dimanche 18 juillet 2010

Battambang en bateau et moto, mais pas en train de bambou

Sur notre chemin pour rejoindre la Thaïlande, nous voulons nous arrêter à Battambang sur les bons conseils de Nathalie. Pour ce faire depuis Siem Reap nous avons deux options : 4 heures de bus pour $8 ou 8 heures de bateau pour $19. Cela va sans dire, nous choisissons le trajet en bateau, qui nous fait traverser le lac Tonlé Sap, le plus grand lac d’eau douce d’Asie du Sud-est qui fournit la moitié des poissons du Cambodge. Nous commençons à 10km au sud de Siem Reap sur des canaux à peine navigables tant nous sommes chargés et les canaux ensablés. Au passage de notre bateau relativement gros, les petites pirogues des locaux se font malmener et copieusement arroser. Le voyage nous rappelle notre arrivée au Cambodge en bateau sur le Mékong depuis Chau Doc au Vietnam. Une fois que nous avons quitté le lac de Tonlé Sap et que nous pénétrons dans les canaux, nous pouvons en effet une nouvelle fois observer les gens vivre sur la rivière. Nous traversons des villages flottants, avec leurs églises, marchés et stations essence flottantes, nous assistons au bain de toute la famille et à la pêche traditionnelle au filet le long des berges.  Malgré la beauté des paysages et la chance que nous avons de pouvoir observer ces tranches de vie sur l’eau, le voyage nous semble un peu long car le bateau est tout de même très peu confortable. DSC02197DSC02214DSC02227DSC02229DSC02247P1080996

Nous arrivons à Battambang en milieu d’après-midi et trouvons un petit hôtel dans le centre-ville. Pour nous remettre du long trajet, nous nous offrons une séance de massage fait par des aveugles. Les bien-nommés Seeing Hands ont la réputation d’être de bons masseurs, ce que nous vérifions partiellement et même si le massage n’est pas aussi relaxant que nous l’aurions espéré, nous contribuons modestement à cette bonne cause.

Le lendemain, dimanche 27 juin, nous réitérons l’expérience de Kratie et louons un scooter pour visiter la campagne de Battambang. Notre première étape est le temple de Phnom Sampeau, à 12km de la ville. Nous faisons la visite avec un très jeune guide (12/13 ans), ce qui au début nous pose problème car il devrait être à l’école, mais il nous fait judicieusement remarquer que nous sommes dimanche et qu’il fait le guide pendant son temps libre pour gagner de l’argent. Au cours de la visite nous apprendrons que l’école pour lui est en fait apprendre l’anglais dans un monastère et que guider les touristes est son métier. Il nous emmène d’abord voir les Killing Caves, des grottes sur la colline où fut perpétré un massacre de la population locale par les Khmers Rouges. Il existe un très grand nombre de ces temples érigés en l’honneur des victimes des Khmers Rouges à travers le Cambodge et celui-ci est le seul que nous aurons l’occasion de voir pendant notre séjour. Au sommet de la colline se trouve le temple de Phnom Sampeau dans lequel nous observons les rituels des moines et des nonnes bouddhistes. Le sommet du temple offre également un beau panorama sur les rizières de Battambang. Le tonnerre qui gronde au loin nous invite à abréger la visite. DSC02249DSC02268Panorama Phnom SampeauAprès une rapide pause déjeuner arrosée d’une pluie de mousson, nous reprenons la moto en direction de Chan Thai Chhoeng, l’unique vignoble du Cambodge. Nous nous y arrêtons pour visiter le vignoble et goûter le vin produit, malheureusement personne ne parle l’anglais pour nous expliquer comment ils en sont arrivés à planter de la vigne au milieu des rizières. Nous finissons par comprendre que le vignoble a été planté en 1995 et qu’il donne trois récoltes par an sous ce climat tropical. Le vin est sans doute moins mauvais que ce à quoi nous nous attendions mais ne justifie pas son prix de vente de $15 la bouteille ! P1090006Nous finissons la journée en partant à la recherche du fameux train de bambou qui court la campagne jusque Battambang. Notre guide le décrit comme un moyen pittoresque de découvrir la campagne avec les agriculteurs venus vendre leurs produits au marché. Lorsque nous trouvons finalement, après plusieurs allers et retours et une bonne demi-heure de recherche, un point de départ de ce fameux train de bambou, nous comprenons vite qu’il s’agit maintenant plus d’un attrape-touristes. Nous décidons donc logiquement de finir la route en moto et de passer notre tour pour le Bamboo Train.

Cette petite pause dans la ville à l’architecture coloniale de Battambang nous a semblé bien agréable. Pouvoir nous balader à notre guise sur notre moto rajoute un charme supplémentaire à l’expérience et un certain goût de liberté.