dimanche 6 juin 2010

From East to West, Rocket is the best!

Nous partons le samedi 1er mai de Jaisalmer pour notre camel safari de deux jours. Nous commençons (confortablement) en jeep pour rejoindre nos chameaux, 30km plus loin dans le désert. Nous rencontrons alors nos deux chameliers, Mohan et Genga, et nos deux chameaux, Rocket et Chanu (il y a un troisième chameau que les chameliers se partagent). Comme nous l’explique Mohan, le « chef »des chameliers, Rocket est une petite star dans la région. En effet il fait partie de l’équipe sacrée championne de Camel-polo lors des deux derniers Festivals du Désert de Jaisalmer, et en course il a fini deuxième !C’est un chameau que Mohan aime beaucoup et il est très fier de nous répéter ce que disent les gens lors du Festival du Désert : « From East to West, Rocket is the Best ! ». P1080217P1080137 P1080193 La première partie de la ballade dure 2h30min et il faut savoir que voyager à dos de chameaux est loin d’être confortable ! Ca tape les fesses… Nous faisons un premier arrêt dans un petit village perdu au milieu du désert, mais nous avons un peu l’impression d’être les badauds touristes et préférons donc ensuite continuer sans arrêt supplémentaire jusqu’à notre pause déjeuner, à 11h15, sous un magnifique arbre qui nous offre de l’ombre inespérée. La chaleur de milieu de journée devient en effet vite insupportable (on ne doit plus être loin des 45°C ou 50°C) et les chameliers nous expliquent que nous resterons ici jusque 16h, lorsque la chaleur aura diminué un petit peu. Ca fait une bonne pause ! Pendant que les chameliers préparent à manger, nous ne pouvons rien faire d’autre que de lézarder à l’ombre de notre arbre… Le désert du Thar que nous avons traversé dans la matinée est très différent de ce qu’on peut imaginer quand on parle de désert. Ici, pas de dune de sable (pour l’instant) mais un désert apprivoisé par la route (qui n’est jamais bien loin, même quand on croit être perdus au fin fond du désert) et dans lequel les portables captent. Il ne faut pas oublier que nous ne sommes qu’à 80km de la frontière avec le Pakistan et la zone, quoique calme depuis des dizaines d’années, est tout de même beaucoup surveillée et patrouillée par l’armée. Ce fut par le passé un lieu d’affrontements durant les premiers conflits indo-pakistanais.P1080177 Nous repartons finalement vers 16h pour notre deuxième session de ballade, à dos de chameau pour 2 heures de plus. Il fait très chaud, et nous commençons à avoir bien mal aux fesses ! Nous arrivons en fin de journée près de grandes dunes de sable magnifiques, pour le coup dignes des plus belles cartes postales. Nous apercevons un autre groupe de touristes à dos de chameau et avons peur de devoir partager « notre » dune avec eux pour la nuit, mais heureusement il y a largement assez de place pour tout le monde et nos chameliers nous dégotent une dune splendide pour établir notre camp. Nous montons alors au sommet de la dune pour y admirer le coucher de soleil, sirotant une bière et un coca qu’un petit indien sorti de nulle part nous a vendu sur les conseils un peu forcés de nos chameliers (à qui nous avons bien entendu également offert une bière au passage…).  Le moment est vraiment unique et paradisiaque, du haut de la dune nous ne voyons personne d’autre et sommes donc seuls au monde face au soleil couchant… DSC00183-pan1 DSC00191DSC00197 Lorsque nous redescendons de notre petit paradis improvisé vers le camp, les « lits » sont faits et le dîner est prêt ! Les chameaux, partis se promener pour se dégourdir les jambes (même s’ils ont marché toute la journée), reviennent pour dîner en même temps que nous… A 21h15, c’est l’extinction des feux et les chameliers nous invitent à rejoindre nos « quartiers » (ils ont installés deux couchages, un pour eux et un pour nous, sur deux dunes éloignées ce qui fait que nous sommes vraiment tranquilles). Il fait nuit et nous passons un bon moment à observer le ciel étoilé magnifique, essayant de repérer les différentes ourses que nous ne connaissons de toute façon pas bien… Nous avons rarement vu un si beau ciel sans pollution lumineuse, et le fait de dormir à la belle étoile dessous le rend encore plus beau. Nous nous endormons finalement avant de nous réveiller en pleine nuit, persuadés que quelqu’un « a allumé la lumière » dans le désert. La lune, pas encore arrivée à notre coucher, est maintenant resplendissante dans le ciel et éclaire le désert d’une douce lumière blanche. C’est un spectacle incroyable, inédit pour nous. La nuit est quand même difficile car nous dormons sur du sable bien dur.DSC00214 Nous nous réveillons à 5h40 pour les premières lueurs de l’aube, et admirons un lever de soleil presque aussi magique que son coucher la veille. Comble du luxe : un des chameliers nous apporte le petit déjeuner au lit ! Il y a une petite panique au camp avant de partir : les chameaux ont disparu. Ils sont partis vagabonder pendant la nuit et un des chameliers part à leur recherche. Il revient au bout d’une heure de recherche à pied dans le désert avec les trois chameaux fugueurs. Nous repartons alors pour les deux dernières heures à dos de chameau et la souffrance recommence alors pour nos fesses… surtout quand les chameliers nous font partir au trot !!! Nous n’aurions pas du leur dire la veille que nous avions aimé le trot…

Nous terminons le safari en jeep, pour rejoindre Jaisalmer, et nous arrêtons sur le chemin pour visiter un temple jain et des cénotaphes (les monuments funéraires érigés pour les maharadjas et leurs femmes (les maharanis). Malheureusement, après deux jours sur un chameau, nous sommes bien trop fatigués pour en profiter.DSC00243 DSC00221 De retour à l’hôtel, nous fonçons sous la douche puis sous la couette pour récupérer un peu de notre nuit finalement peu réparatrice. Au réveil, nous nous offrons un déjeuner dans un bon restaurant de la ville (le Saffron) et commandons de la nourriture non-végétarienne car après deux jours exclusivement végétariens, nous manquons sérieusement de protéines ! Avant de quitter Jaisalmer pour Delhi, nous avons juste le temps  d’aller voir les havelis, ces grandes maisons de riches commerçants dont l’architecture et les sculptures faisaient même de l’ombre aux palais des maharadjahs… Haveli 1