mercredi 9 décembre 2009

Bye Bye Pérou, Hello Bolivia

Samedi matin (5 décembre), nous quittons le Pérou pour la Bolivie. Nous avons passé un peu moins de 3 semaines au Pérou et avons beaucoup apprécié ce pays, très différent de notre première étape aux Galapagos.

D’un point de vue culinaire, nous avons découvert de nombreux plats, que nous garderons plus ou moins en mémoire… Le premier est l’Alpaga, ce cousin du lama qu’on connaît peut en France et uniquement pour sa laine renommée. Il finit également dans les assiettes péruviennes, en steak ou carpaccio. Le goût est très fort, assez proche du gibier (et plait donc peu à Natacha). Nous avons également dégusté un ceviche de bar et de sole (ou au moins c’était ce qui était annoncé, nous ne sommes pas surs a 100% du type de poissons) qui était délicieux (une cevicheria en dehors du centre ville qui nous avait été conseillée par des locaux). L’aliment le plus courant reste quand même la pomme de terre (il en existe selon les sources entre 3000 et 4000 sortes différentes juste au Pérou), servie avec tous les plats, sous différentes formes. Enfin, nous avons essayé le cuy (cochon d’inde) le dernier soir. C’est servi en entier (sans la tête), et il n’y pas grand-chose à manger (en plus c’est assez gras). Pas délicieux donc mais il fallait goûter, c’est un repas de fête au Pérou qu’ils servent pour les grandes occasions (fêtes religieuses, anniversaires, etc)… Ayant goûté, nous comprenons mieux pourquoi ce plat ne s’est finalement pas vraiment exporte en dehors du Pérou !
Nous avons également testé le vin péruvien, pas forcement très bon, mais nous avons été chanceux le dernier soir avec un Tabernero Gran Tinto tout a fait correct (mariage de Malbec et Merlot, plusieurs fois primé a des concours internationaux…enfin, c’est ce que disait l’étiquette). Cependant la boisson nationale reste à raison le Pisco Sour, cocktail délicieux à base de Pisco et avec du citron et du blanc d’œuf battu !
La principale nouveauté pour nous restera quand même la feuille de coca ! Les Péruviens la consomment de façon quotidienne, et ses effets sont bénéfiques à de nombreux égards, bien entendu très différents de ce qu’on obtient après les avoir mélangées à des produits chimiques pour en faire de la cocaïne. On peut la mâcher (faire une boule dans le coin de la joue et mâcher pendant des heures) : on a essayé, ce n’est pas très bon, ça a un petit effet anesthésiant, et on avale au fur et à mesure les feuilles ce qui est désagréable. Cependant c’est très énergisant et ça aide à lutter contre la faim et la soif : très utile pendant des treks un peu difficiles. La façon de consommer les feuilles de coca qu’on a préférée reste quand même dans le thé (tout simplement mettre une dizaine de feuilles dans de l’eau chaude). Max était conquis et voulait en ramener en Europe, mais tous les Péruviens l’en ont fermement découragé pour éviter d’avoir des ennuis à la douane… Au Pérou la feuille de coca est un médicament mais dans d’autres pays c’est uniquement la source de la cocaïne. D’ailleurs il est intéressant de voir qu’au Pérou quasiment toutes les plantes sont des médicaments d’une façon ou d’une autre !

