mardi 14 septembre 2010

Siestes, Bagarres et Bambou au royaume des Pandas

Dimanche 8 août, c’est le grand jour. Pas le temps de se reposer : nous continuons sur notre rythme de réveil à 6h30 du matin, cette fois-ci pour nous rendre à la base de reproduction des pandas de Chengdu. Il est important d’y arriver au plus tôt car dans la chaleur étouffante de l’été du Sichuan, les pandas limitent au maximum leurs efforts et dorment toute la journée à partir de 9 heures du matin. DSC04019 Le parc est très bien aménagé avec des voûtes de bambou qui forment les allées. Dès que nous arrivons, nous partons voir l’enclos des plus jeunes : nous avons de la chance, dans les couveuses se trouvent deux petits de deux jours, aveugles et nus ; un autre de quinze jours ; et un dernier de un mois sur lequel commence à pousser la fourrure noir et blanche.

Pesant un millième du poids de la mère à la naissance, les pandas naissent grands prématurés, ce qui est une des raisons avancées par les scientifiques pour expliquer le déclin de l’espèce… Les panneaux officiels s’étendent très peu sur l’impact de l’urbanisation des campagnes chinoises où le panda entre en concurrence avec l’Homme, facteur de loin le plus néfaste à la survie de l’espèce. Ensuite nous partons vers l’enclos des bébés de l’année précédente qui ont maintenant un an. Ils sont très affairés à se bagarrer et à se courir après dans l’enclos au point que les soigneurs doivent interrompre leurs chamailleries pour s’assurer qu’ils finissent leur gamelle. DSC03928 Malheureusement Natacha, Julien et Maxime ont perdu le reste du groupe et arrivent après que les petits ont mangé, lorsqu’ils se préparent intensément à la sieste. Nous décidons alors de revenir juste tous les deux le lendemain pour profiter au mieux de l’activité matinale des plus jeunes. Dans le reste du parc, nous observons également les plus gros pandas qui mangent le bambou fourni par le personnel.

Nous partons à la recherche des enclos intérieurs car il est indiqué que les pandas y sont plus actifs qu’à l’extérieur (grâce aux climatiseurs). Nous sommes cependant un peu déçus car il y a très peu de pandas dans les enclos et le cadre fait beaucoup penser à des cages. Il est en fait bien plus agréable de voir les pandas en extérieur. Sur le chemin du cinéma du parc, nous passons à côté de l’enclos des pandas roux, un cousin éloigné du panda géant. L’espèce est en danger et il ne reste que 5000 pandas roux à l’état sauvage. Ils ont en fait peu de similitudes avec le panda géant et ressemblent plus à un raton laveur.

Nous visionnons ensuite un film de quinze minutes présentant les activités du centre et notamment les techniques de reproduction en captivité des pandas. Après un bon petit déjeuner nous terminons la visite par un tour au musée. Certains panneaux sont très instructifs comme la répartition des populations de pandas dans le monde (point important pour la diversité du pool génétique) ainsi que les différents programmes de reproduction en captivité. Nous apprenons aussi que le panda est considéré comme un fossile vivant de 8 millions d’années car il a survécu à de nombreux changements climatiques extrêmes qui ont été fatals à d’autres mammifères contemporains du panda, tels le mammouth. Cependant, nous estimons que le musée occulte complètement deux points importants de la préservation des pandas : l’impact de l’homme et la quasi-absence d’effort de réintroduction à l’état sauvage des pandas nés en captivité. L’accent est beaucoup plus mis sur les grandes réussites du centre et le rôle de la Chine dans la conservation de l’espèce. Autour de cet animal symbole de la Chine, les messages de propagande officiels ne sont jamais bien loin…

Nous profitons de ce qui reste de la journée pour aller visiter le temple taoïste des deux immortels (Qingyang Gong). C’est la première fois que nous visitons un temple taoïste et le style architectural est relativement différent des temples bouddhistes ou hindous que nous avons pu visiter ailleurs en Asie.   DSC03984 Ce temple héberge notamment des statues géantes de sages chevelus à longue barbe… Ils servent de modèle aux gardiens du temple qui arborent la même apparence. DSC03966L’atmosphère baignée d’encens est très reposante et propice à la méditation. DSC03967Les plus « vaillants» d’entre nous continuent leur découverte du taoïsme dans une maison de thé tandis que nous retournons à l’hôtel pour nos tâches ménagères. DSC04013 Avant le dîner Nathalie, Maxime, Julien et Natacha s’offrent un massage chinois pour se remettre des efforts de la journée. P1010307 Plus tard dans la soirée nous poursuivons notre imprégnation dans la culture locale en expérimentant l’opéra sichuanais. C’est une étrange succession de scènes et numéros, entre théâtre et cirque, entrecoupés de solos musicaux et parfois chantés. Sans oublier un numéro d’ombres chinoises impressionnant. Le résultat de ce mélange pour le moins éclectique est très divertissant, parfois même aux dépens de l’artiste J

Le lendemain, lundi 9 août, nous repartons tous les deux tôt le matin en direction de la base des pandas. Nous nous rendons directement à l’enclos des plus jeunes et c’est un festival de bagarres, roulades et un nouveau numéro ce matin : le moonwalk version panda. Un des petits passe en effet l’essentiel de son temps éveillé à marcher en marche arrière pour une raison qui nous échappe mais dans un style toujours chancelant.

DSC03945 Nous ne restons qu’une petite heure à la base des pandas car nous devons rejoindre le reste du groupe à la gare de bus de Chengdu pour partir à Leshan où nous passerons le reste de la journée. DSC03920