Nous atterrissons à Kuala Lumpur tôt le matin du samedi 31 juillet et dormons dans l’aéroport quelques heures (certes à même le sol mais tout de même bien installés avec nos sacs de couchages, masques de sommeil et boules quies). 
Dans la matinée, nous nous envolons cette fois-ci vers Chengdu, dans le Sichuan, au centre de la Chine. Nous y passerons les dix prochains jours avec Julien (le frère de Natacha), Maxime (un de ses amis), Thomas, Nathalie et Anne-Sophie (des amis de très longue date). Nous sommes ravis de retrouver tout ce petit monde que nous n’avons pas vu depuis 9 mois (hormis Thomas et Nathalie chez qui nous avons passé une semaine à Shanghai début juin). Chengdu est une très grosse ville à la chinoise et nous avons un choc pour notre retour en Chine après ces quelques semaines en Asie du Sud-Est. Déjà dans l’avion, nous retrouvons le bruit et l’agitation ambiants, sans parler des bousculades et autres crachats de mise en Chine. La ville en elle-même est énorme et coupée par de grands axes, mais nous trouvons heureusement un petit centre « rénové » certes touristique mais au moins joli et agréable. Nous y passons un bout de l’après-midi et la soirée avant de nous coucher tôt, épuisés par le manque de sommeil de la nuit précédente et abrutis par les karaokés sauvages des parcs de Chengdu .
Le lendemain matin, dimanche 1er août, nous devons nous lever à 5 heures du matin pour prendre le bus vers Songpan, au nord du Sichuan. On nous avait annoncé un trajet de 10 heures, mais nous arrivons 14 heures plus tard… En chemin, nous découvrons que les chauffeurs de bus chinois s’énervent vite, lorsque le notre s’arrête à un péage et descend du bus pour taper sur le guichetier du péage… qui lui-même sort sa matraque ! Nous décidons de rester en dehors de tout ça, sans trop comprendre l’objet de leur discorde. Heureusement nous reprenons la route rapidement et le reste du voyage se fait sans trop d’encombre.
Nous partons le lendemain matin lundi 2 août pour 3 jours de trek à cheval dans les montagnes autour de Songpan. Aujourd’hui c’est la Saint Julien, et pour sa fête nous offrons à Julien une nouvelle expérience puisqu’il n’est jamais monté à cheval !
Notre groupe est principalement composé de débutants, mais l’agence qui organise le trek nous a assuré qu’aucune expérience préalable n’était nécessaire. Nos mules (car ce sont des mules plus que des chevaux) nous attendent devant l’agence avec nos 4 guides pour les trois prochains jours. Chacun d’entre nous se voit attribuer une mule qui restera sa monture pendant trois jours. 
En plus de nous, les mules portent aussi les provisions et nos sacs. Pauvres petites bêtes… Les chemins que nous empruntons montent bien et sont escarpés, ce qui rend la promenade très active, même pour les cavaliers. Nous quittons la ville de Songpan (2800m d’altitude) et arrivons très vite dans les montagnes pour rejoindre notre camp, à 4 heures de cheval et 3200m d’altitude. 
Nous y arrivons vers 14h30 et mourrons de faim. Heureusement, nos guides s’affairent tout de suite à nous préparer à déjeuner, ce qui nous rassure. Quelle n’est pas notre surprise lorsque nous comprenons que celui-ci se résumera à une tranche de pain et des tomates ! Heureusement que nous avons prévu beaucoup de snacks pour ces 3 jours… Après avoir monté nos tentes pour la nuit et nous être promenés dans les environs du camp, nous entamons une partie de UNO pour patienter avant le dîner, qui s’avère heureusement plus copieux que le déjeuner. A 21h et dans la nuit noire sans électricité, il est grand temps de se coucher pour être en forme pour la journée du lendemain. 
