mardi 28 septembre 2010

Opération Okavango

Nous nous réveillons à l’aube le mercredi 8 septembre, ayant donné rendez-vous à notre chauffeur Francis à 6h30 du matin devant l’hôtel. Il fait cependant surface uniquement à 7h15, sans vraiment s’excuser du retard ou quoique ce soit. Sur le coup, nous sommes un peu énervés par un tel comportement, mais comprenons assez vite qu’il faut se relaxer, car c’est comme ça l’Afrique. Comme le dit le dicton africain : « Vous avez la montre, et nous on a le temps » !!!

Après 10 heures de trajet en compagnie de Francis et un passage de frontière vers le Botwana effectué sans encombre, nous voici arrivés à Maun, capitale touristique du Botswana. La ville permet en effet d’accéder au delta de l’Okavango, ainsi qu’à la réserve centrale du Kalahari. Idéalement nous aimerions visiter les deux, mais en priorité nous organiserons la visite du delta car le désert du Kalahari est réputé difficile d’accès et donc très onéreux. Francis nous dépose dans un lodge qui fait également camping et nous y plantons notre tente. Epuisés par le voyage, nous ne faisons pas de vieux os ! SAM_1111Le lendemain matin, jeudi 9 septembre, nous commençons notre journée d’organisation avec un contact de Francis qui organise des tours en mokoro (pirogue traditionnelle du delta taillée dans un tronc). Toujours de bon conseil ce Francis ! Nous convenons que nous partirons le lendemain matin pour deux jours de mokoro en campant dans le delta une nuit. Un peu plus tard dans l’après-midi, nous partons pour notre première marche ornithologique du tour du monde, guidés par un anglais installé au Botswana depuis une vingtaine d’années. C’est l’occasion rêvée car le delta est renommé pour la diversité des populations d’oiseaux qu’il accueille. DSC05240 Openbilled Stock En ce moment le niveau élevé de l’eau ne permet pas de partir très loin en exploration, mais tout au long de cette balade, notre guide, véritable encyclopédie vivante, nous permet de faire connaissance avec une trentaine d’espèces résidentes du delta de l’Okavango.

Nous partons le lendemain matin, vendredi 10 septembre, pour notre safari en mokoro, l’aventure mythique de l’Okavango… Nous devons d’abord rejoindre en 4x4 le point de départ des mokoros, à environ une heure de route de notre hôtel en passant par des routes de sable et en traversant des petits villages traditionnels. Une fois sur place, nous rencontrons Julius, qui sera notre poler (conducteur de mokoro) et guide pour les deux prochains jours. Après avoir installé tout notre matériel sur le bateau nous prenons nos places sur nos tapis de sol qui nous servirons d’amortisseurs pour rendre le voyage un peu plus agréable à nos fesses d’occidentaux. DSC05303 Julius commence alors à pousser le mokoro, et nous nous enfonçons petit à petit dans le delta. Nous avons conscience de partir à la découverte d’un lieu magique… DSC05281 La végétation est extrêmement dense sur le delta et nous devons très souvent nous frayer un chemin à travers de gros branchages dans l’eau. L’effort que doit fournir Julius pour nous faire avancer est loin d’être anodin !!! DSC05264 On nous avait prévenus qu’il était particulièrement difficile de voir de gros animaux dans le delta, du fait de la dense végétation et du niveau de l’eau à la fois trop élevé pour les hippopotames et trop bas pour les crocodiles… Du coup, nous choisissons, en suivant les conseils d’un français rencontré la veille, de nous concentrer pour une fois sur les petits animaux, et même les insectes. Il est amusant en effet d’observer la diversité des insectes sur l’eau : libellules plus belles les unes que les autres, ou araignées qui marchent sur l’eau (et d’autres qui se réfugient dans le bateau). DSC05250 Nous avons même le droit à la visite de quelques petites grenouilles ravissantes qui profitent de notre mokoro comme transfert gratuit vers d’autres nénuphars. DSC05324 Et si les gros animaux se font rares, les oiseaux eux ne font pas les timides et nous en voyons énormément, la plupart décollant peu avant que notre mokoro ne les atteigne.

