vendredi 30 juillet 2010

Initiation à la grimpette

Encore un réveil matinal en ce mardi 13 juillet. Nous sommes contents de nous faire violence car nous allons découvrir une nouvelle activité aujourd’hui : l’escalade. L’idée nous avait traversé la tête en Thaïlande où l’activité était proposée, et nous décidons de franchir le pas à Luang Prabang ! Nous partons à 4 avec un guide pour une journée de découverte qui commence par une petite croisière d’une demi-heure sur le Mékong pour rejoindre les parois que nous allons grimper. Les deux autres du groupe sont un couple d’anglais très sympas, qui vivent depuis deux ans à Bangkok et qui sont férus d’escalade. Nous ne réalisons pas tout de suite notre chance car imaginons que le guide va prendre soin de nous en tant que débutants. En fait, l’essentiel des conseils nous sera donné par les anglais. Sur la première paroi, le guide commence par installer la corde en escaladant jusqu’au sommet de la voie 20 mètres plus haut, et en s’assurant à intervalles réguliers grâce à des mousquetons. C’est l’occasion d’apprendre à assurer de sorte que s’il tombe avant de passer la corde dans l’anneau du sommet, il ne tombe pas tout en bas mais seulement de quelques mètres. Vient ensuite notre tour de grimper et nous commençons à nous frotter à la paroi calcaire. Celle-ci est très coupante et nous vaudra quelques égratignures et coupures au cours de la journée. DSC03136DSC03160 Mais ce n’est finalement pas grand-chose en comparaison de la douleur infligée par les chaussures d’escalade ! L’idée est de porter des chaussons (au moins) une taille plus petite que celle du pied afin d’utiliser au maximum la cambrure naturelle de la voûte plantaire pour mieux accrocher la roche. Très bien en théorie, mais quelle souffrance pour des pieds débutants ! D’autant plus que les anglais nous confirment que les chaussures qu’on nous a données sont de toute façon trop petites pour nous. Nous faisons ensuite face aux deux problèmes principaux que sont le manque de technique et le manque de force. La première montée nous semble vraiment difficile car nous sommes maladroits pour trouver des prises et nos (petits) muscles se tétanisent vite, impressionnés que nous sommes par la paroi verticale à monter. C’est là que les conseils des anglais s’avèrent bien utiles pour apprendre à nous détendre en cours d’ascension mais surtout trouver la bonne prise pour atteindre le sommet. DSC03176 Nous y arrivons tous les deux et sommes complètement en nage quand nous redescendons au pied de la paroi, après la descente en rappel. Nous trouvons un parallèle avec le ski dans le sentiment de délivrance en enlevant ces maudites chaussures ! Le sentiment qui domine est quand même la satisfaction d’avoir su se dépasser et d’être allés tout en haut.

Nous avons chacun le temps de monter 3 voies différentes avant la pause déjeuner qui est la bienvenue pour reprendre toutes les forces que nous avons laissées à grimper. Autour du déjeuner préparé par le guide et mangé à la laotienne c’est-à-dire sur des feuilles de bananiers avec les mains, nous en apprenons davantage sur la situation politique en Thaïlande et notamment les jeux de pouvoir au sein de la famille royale pour la succession du roi. Notre guide va même jusqu’à s’ouvrir sur la situation politique au Laos, bien qu’il nous avoue ne pas avoir le droit de critiquer le gouvernement dans ce pays à parti unique. D’après lui, même s’il n’y a pas de pluralité politique, le gouvernement choisit les meilleurs de chaque région. Il trouve qu’ils sont ainsi bien gouvernés et semble ravi que le gouvernement ait réussi l’an dernier à contenir les derniers mouvements de guérilla antigouvernementaux. Tout cela nous semble quand même étrangement positif…

Il est temps ensuite de se remettre à l’escalade, même si nous aurions bien opté pour une sieste récupératrice d’abord! La première voie de l’après-midi est la plus difficile jusqu’à présent et aucun de nous deux n’arrive à aller jusqu’en haut car les prises sont moins franches et nous manquons bien évidemment de technique. Pour nous remettre de cet échec, le guide nous propose de grimper une voie un peu plus facile qui suit une crevasse naturelle et offre ainsi de belles prises. Nous reprenons confiance car nous y arrivons tous les deux, mais nous sentons aussi que nous n’avons plus beaucoup de force après toute cette grimpette. Avant de plier bagage, Fred tente une nouvelle fois d’escalader la paroi plus difficile. Il arrive à aller plus loin que la première fois sans pour autant aller jusqu’en haut. La journée se termine donc par un demi-succès ! DSC03180DSC03191DSC03194Pendant la croisière retour sur le Mékong, le guide nous explique qu’on y trouve encore quelques spécimens de poissons chats géants qui peuvent peser jusqu’à 250kg. Leur pêche est maintenant interdite autour de Luang Prabang car l’espèce est au bord de l’extinction.

A peine sommes nous descendus de la pirogue que nous sentons déjà les premières courbatures… Ce sera bien pire demain ! Pour reprendre quelques forces nous faisons un stop dans un des nombreux petits stands qui proposent des crêpes au Nutella. Il ne faut pas se laisser abattre ! Nous repassons à l’hôtel et envisageons d’aller faire un massage pour soulager nos pauvres petits corps endoloris, mais un orage de mousson en décide autrement et le temps que les pluies diluviennes cessent, il est déjà l’heure d’aller dîner.