Au cours de nos différentes visites, nous avons également eu la chance de rencontrer beaucoup de Péruviens, même si nous ne pouvions réellement discuter uniquement qu’avec les guides qui parlent anglais. C’est un peuple très gentil, toujours prêts a nous aider, même si certaines personnes profitent du touriste en pratiquant des prix élevés…Tous les prétextes sont bons pour gonfler les prix ou demander un tip. En voyageant en dehors de la haute saison, nous avons sans doute évité trop d’abus. Beaucoup vivent principalement du tourisme, même dans les coins les plus reculés, et nous accueillent donc avec joie. Evidemment, ils sont très fiers de leurs origines Incas, et le ressentiment envers les envahisseurs Espagnols est plus ou moins prononcé selon les guides (il faut dire que l’invasion espagnole a été très violente, à la fois physiquement et culturellement, pour faire disparaître la culture Inca). Cependant le peuple qu’ils apprécient le moins est clairement le peuple chilien. Nous avons été surpris des tensions existantes encore aujourd’hui entre le Pérou et le Chili, à la fois d’un point de vue politique et militaire pour des zones frontalières (un des candidats à la prochaine élection présidentielle a même promis que s’il était élu, il déclarerait la guerre au Chili), mais aussi au sein de la population, avec des blagues ouvertement racistes envers les Chiliens (décrits comme arrogants par les Péruviens, et apparemment détestés par tous les peuples d’Amérique du Sud). Nous découvrirons dans 2 semaines la version Chilienne de l’histoire et si ces tensions sont réciproques.
Les autres gens que nous avons pu rencontrer dans notre séjour étaient à 90% des Français – très étonnant. Et principalement des gens qui voyageaient pendant plusieurs mois (passant même bien plus de temps que nous en Amérique du Sud), souvent des intermittents entre 2 contrats. Un monde très différent de celui que nous connaissions à Londres… Est-ce normal qu’un pays subventionne une partie de sa jeunesse pour aller voyager pendant qu’une autre partie travaille pour permettre de verser les subventions? On ne s’attendait pas à discuter de considérations de politique intérieure française en plein Pérou. Au final, avec ses 2 semaines de vacances, Max faisait quand même pâle figure au milieu de tout le reste…

Nous avons également pu découvrir de nombreuses musiques péruviennes, ou plus largement sud-américaines (ragaton, cumbria, lambaba…), notamment grâce à notre guide du trek de Choquequirau, grand fan de musique et musicien lui-même. La musique emblème de notre séjour restera quand meme Jambao, que vous pouvez ecouter en cliquant sur ce lien http://www.youtube.com/watch?v=GHjAEk3X6iY, et qui a bercé nos trajets en bus et taxi pendant le séjour.
Le style mid-90’s des clips fait partie de l’expérience !

Enfin notre visite du Pérou sera principalement marquée par les Incas et la découverte de ce peuple si mystérieux. N’ayant pas de culture écrite, la plupart des théories sur les Incas sont en fait principalement des suppositions et peuvent varier d’un endroit à l’autre (même si certains écrits une fois que les Espagnols sont arrivés nous aident à valider certaines hypothèses). C’est à la fois frustrant (de ne pas avoir une version «officielle » de l’histoire) mais aussi et surtout encore plus magique de pouvoir laisser libre cours à son imagination. Quelques soirs à Cuzco, en sirotant un Pisco Sour dans un bar de la ville, nous avons débattu sur les raisons de l’engouement pour ce peuple qui, finalement, est arrive très tard (vraie puissance seulement au XVe siècle, durant a peine un siècle ) à l’époque où en Europe la Renaissance apparaissait quand même bien plus évoluée à la fois culturellement et artistiquement. C’est peut être le fait que les Incas ont régné dans des montagnes, établissant leurs villages à plus de 3000m ? Ou alors simplement l’inconscient collectif autour de Tintin (le Temple du Soleil) et du dessin animé Les Mystérieuses Cites d’Or J
Il était également amusant d’essayer de voir les représentations de condor, puma ou serpent (les 3 animaux Incas sacrés) : chaque pierre ou ville sacrée Inca a la forme d’un de ces animaux, et il est plus ou moins facile de les voir (ou de croire effectivement que ces formes sont volontaires et non inventées pour les touristes). Clairement Max était celui qui manquait le plus d’imagination pour voir ces représentations et le plus sceptique J

Le Pérou est donc un pays riche en expériences, qu’elles soient culturelles ou sportives (surtout quand on voyage avec Max). Cela nous a également fait bien plaisir de recevoir notre premier visiteur (que nous espérons ne pas être le dernier !!!) et de partager toutes ces découvertes avec Max. Il est maintenant retourné sur Londres pour reprendre le travail (il en faut…), et nous nous apprêtons maintenant à découvrir un nouveau pays, la Bolivie, ou ils élisent leur nouveau président demain (dimanche 6 décembre). Ca va être intéressant…

English Version still to come...