Nos guides impriment un rythme très élevé et nous avons bien du mal à négocier des pauses pour nous reposer et aussi visiter un ou deux villages sur le chemin. Nous arrivons finalement au glacier vers 13h, après déjà plus de 4 heures de cheval… et nous avons encore le chemin retour à faire ! Le glacier se trouve à 4300m d’altitude et la route jusqu’ici montait de façon très abrupte. Tout le monde est donc bien fatigué en arrivant au glacier, et la pause d’une demi-heure qui nous est gracieusement accordée est la bienvenue. En guise de déjeuner, nous avons de nouveau le droit à un morceau de pain, frit cette fois. Ca ne vous nourrit pas un homme… Malheureusement pour nous, la vue sur le glacier s’est couverte juste avant que nous y arrivions. Nous avons quand même pu l’apercevoir au loin pendant toute notre ballade. Nous avons en plus la chance d’avoir une très belle journée ce jour-là, avec un grand soleil et pas de pluie (contrairement à la veille). Faire du cheval sous la pluie n’est vraiment pas agréable… 
Nous repartons du glacier pour rejoindre le camp et nombre d’entre nous en ont déjà plein les pattes (y compris les mules !). Pour les descentes les plus difficiles, nous devons descendre des mules et marcher à pied. Cela s’avère reposant au début, mais en fait bien plus fatigant. Nous rejoignons finalement le camp vers 17h30, épuisés mais contents de cette belle journée. Après un court moment de repos, nos guides nous servent le dîner et nous partons vite nous coucher ensuite pour nous remettre de nos efforts.
En nous réveillant le mercredi 4 août, nous nous rendons compte que la journée de la veille a laissé beaucoup de traces sur notre forme. Le plus touché est Julien, que les efforts de la veille associés au manque d’hygiène des cuisiners rendent malade. Il faut dire que le niveau d’hygiène du trek est très bas, probablement le plus bas que nous ayons eu jusqu’à maintenant. Nous mangeons en effet dans les mêmes bols avec les mêmes baguettes pendant trois jours, et nous devons nous-mêmes nous débrouiller pour les laver (dans l’eau de la rivière que nous croyons propre mais qui sait ?). Dans ces conditions, ce n’est qu’une question de temps avant d’attraper un petit microbe et dans le groupe nous tombons malade l’un après l’autre pendant un ou deux jours… Ca renforce le système immunitaire ! Pour le dernier jour de trek, le programme est simplement de rentrer à Songpan, par un chemin différent de celui par lequel nous sommes venus afin de pouvoir visiter un temple tibétain en chemin. Ce dernier jour de cheval est un peu en trop pour certains, les muscles et la forme commençant à faire défaut. La route est encore belle au début, mais très vite nous retrouvons la vallée de Songpan avec ses grues et ses constructions qui rendent la ballade moins agréable. Nous visitons le temple tibétain comme prévu, et retrouvons avec plaisir les moulins à prière et stupas que nous avions côtoyés lors de notre passage au Tibet. 
En début d’après-midi, nous arrivons finalement à Songpan et il est temps de dire au revoir à nos mules, bien évidemment avec un petit pincement au cœur. Quant aux guides, tous d’origine tibétaine et ne parlant pas un mot d’anglais, ils étaient gentils et marrants (ils ont ainsi surnommé Fred Chibu pendant tout le voyage, ce qui veut dire « mouton », à cause de sa barbe…), mais ne nous ont pas semblé très professionnels en tant que guides. Heureusement nous étions un bon groupe et nos mules étaient dociles, donc tout s’est bien passé au final. Nous retrouvons notre chambre d’hôtel et surtout une douche chaude. Propres et un peu reposés, nous partons visiter la ville de Songpan, une jolie ville qui a été partiellement reconstruite suite au tremblement de terre qui a touché le Sichuan en 2008. Pour une fois, les reconstructions ont respecté les traditions et le centre ville est très mignon, avec une belle architecture tibétaine colorée. 
Notre bilan de ces trois jours de cheval est donc très positif, même si cela fut bien plus intense que nous ne l’aurions pensé. Emmener des débutants trois jours à cheval avec une journée de 8 heures au milieu est peut-être un peu extrême quand même… Deux jours de cheval auraient peut-être été suffisants, mais en même temps nous sommes contents d’avoir pu aller jusqu’au glacier en traversant les paysages grandioses qui entourent Songpan. 
