Jodhpur, la ville bleue du Rajasthan

Nous passons la journée du jeudi 29 avril à Jodhpur, connue comme la ville bleue du Rajasthan car de nombreuses maisons y sont peintes en bleue. Historiquement, cela s’explique par le fait que les brahmanes (la caste la plus élevée) peignaient leur maison en bleue en l’honneur du dieu Shiva qu’ils adorent. Aujourd’hui, la tradition persiste mais pas seulement pour les maisons des brahmanes, les autres s’y mettent aussi pour faire fuir les moustiques et parce que c’est aussi la peinture la moins chère d’après ce qu’on nous dit! Le principal attrait de Jodhpur est son fort, magnifique forteresse imposante en surplomb de la ville, qui semble invincible. L’intérieur du fort abrite le palais du maharadjah, semblable à ceux des autres villes. En fin d’après-midi, nous assistons à un évènement incroyable : l’orage. Nous sentons que tout le monde attendait la pluie avec impatience (c’est la première fois qu’il pleut depuis 7 mois !) et l’orage provoque joie et célébrations dans toute la ville : les enfants nagent dans l’eau, les hommes sortent à moitie nus pour se laver sur es toits-terrasses des maisons, les femmes tentent désespérément d’évacuer l’eau de leur terrasse, les rickshaw continuent tant bien que mal à circuler… Au bout d’une petite demi-heure, une rivière se forme dans la rue (nous ne savons pas trop quoi penser : la rivière permet-elle de laver la rue ou alors la rend-elle encore plus sale ?). En tout cas, tout le monde ne parle que de la pluie, le sourire aux lèvres. Comme nous dit le gérant de l’hôtel, ce soir les gens vont manger de la viande pour fêter la pluie ! Malheureusement pour nous, l’orage ne fait pas diminuer de beaucoup la température extérieure et nous nous demandons bien quelle température il va faire dans le train cette nuit. Nous terminons la journée en dînant sur le toit de l’hôtel, face au fort illuminé et avec un groupe de musiciens traditionnels. Nous nous dirigeons ensuite vers la gare en rickshaw pour prendre notre premier train de nuit vers Jaisalmer. Nous n’y allons pas sans angoisse, mais au final nous découvrons des compartiments très confortables (nous voyageons cette fois-ci en classe 2A – la seconde classe climatisée) : il y a des draps, un oreiller et une couverture. Finalement, l’air conditionné est tellement fort que nous avons froid pendant la nuit (nous n’avions pas expérimenté le froid depuis plusieurs jours maintenant…). Nous passons donc une bonne nuit dans le train, aussi bonne que dans n’importe quel train de nuit en France (nous remercions spécialement l’inventeur des boules quies) !