Au bout de deux grosses heures de navigation, nous nous arrêtons sur l’île du Buffle pour y prendre notre déjeuner à l’ombre et au calme. Nous pourrions camper ici mais décidons de continuer un peu plus loin en mokoro pour voir plus de paysages. Une demi-heure de bateau plus tard, nous montons la tente dans ce qui sera notre campement pour la nuit. Le campement était sous l’eau il y a encore quelques jours, et un troupeau d’éléphants y a laissé de grosses traces – nous devons donc chercher un petit moment avant de trouver un endroit plat sans trou pour monter la tente ! DSC05362 Une fois bien installés pour la nuit, nous partons de nouveau en mokoro un peu plus loin sur l’île pour y faire un petit safari à pied au coucher du soleil. DSC05340 Nous apercevons au cours de cette ballade des girafes, des zèbres, des gnous et des antilopes. DSC05388 Nous ne marchons qu’une heure mais nous trouvons très agréable de pouvoir être à pied si près d’animaux sauvages. Il est ensuite temps de rejoindre le camp, avant que la nuit ne tombe. Nous avons donc le droit à une séance de mokoro sur le delta au coucher du soleil, une situation tout simplement idyllique ! DSC05356La première activité une fois de retour au camp est d’allumer un grand feu, qui aura une double utilité : faire cuire notre dîner et éloigner de potentiels visiteurs indésirables. Julius nous explique en effet que le danger principal, en campant dans la nature comme nous le faisons, est qu’un troupeau d’éléphants ou un hippopotame agressif traverse notre camp et marche sur les tentes. Le feu est censé les empêcher de venir, leur signalant la présence de l’homme. De même, les prédateurs tels que les lions ou léopards ne s’approcheront pas d’un camp avec un feu. Nous passons donc toute la soirée à rajouter du bois dans le feu pour nous assurer qu’il soit aussi grand que possible et prions pour que Julius se réveille la nuit pour continuer à rajouter du bois avant que le feu ne s’éteigne J Après un dîner de conserves et quelques histoires africaines de Julius, nous partons nous coucher dans notre tente, bien décidés à n’en sortir sous aucun prétexte comme nous l’a fait promettre Julius. Malheureusement, au bout de quelques heures, la traditionnelle pause pipi du camping sauvage se fait sentir et nous devons nous résoudre à sortir de la tente pour affronter ce qu’il y a dehors. Heureusement, il n’y a rien d’autre que des moustiques et nous nous rendormons sains et saufs après que notre rythme cardiaque se soit stabilisé de nouveau…

Nous nous réveillons tôt le lendemain samedi 11 septembre pour refaire un safari à pied avec la lumière du soleil levant. Nous marchons dans la même zone que la veille mais cette fois nous avons un peu plus de temps et partons donc plus loin.  Nous retrouvons nos amis les girafes, et une d’entre elles s’amuse même à nous suivre de loin. Les zèbres et les gnous sont également au rendez-vous. Fred et Julius continuent à étudier scrupuleusement les empreintes et les selles des animaux pour savoir quel animal est passé par là et quand. SAM_1085 DSC05374 Ce qui est certain, c’est qu’il y a un peu de tout sur cette île, mais la journée tout le monde semble dormir bien caché dans la savane. Pour la deuxième partie du safari, nous rentrons dans des buissons assez denses et Julius commence à être un petit peu plus stressé, nous demandant de ne pas nous écarter de lui de plus d’un mètre et se retournant dès qu’il ne sent plus notre souffle sur son épaule. DSC05392Clairement, il pourrait y avoir des lions dans les parages ! Il n’en sera rien cependant, et nous retournons au mokoro sans encombre, ravis de notre petite promenade matinale.

De retour au camp, nous nous reposons un peu avant de reprendre la route vers Maun. Julius doit de nouveau naviguer pendant plus de deux heures, et de notre côté nous profitons des magnifiques paysages qui s’offrent à nous. Nous avons même la chance d’apercevoir un éléphant de loin sur le chemin du retour, comme un clin d’œil du delta de l’Okavango avant notre départ… Nous garderons de ce séjour dans le delta de l’Okavango de très bons souvenirs, grâce à notre guide qui fut très agréable et compétent, et à la magie de l’endroit, si riche en faune et en flore et offrant tant de calme et de sérénité. Panorama Couleur