent will make things more difficult…It’s probably the last time we walk while carrying those bags!
There is not much wildlife in the park, because of the number of people walking around of course. But we got a small gift at the very end, on our way back, when we saw our first Guanacos (wild lamas), as well as ibis, condors and a few flamingos.
What will remain has to be the magnificent landscapes we could enjoy – which is lucky keeping in mind some people come here and get such a bad weather they can’t even see around…