mercredi 31 mars 2010

Découverte de la vile : Rio 1ère prise

Le vendredi 12 février au soir, après notre journée à Ouro Preto, nous prenons un bus de nuit vers la ville mythique de Rio de Janeiro. La nuit est difficile car nos compagnons de bus n’ont pas très envie de dormir et parlent à voix haute, sans compter les nombreux arrêts du bus et la conduite brusque du chauffeur… Nous arrivons au petit matin (6h45) à Rio et découvrons dans le taxi cette belle ville en bord de mer. Ce samedi marque le début du carnaval – qui va durer 5 jours entiers, les lundi, mardi et mercredi de la semaine suivante étant fériés ! – et bien que la ville dorme encore, il y a déjà pas mal d’embouteillages et on peut palper l’atmosphère festive qui s’installe (on découvrira par la suite qu’elle quitte rarement Rio).

Nous retrouvons nos hôtes pour quelques jours, Nicolas et Cécile (amis de Fred d’HEI) qui ont la gentillesse de nous recevoir chez eux, à Leblon. Leur appartement est très agréable, spacieux avec une terrasse et vue sur la mer. Le mieux de tout : nous avons notre propre chambre, nous pouvons y laisser nos affaires. Un luxe que nous avions oublié et qui nous fait vraiment plaisir !

P1060742P1060744 Nico et Cécile nous ont concocté un bon petit programme de visites et nous commençons directement avec un petit déjeuner dans le café d’un beau musée au pied du Corcovado, la colline qui abrite le fameux Cristo Redentor. Evidemment, nous enchaînons ensuite sur ce point fort de toute visite à Rio mais, weekend du carnaval oblige, les touristes sont là en masse et nous devons patienter 2 heures avant de pouvoir monter admirer la vue de Rio depuis le Cristo (prononcer Crichtou). Nous partons alors nous promener sur la plage de Botafago, sur les bons conseils de Nico et Cécile. Il est très agréable pour nous de pouvoir nous « reposer » ainsi sur les experts sans avoir à regarder notre guide de voyage constamment… La température ambiante avoisine les 35° et les garçons craquent assez vite pour une noix de coco fraiche en bord de plage. Nous regagnons ensuite le train à crémaillère du Corcovado pour monter au sommet. Le Corcovado marque l’extrémité d’un parc naturel aux portes de Rio, un résidu de Mata Atlantica. Le train traverse donc cette petite jungle avant de déverser son flot de touristes sur la plate-forme où est posée l’imposante statue du Christo. La vue de la ville 360° est fantastique. Le ciel est dégagé est Nico peut nous montrer leur appartement à Leblon, le Pain de Sucre, le centre des affaires où il travaille et bien sûr – essentiel à Rio - les plages d’Ipanema, Copacabana, Botafogo (où nous étions juste avant). La vue porte jusqu’au stade mythique de Maracana sans oublier le Sambodromo (nous y reviendrons pour la partie Carnaval !), bref tout Rio s’offre à nous (et aux dizaines de touristes qui s’agglutinent aux pieds du Christo). A intervalles réguliers des hélicoptères viennent bourdonner autour du sommet pour une vue imprenable sur la statut et Rio à ses pieds. Non seulement la vue du sommet est magnifique mais le Christo de 30 mètres qui étend ses bras sur la ville ajoute une dimension supplémentaire à la visite. P1060777 P1060768 Après une bonne heure en haut, nous allons rejoindre Cécile à l’appart’ où nous nous posons pour une courte sieste avant d’attaquer le premier Blocos de Carnaval. En dehors de la compétition officielle des écoles de samba, des groupes de chaque quartier organisent des blocos qui sont des défilés de carnaval avec une batteria et un char de sono auxquels tout le monde peut se joindre. Pour notre premier blocos, nous rejoignons le blocos d’Ipanema qui défile sur le front de mer, à quelques rues de chez Nico et Cécile. La foule est très compacte et festive. La température monte rapidement et nous contribuons à faire la fortune des vendeurs de boissons ambulants. Très vite nous réalisons que le Carnaval est non seulement un grand défouloir pour les brésiliens, mais c’est peut-être et surtout une formidable ressource économique, tout le monde en profite, de l’hôtelier au chauffeur de taxi en passant par les baby-sitters sans oublier bien entendu les vendeurs ambulants ! Bien que fraîches, boissons ne font pas descendre la température dans les rangs serrés du blocos qui avance au rythme de la samba. Nous abandonnons donc le défilé pour aller nous baigner sur la plage d’Ipanema que longe le blocos. L’eau à 23°C nous rafraîchit finalement…un peu trop au goût des nouveaux cariocas qui se plaignent que l’eau est vraiment froide…l’hiver arrive ! Une fois à l’eau nous comprenons mieux l’origine du nom de la plage d’ « Ipanema » qui signifie « eaux dangereuses » pour les indigènes. En effet les vagues sont vraiment puissantes et il est facile de perdre l’équilibre. Pour peu qu’une deuxième puis une troisième vague viennent éclater alors…et les conséquences peuvent être très vite très graves ! Heureusement rien de tout cela pour nous et nous rentrons à l’appart nous changer avant d’aller dîner sur la bute de Santa-Teresa. C’est un quartier qui était résidentiel au début du 20ème siècle grâce au tramway et qui peu à peu est tombé en désuétude dans les années 60-70 avant de trouver un nouveau souffle dans les années 2000. C’est maintenant un quartier de bars, de restaurants et de clubs de samba où sortent les cariocas. Nico et Cécile connaissent les bonnes adresses pour faire découvrir les spécialités locales aux visiteurs et ils nous emmènent donc manger une feijoada qui est le plat typique du Minas Gerais. C’est un plat de porc mijoté servi avec du riz, des haricots rouges, un peu de choux et quelques quartiers d’oranges. C’est un plat rural qui tient au corps mais en dépit de la chaleur il nous fait le plus grand bien.

Dimanche 14 février, nous commençons la journée par une petite balade tous les deux sur les plages de Copacabana , Ipanema et Leblon. Les cariocas vivent à la plage et dès le dimanche matin les plages sont bondées ! Tout le monde se retrouve à la plage, des enfants des favelas aux personnes âgées et aux habitants des quartiers plus aisés.

Après un déjeuner « à la maison », nous partons rejoindre le blocos de Leblon. L’ambiance est très différente de la veille, tout aussi festive et bon enfant, beaucoup plus familiale et un peu moins gay ! Le blocos est celui d’une école de samba d’une favela sur les hauteurs de Leblon. Après avoir suivi le défilé pendant une bonne heure, toujours au rythme de la samba jouée par la batteria, nous continuons le long de la plage jusqu’au rocher d’Aporado, au bout d’Ipanema, juste avant Copacabana. Nous pouvons alors profiter d’un panorama extraordinaire : sur notre gauche la plage de Copacabana, sur notre droite celles d’Ipanema et de Leblon, et en face, les îles de la baie de Guanabara. Lorsque nous souhaitons prendre un taxi pour rejoindre l’appartement, nous nous rendons compte que le carnaval bat son plein et qu’il est impossible de se déplacer en taxi dans la ville. Contraints, nous décidons alors de déguster une caïpirhiňa dans un bar de rue dans Ipanema, avant de rejoindre Leblon pour un dîner tranquille à l’appartement.